LYON: La classe politique lyonnaise a unanimement condamné jeudi la violence de l'ultra-droite au lendemain d'une rixe après la demi-finale France-Maroc, dernier incident d'une longue série, et demandé la fermeture de leurs locaux.
Mercredi, peu après 22H30, "une trentaine d'individus, cagoulés et certains armés de bâton, est arrivée sur la place Bellecour où s'étaient retrouvés les supporteurs des Bleus mais aussi ceux du Maroc", a précisé jeudi une source préfectorale.
"Il y a eu une rixe et la police est rapidement intervenue pour repousser le groupe et le suivre", a-t-elle ajouté, en faisant état de deux interpellations dans le Vieux-Lyon, fief du mouvement identitaire.
Lors d'un conseil municipal jeudi, l'ensemble des groupes politiques a voté un voeu, proposé à l'initiative de la gauche, demandant "la fermeture définitive" dans ce quartier de "la Traboule" et "l'Agogé", un bar et une salle de boxe fréquentés par l'ultra-droite.
Ces locaux continuent "d'être le point de ralliement des groupuscules d'extrême droite qui ne cessent d'exercer régulièrement des violences sur notre territoire", dénoncent les élus, en soulignant que la Traboule "a été le siège de l'organisation dissoute 'Génération Identitaire'".
Les élus rappellent que l'incident de mercredi s'ajoute à une série d'autres depuis quelques mois: un défilé à Lyon, le 21 octobre, "avec des slogans racistes" en marge d'un rassemblement à la mémoire de Lola, une adolescente sauvagement tuée à Paris, un accrochage violent à coups "d'armes de catégorie D" (des matraques et bombes lacrymogènes), le 26 novembre, contre le service d'ordre d'une manifestation contre les violences faites aux femmes et l'agression, le 5 décembre, de militants insoumis qui distribuaient des tracts demandant "la fermeture des locaux fascistes" dans le Vieux-Lyon.
Sur Twitter, le député Renaissance Thomas Rudigoz, ancien maire du 5e arrondissement, où se situent les locaux cités, a dénoncé "des exactions violentes qui rappellent les pires heures de l'extrême droite française", appelant à une réponse "implacable" de l'Etat.
Le 24 octobre, dans une lettre envoyée au président Emmanuel Macron, le maire EELV de Lyon Grégory Doucet avait déjà demandé la fermeture des locaux et la "dissolution immédiate" des "Remparts", une structure héritière de l'association dissoute "Génération identitaire". Il avait auparavant alerté à ce sujet les ministres de l'Intérieur et de la Justice.
L'ultradroite s'est mobilisée dans plusieurs villes françaises après la demi-finale du Mondial France-Maroc, selon le ministère de l'Intérieur. A Paris, 40 personnes proches de l'ultra-droite ont ainsi été interpellées pour groupement en vue de commettre des violences et port d'armes prohibées.