Jordanie: un policier tué lors de manifestations contre les prix des carburants

Plusieurs provinces du sud de la Jordanie ont connu des grèves ces derniers jours, qui ont commencé il y a plus d'une semaine par les chauffeurs de camions avant d'être suivies par des chauffeurs de taxi et par les marchés et commerces qui ont fermé mercredi. (AFP).
Plusieurs provinces du sud de la Jordanie ont connu des grèves ces derniers jours, qui ont commencé il y a plus d'une semaine par les chauffeurs de camions avant d'être suivies par des chauffeurs de taxi et par les marchés et commerces qui ont fermé mercredi. (AFP).
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Publié le Vendredi 16 décembre 2022

Jordanie: un policier tué lors de manifestations contre les prix des carburants

  • Le directeur adjoint de la police du gouvernorat de Maan, le colonel Abdelrazzak Aldalabih, est décédé après avoir été blessé par balle à la tête, alors qu'il faisait face à des émeutes
  • «Les émeutes ont été menées par un groupe de vandales et de hors-la-loi dans la région de Husseiniya, dans le gouvernorat de Maan», à environ 218 km au sud d'Amman

AMMAN: Un haut responsable de la police a été tué par balle tôt vendredi lors de manifestations dans la province de Maan, dans le sud de la Jordanie, théâtre depuis plusieurs jours de protestations contre la hausse des prix des carburants, selon la Sûreté générale.

"Le directeur adjoint de la police du gouvernorat de Maan, le colonel Abdelrazzak Aldalabih, est décédé après avoir été blessé par balle à la tête, alors qu'il faisait face à des émeutes", a précisé la Sûreté générale dans un communiqué.

"Les émeutes ont été menées par un groupe de vandales et de hors-la-loi dans la région de Husseiniya, dans le gouvernorat de Maan", à environ 218 km au sud d'Amman, ajoute le texte.

La Sûreté générale a ajouté plus tard qu'"un officier et un sous-officier avaient été blessés par des coups de feu alors qu'ils faisaient face à des vandales et des émeutiers à Husseiniya".

Les grèves ont touché plusieurs provinces du sud du pays.

Elles ont débuté il y a plus d'une semaine par un mouvement des chauffeurs de poids lourds qui ont été suivis par les chauffeurs de taxi. Des commerçants ont également baissé leurs rideaux mercredi pour protester contre la hausse des prix des carburants.

A certains endroits, les protestataires ont bloqué des routes avec des pneus enflammés et des échauffourées avec les forces de sécurité ont eu lieu.

La Sûreté générale a prévenu que "tout en assurant la protection de la liberté d'opinion et d'expression pacifique" elle agirait "en utilisant la force appropriée face aux émeutiers et ceux qui mènent des actes de vandalisme".

"Nous frapperons d'une main de fer quiconque tenterait de mettre des vies en danger, s'attaquerait à des biens publics et menacerait la sécurité de la nation", ajoute-t-elle.

Situation économique difficile

Invoquant des incitations à la violence et des "appels au chaos", l'unité de lutte contre la cybercriminalité au sein de la Sûreté générale a annoncé avoir suspendu le fonctionnement de TikTok dans le royaume, "pour utilisation abusive".

"Que peut-on dire à un gouvernement quand on ne peut pas se nourrir, se chauffer ou avoir du carburant? Est-ce cela que nous méritons de la part du gouvernement?", s'est interrogé un chauffeur cité par la chaîne Al-Mamlaka.

Les prix des carburants ont presque doublé par rapport à l'an dernier, en particulier pour le diesel, généralement utilisé par les camions et les bus, et le kérosène, principal carburant de chauffage.

Un litre d'essence 95 sans plomb coûte 1,6 USD et le litre de kérosène est vendu à 1,2 USD.

En 2018, le Premier ministre Hani Mulki avait démissionné après plusieurs jours de manifestations contre des réformes fiscales proposées et les augmentations des prix de l'énergie.

Des chauffeurs de poids lourds ont garé leurs véhicules le long d'une autoroute et ont organisé un sit-in, selon des images diffusées par la télévision d'Etat Al-Mamlaka à Maan.

Face à ce mécontentement, le gouvernement a proposé des aides notamment pour soutenir les familles les plus touchées, mais ces solutions ne semblent pas avoir satisfait les grévistes.

L'ambassade des Etats-Unis a émis jeudi une notice de sécurité appelant les ressortissants américains à la vigilance, faisant état de "fermetures de routes, d'incidents de sécurité fréquents et imprévisibles", en particulier dans le sud du pays.

Les manifestations surviennent alors que la Jordanie accueille mardi un sommet régional, qui doit réunir l'Irak, les pays voisins et la France.

La Jordanie est confrontée à une situation économique difficile, avec un taux de chômage de 23% en 2021, selon la Banque mondiale.

Dépourvu de ressources naturelles et très dépendant d'aides étrangères, notamment du Fonds monétaire international (FMI), ce petit pays durement touché par l'afflux de réfugiés syriens croule sous une dette publique dépassant 100% de son PIB.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".