NEW YORK: Les cours du pétrole ont reculé vendredi, lestés par les hausses des taux des banques centrales cette semaine qui ravive la crainte d'une récession mondiale.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a cédé 2,67% à 79,04 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en janvier, a perdu 2,39% à 74,29 dollars.
Les réunions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) mercredi et de la Banque d'Angleterre (BOE) puis de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi ont généré une atmosphère d'aversion pour le risque, ont relevé les analystes de DNB.
Les principales banques centrales ont en effet toutes les trois décidé de relever leurs taux directeurs de 0,50 point de pourcentage.
La BCE a particulièrement insisté sur sa détermination à poursuivre ses hausses de taux conséquentes pour combattre une inflation désespérément élevée.
Ces "avertissements ont ravivé les craintes concernant la croissance économique, douchant les anticipations de demande de pétrole", affirme Stephen Brennock, analyste chez PVM Energy.
En parallèle, l'annonce jeudi de la réouverture partielle de l'oléoduc Keystone après près d'une semaine d'arrêt consécutif à une fuite dans le Kansas, a renforcé la tendance baissière des prix du brut.
Keystone transporte habituellement environ 600.000 barils par jour du Canada vers les Etats-Unis. En outre, les stocks de brut aux Etats-Unis se sont accumulés de façon surprise cette semaine.
"Entre Keystone, les volumineux stocks de pétrole, la baisse des ventes de détail aux Etats-Unis, les nouvelles négatives s'accumulent et demandent parfois plusieurs jours pour être digérées" par les investisseurs, a indiqué James Williams de WTRG Economics pour expliqué le recul des cours.
"Je crois qu'il y a un autre facteur qui ne joue pas encore mais qui se profile, c'est la contagion du Covid-19 en Chine", a ajouté l'analyste.
Alors que les mesures de restriction sanitaires ont été assouplies par Pékin, la maladie "pourrait se répandre rapidement et avoir un impact négatif sur l'économie et la demande de la Chine", premier pays importateur mondial de brut, redoute James Williams.
L'épidémie se propage rapidement à travers la Chine, une semaine après la levée de la majorité des restrictions sanitaires en vigueur depuis près de trois ans. Les autorités ont admis qu'il leur était désormais "impossible" de comptabiliser le nombre de cas.