MARSEILLE: Le président de l'agglomération de commune de Fréjus (Var) a annoncé mercredi la suspension des subventions à un quartier de cette ville dirigée par le RN, après des "incidents consécutifs à la victoire du Maroc en coupe du monde" la veille.
"Face à de nouveaux tirs de mortiers, des jets de pierres et des fumigènes, la police a de nouveau dû intervenir dans le quartier de la Gabelle", avait réagi mardi soir sur Twitter Frédéric Masquelier, maire LR de Saint-Raphaël et président d'Estérel Côte d'Azur Agglomération.
En conséquence, "toutes les aides de l'agglomération (pour ce quartier) sont immédiatement suspendues", avait-il ajouté.
L'élu a confirmé mercredi dans un communiqué la suspension de ces subventions, qui "représentent aujourd'hui un total de 69.000 euros", dont 11.000 euros pour des "cours de français et soutien aux femmes" ou "20.000 euros pour la création d'une micro crèche sur le quartier". Cette dernière subvention devait être votée vendredi en Conseil communautaire.
"C'est un appel à la responsabilité" des habitants, a-t-il déclaré à l'AFP: "Tout le monde semble considérer ça (les incidents) comme normal, mais ça n'arrive pas dans d'autres quartier de la ville (de Fréjus) qui ont la même sociologie".
"C'est un quartier qui a bénéficié de nombreuses aides publiques, nous avons fait des efforts très importants qui doivent avoir des contreparties", a-t-il ajouté.
Selon une source policière, le quartier de la Gabelle a connu "un peu de caillassages" mardi soir, après la victoire du Maroc en quarts-de finale de la coupe du monde contre l'Espagne, ainsi que des tirs de feu de Bengale par "une trentaine de gamins cagoulés". Mais il n'y a eu aucune interpellation et aucun blessé parmi les forces de l'ordre, a indiqué cette source à l'AFP.
Sur sa page Facebook, le maire Rassemblement national de Fréjus, David Rachline, a de son côté évoqué des "débordements en marge de la rencontre Espagne-Maroc mais aussi en réaction à une opération de police le matin par les services municipaux en collaboration avec la police nationale".
Fin septembre, M. Masquelier avait fait voter une résolution dans sa ville pour obliger les associations de Saint-Raphaël qui demandent des subventions publiques à participer à cinq cérémonies patriotiques par an. Saisie par un conseiller municipal d'opposition, la préfecture du Var en a demandé le retrait, ce que refuse le maire.
"Il y a une cohérence" entre les deux décisions, a dit à l'AFP M. Masquelier, également secrétaire départemental de LR pour le Var: "L'argent public est orienté en fonction d'un certain nombre de critères. Je souhaite qu'il le soit en fonction d'une bonne citoyenneté".