PARIS: De Rabat à Lille, la déception se lisait sur les visages des supporters du Maroc samedi après la défaite contre la Croatie lors du match pour la troisième place du Mondial-2022, même si certains préféraient retenir le parcours historique des Lions de l'Atlas.
Sans comparaison avec les précédentes scènes de liesse populaire, quelques dizaines de personnes seulement ont célébré samedi soir la prestation des Lions de l’Atlas, battus (2-1), dans le centre de la capitale marocaine au son des tambour, des vuvuzelas et des klaxons, ont constaté des journalistes de l’AFP.
"Nous espérions qu'ils gagnent face à la France en demi-finale et aussi face à la Croatie aujourd'hui et les accueillir avec la médaille de la troisième place par le roi, mais dommage", a constaté Fatema Zahra, une supportrice de 23 ans.
Malgré la défaite, beaucoup se sont dits fiers du parcours des hommes de Walid Regragui, la première équipe africaine à s'être hissée en demi-finale d'une Coupe du monde. Jusqu'au Mondial qatari, les sélections africaines n'étaient jamais allées plus loin que les quarts.
"Nous n'avons pas imaginé tout ce parcours, ils ont été jusqu'en demi-finale et ils auraient dû être en finale mais pas de chance!", a dit Mohcine, 36 ans, drapé des couleurs nationales rouge et verte.
A Paris, l'avenue des Champs-Elysées, habituel point de rendez-vous pour les célébrations, est restée aux mains des touristes.
Les forces de l'ordre étaient présentes en nombre pour contenir la foule, mais aucun fan des Marocains n'était en vue une heure après la fin du match, ont constaté des journalistes de l'AFP.
«Très honorable»
A Marseille, les clients du British Club ont quitté ce bar du Vieux Port dès le coup de sifflet final.
"Je pars manger pour oublier, je suis trop déçue", a confié à l'AFP Maryam, étudiante de 22 ans qui a regardé les dernières minutes la bouche grande ouverte.
Pendant les six longues minutes d'arrêts de jeu, les mines sont restées graves, certains supporters soupirant tandis que d'autres gardaient les mains sur le visage.
Fetti, un plaquiste albanais de 24 ans, soutenait le Maroc parce que "c'était la surprise, ils ont mérité".
Mais dimanche il sera derrière la France qui affronte l'Argentine en finale.
Dans un bar de Lille, quelques supporters marocains ont tremblé dans les dernières minutes, voulant croire à un penalty que l'arbitre n'a finalement pas accordé.
"On est déçus parce qu'on méritait de gagner aujourd'hui et surtout déçus d'avoir perdu contre la France (en demi-finale), ou là, c'était un peu juste", a raconté à l'AFP Aziz Lebdaoui, 56 ans, après le coup de sifflet final.
"Mais je suis très fier parce que c'est la première fois qu'une équipe arabe, africaine arrive à ce stade, et c'est très honorable. Je pense qu'on peut dédier cette place a l'Afrique", s'est-il réjoui.
Quelque 12 800 policiers et gendarmes avaient été mobilisés samedi sur tout le territoire pour assurer la sécurité des festivités.
Mercredi, les célébrations de la qualification des Bleus en finale avaient été endeuillées par la mort d'un adolescent, renversé par un chauffard à Montpellier.
Des incidents étaient déjà survenus après la qualification du Maroc en demi-finales, et lors de la victoire du Maroc contre la Belgique en phase de groupes.
Dimanche, 14 000 policiers et gendarmes seront déployés dans tout le pays, dont 2.750 à Paris où les Champs-Elysées seront réservés au seuls piétons.