GAZA: Les sanctions financières imposées à l’Iran et les manifestations en cours contre le régime des mollahs ont fortement affecté le flux de soutien financier à plusieurs factions palestiniennes clés.
L’analyste politique palestinien Moustafa Ibrahim a déclaré à Arab News que la durée de la crise financière pourrait dépendre de la capacité de l’Iran à contrôler ses problèmes internes, qui ont entraîné des changements dans sa politique étrangère.
M. Ibrahim a expliqué que l’Iran avait, ces dernières années, étendu sa sphère d’influence dans divers pays, notamment en Syrie, au Yémen, en Irak et au Liban, ce qui a également entraîné une baisse du financement en Palestine.
«Nous travaillons sur un plan d’urgence», a indiqué à Arab News un employé de l’une des institutions de recherche du Djihad islamique palestinien. Cette organisation a été durement touchée par la crise financière car elle dépend fortement du soutien iranien.
Certaines factions palestiniennes, notamment le Hamas, le Djihad islamique et le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), reçoivent un soutien financier de l’Iran depuis de nombreuses années.
Le Hamas, qui a souffert d’une crise financière asphyxiante à la suite de l’arrêt du soutien iranien après la sortie de l’organisation de Syrie, a cherché diverses sources de financement alternatives. La fin du soutien iranien a par ailleurs affecté le travail du gouvernement du Hamas à Gaza, obligeant le groupe à dépendre davantage de recettes internes.
Les employés travaillant dans les institutions du Djihad islamique dans la bande de Gaza se sont plaints de ne pas avoir été rémunérés depuis octobre, et que depuis environ un an, leurs salaires ont été réduits de moitié. «Tous les employés de notre institution ou d’autres institutions ne peuvent pas se rendre au bureau quotidiennement (...), mais seulement quelques jours par semaine. On ne nous paie les frais de transport que rarement», a ajouté l’employé de l’institution de recherche du Djihad islamique.
«Nos salaires ont été réduits de moitié il y a un an en raison de la crise financière, et maintenant, depuis trois mois, nous n’avons reçu aucune rémunération», a-t-il indiqué à Arab News. «La crise ne peut être surmontée dans un avenir proche.»
Le Djihad islamique, considéré comme la deuxième force militaire majeure dans la bande de Gaza après le Hamas, n’est pas le seul à souffrir de la crise. Le FPLP a lui aussi été touché et certains employés de ses institutions ne reçoivent plus qu’un faible pourcentage de leurs salaires.
Une source informée au sein du Djihad islamique, qui a refusé de révéler son identité, a affirmé que l’organisation était confrontée à une crise financière qui l’asphyxiait en raison «du retard dans l’arrivée du soutien iranien et de la difficulté à obtenir d’autres sources de financement compte tenu des restrictions internationales sur les transferts financiers».
La source a ajouté que la crise ne se limitait pas au Djihad islamique dans la bande de Gaza, mais s’étendait à ses institutions et à ses sites à l’étranger. La crise dans la bande de Gaza est plus grave que les autres en raison des sources de financement limitées et des difficultés de transfert.
Selon la source, si cette crise se prolonge, elle pourrait entraîner la fermeture de certaines institutions afin de réduire les dépenses. Le Djihad islamique a reçu un soutien financier, militaire et logistique de l’Iran pendant de nombreuses années, tout comme le Hamas, qui a auparavant souffert de ses propres crises financières.
L’organisation a été confrontée à plusieurs difficultés financières, dont la plus importante est survenue en 2015 dans le contexte de la guerre au Yémen, qui l’a contraint à fermer et à fusionner plusieurs de ses institutions opérant dans la bande de Gaza.
L’analyste politique Moustafa Ibrahim a souligné que le Hamas «dispose certainement d’autres sources financières, tandis que le Djihad islamique et d’autres factions dépendent de sources de financement limitées et considèrent l’Iran comme une source principale».
«Il s’agit d’une crise à la fois ancienne et nouvelle. Les factions palestiniennes souffrent toujours de crises financières», a déclaré M. Ibrahim à Arab News. Il a ajouté que même si le groupe était confronté à des revers en raison de la crise de financement, il les surmonterait probablement grâce à son expérience.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com