Moderna incite les Européens à signer vite pour ne pas retarder les livraisons de son vaccin

« C'est qu'il y a plein de choses administratives, les dossiers, des trucs, des alignements entre les pays et c'est juste compliqué à gérer quand vous êtes 27 par rapport à quand vous êtes tout seul » (AFP)
« C'est qu'il y a plein de choses administratives, les dossiers, des trucs, des alignements entre les pays et c'est juste compliqué à gérer quand vous êtes 27 par rapport à quand vous êtes tout seul » (AFP)
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Publié le Mardi 17 novembre 2020

Moderna incite les Européens à signer vite pour ne pas retarder les livraisons de son vaccin

  • « On a des discussions, mais on n'a pas de contrat » a dit Stéphane Bancel à l'AFP depuis Cambridge
  • Des « discussions avancées » ont bien été annoncées avec la Commission européenne le 24 août pour l'achat de 80 millions de doses du vaccin, mais aucun engagement ferme n'a été signé depuis

PARIS : Le patron de la société américaine de biotechnologie Moderna a prévenu mardi les Européens que le prolongement des négociations pour acheter des doses de son vaccin contre le Covid-19 risquait de ralentir les livraisons, d'autres pays étant prioritaires car ils ont signé depuis des mois.

« On a des discussions, mais on n'a pas de contrat », a dit Stéphane Bancel à l'AFP depuis Cambridge, dans le Massachusetts, où ce Français de 48 ans, ancien du laboratoire bioMérieux, dirige depuis 2011 Moderna, petite société détenant l'un des vaccins les plus prometteurs de la pandémie.

La société, fondée en 2010, a annoncé lundi que son projet de vaccin contre le Covid-19 avait montré une haute efficacité dans des essais cliniques, de près de 95%, comparable à ce que le géant pharmaceutique américain Pfizer allié à la société allemande BioNTech a annoncé la semaine dernière. Les deux devraient demander aux autorités américaines, européennes et autres des autorisations de commercialisation dans les prochaines semaines.

Des « discussions avancées » ont bien été annoncées avec la Commission européenne le 24 août pour l'achat de 80 millions de doses du vaccin, mais aucun engagement ferme n'a été signé depuis. Entre temps, Moderna a signé avec le Canada, le Japon, Israël, le Qatar, le Royaume-Uni... Sans compter les 100 millions de doses promises début août aux Etats-Unis.

« C'est qu'il y a plein de choses administratives, les dossiers, des trucs, des alignements entre les pays et c'est juste compliqué à gérer quand vous êtes 27 par rapport à quand vous êtes tout seul », dit Stéphane Bancel. Il compare au Canada: entre les premières discussions avec les médecins de Moderna et la signature du contrat, « ça a mis deux semaines ».

La conséquence: « C'est clair que d'avoir pris du retard, ça ne va pas limiter la quantité totale, ça va ralentir la livraison », dit-il. Pour tous les pays hors Etats-Unis, la production se fera en Suisse, dans les usines du groupe Lonza, et la mise en flacons à Madrid, chez le groupe Rovi.

Si jamais le vaccin était autorisé par l'Agence européenne du médicament avant la fin de l'année, mais qu'aucun contrat n'était encore signé, « les allocations des premières livraisons ne comprendraient pas d'Europe. Donc, ça partirait en Suisse, ça partirait un petit peu au Japon, en Israël, au Canada, donc aux pays qui en ont commandées. Mais ceux qui n'ont pas commandé, je ne vais pas leur envoyer des produits ».

« Plus ils attendent, plus ce sera décalé dans le temps », insiste Stéphane Bancel. Selon lui, les discussions ne bloquent pas sur le prix, mais il refuse d'en dire davantage publiquement.

La Commission européenne, qui a par ailleurs signé avec Pfizer et d'autres fabricants, a insisté mardi sur la complexité des négociations. « Allons-nous conclure des contrats car, tout d'un coup, il y a de beaux articles de presse sur le statut d'un vaccin ? Ce n'est pas le cas », a dit le porte-parole Stefan de Keersmaecker.

Anticipation américaine

Stéphane Bancel compare les tergiversations européennes à l'anticipation américaine. Dès le 2 mars, lui-même et les patrons de grands laboratoires étaient à la Maison Blanche autour de Donald Trump. 

Les Etats-Unis ont accordé un demi-milliard de dollars à Moderna dès avril, pour financer les essais cliniques. Au total, la biotech a reçu 2,5 milliards de dollars d'argent public américain, sous l'égide de l'opération Warp Speed, lancée officiellement le 15 mai.

« L'opération Warp Speed a été l'une des choses les plus efficaces », souligne le patron.

« On a commencé à discuter avec plusieurs pays européens au mois de mai. On n'a eu aucune aide pour payer aucune étude clinique. Tout a été pris par le gouvernement américain et heureusement qu'ils l'ont fait, sinon on n'aurait pas pu développer le vaccin à ces vitesses-là, comme vous le savez on est une société qui n'a jamais fait un euro de profit,  et l'étude clinique a coûté 1 milliard de dollars », poursuit-il.

Résultat, les premiers Américains seront sans doute vaccinés avant le Nouvel an: « On a déjà plusieurs millions de doses en magasin » aux Etats-Unis, confirme Stéphane Bancel. 

Dix millions de doses devraient être en stock avant la fin novembre, et « on aura d'ici la fin de l'année les 20 millions de doses ».

Ces 20 millions de doses seront exclusivement destinées aux Etats-Unis. Moderna prépare depuis des mois la chaîne logistique avec le gouvernement pour être prêt dès que l'Agence américaine des médicaments (FDA) aura autorisé le vaccin, une décision attendue en décembre.

Le but, dit-il, est que dès le feu vert de la FDA, Moderna puisse « charger les camions et partir ».

 


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
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  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
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  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.


Le Saudi French Business Council collabore avec CCI France UAE pour accueillir une délégation française

Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
Le Saudi French Business Council (CAFS) collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française. (AFP)
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  • Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS
  • Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires

RIYAD: Le Conseil d'affaires franco-saoudien collabore avec CCI France UAE pour organiser la visite d'une délégation française.

Cette réunion d'accueil donnera lieu à des présentations de l'économie saoudienne et de l'environnement des affaires par l'Ambassade de France et les membres du CAFS.

Elle se terminera par un déjeuner de réseautage qui donnera l'occasion aux participants de se rencontrer et d'élargir leurs réseaux d'affaires.