PARIS: Quelque 10 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 à Paris et en région parisienne, sont mobilisés mercredi soir en France pour encadrer les célébrations en marge de la demi-finale du Mondial France-Maroc, a annoncé mardi le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
"10 000 policiers et gendarmes seront mobilisés. 5 000 en région parisienne, et singulièrement autour des Champs-Elysées et 5 000 en dehors de la région parisienne", a déclaré M. Darmanin devant l'Assemblée nationale.
Il a précisé les Champs-Elysées ne serait pas fermés à la circulation, contrairement au voeu du maire de l'arrondissement de Paris où se situe la célèbre avenue de la fermer au trafic.
En revanche, a ajouté le ministre, de nombreux accès au boulevard périphérique de Paris ainsi que des stations de métro et de train de banlieue (RER) seront fermées.
Il s'agira, a poursuivi M. Darmanin, "d'encadrer ces manifestations de joie souvent familiales, dans un contexte de menace terroriste".
L'entourage du ministre a précisé que "2 200 policiers et gendarmes seraient mobilisés à Paris". Ils étaient 1 500 samedi dernier lors de la qualification du Maroc et de la France en demi-finale.
En amont de la rencontre, il a été demandé en outre aux préfets, a-t-on appris de source policière, d'organiser "des opérations de visites des parties communes (caves, toits d'immeubles, locaux à ordures susceptibles de dissimuler mortiers d'artifice, pétards ou objets dangereux), en particulier dans les quartiers ayant connu des incidents" samedi dernier.
Les préfets devront faire procéder "au retrait des poubelles, des barrières de chantiers ou de tout autre matériau pouvant être utilisé comme une arme par destination, dans les périmètres identifiés comme susceptibles d'accueillir des foules importantes à l'issue du match".
Mondial: France-Maroc doit rester «une fête», pas de «débordements», demande Regragui
La demi-finale du Mondial-2022 "doit être une fête" et ne pas donner lieu à des "débordements" en France, demande le sélectionneur du Maroc, Walid Regragui, avant d'affronter mercredi (20h00 française/19h00 GMT) les Bleus.
"Le foot est déjà une manière de rassembler les gens, de faire passer des messages positifs, je pense que ça doit être une fête en France", a expliqué le technicien marocain en conférence de presse de veille de match.
Pour "les Marocains qui ont grandi en France, les Africains, ça doit être une fête, ça ne reste que du foot, qu'on gagne ou qu'on perde", a ajouté Regragui.
"Les débordements comme ça s'est passé en Belgique (après la victoire du Maroc 2-0 sur les Diables Rouges, NDLR), je ne suis pas du tout d'accord, ça ne doit pas avoir lieu", a poursuivi l'entraîneur, rappelant que lui aussi était un binational, qu'il avait grandi en France et avait la double culture.
"Demain (mercredi), c'est la fête, on se connaît, que le meilleur gagne", a ajouté Regragui. "Si on ne doit pas passer, on félicitera les Français, on sera derrière eux, si on passe, je suis sûr qu'ils nous féliciteront et seront derrière nous."
Samedi dernier, à Paris, 20 000 personnes s'étaient rassemblées sur les Champs-Elysées pour fêter la qualification du Maroc, puis celle de la France.
Il y avait eu une centaine d'interpellations à Paris "dont les 3/4 étaient des Français", a fait valoir Gérald Darmanin.
Au niveau national, 170 interpellations avaient été recensées.
Au total, près de 54 000 Français sont établis dans le royaume marocain et en retour, les statistiques disponibles font état de plus d'un million de Marocains installés en France, avec notamment de nombreux mariages bi-nationaux.
Les liens culturels et économiques entre la France et son ancien protectorat devenu indépendant en 1956 restent denses, contribuant également à donner à ce match une dimension émotionnelle particulière.