PARIS : La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi à l'encontre du Marocain Ayoub El Khazzani, tireur mandaté par l'organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015 et jugé en appel à Paris.
"Il ne faut pas redonner à El Khazzani l'occasion de recommencer ce qu'il n'a pas pu exécuter", a dit au terme de son réquisitoire l'avocate générale devant la cour d'assises spéciale.
Elle a demandé à la cour présidée par David Hill de condamner cet homme de 33 ans à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'interdiction définitive du territoire français et à son inscription au fichier des auteurs d'infraction terroriste (Fijait).
En première instance, Ayoub El Khazzani avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.
"S'il n'y a pas eu un seul mort", dans l'attaque avortée du train Thalys Amsterdam-Paris le 21 août 2015, "ce n'est pas grâce à M. Khazzani mais à l'intervention héroïque de passagers" du train, a relevé l'avocate générale.
"Son intention meurtrière ne fait aucun doute", a poursuivi la magistrate en soulignant que "le noble combattant" (comme il s'était lui-même qualifié) de l'EI disposait d'une kalachnikov, d'un pistolet semi-automatique, d'un cutter et d'une bouteille remplie de liquide inflammable. Il portait avec lui près de 300 munitions.
Il n'a été empêché de commettre un massacre que par la courageuse intervention de plusieurs passagers, dont trois soldats américains en civil et non armés alors en vacances en Europe. Avant d'être maîtrisé, Ayoub El Khazzani a fait usage de ses armes blessant d'une balle dans le dos un passager qui avait réussi à s'emparer de sa kalachnikov, a rappelé la magistrate.
Au cours de son procès en appel, l'accusé a peu varié dans ses déclarations, affirmant que ses "seules cibles" étaient des fonctionnaires de la Commission européenne, coupables à ses yeux "de donner les ordres aux forces de la coalition pour les bombardements en Syrie". Il a exprimé des "regrets" pour son projet meurtrier et s'est dit "heureux" qu'il n'y ait pas eu de morts.
Il n'a pas convaincu l'accusation qui, par la voix de l'avocate générale, a réaffirmé que "le but de M. Khazzaini était de faire le plus de victimes possible".
Ses avocats doivent plaider mercredi après-midi. La décision est attendue jeudi.