Attentat déjoué du Thalys: perpétuité requise contre Ayoub El Khazzani

Une esquisse de salle d'audience réalisée le 16 novembre 2020 montre les accusés, de gauche à droite : Ayoub El Khazzani, Bilal Chatra, Redouane El Amrani Ezzerrifi et Mohamed Bakkali assis dans le box des accusés du palais de justice de Paris lors du procès de l'attentat terroriste déjoué dans un train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015. (AFP).
Une esquisse de salle d'audience réalisée le 16 novembre 2020 montre les accusés, de gauche à droite : Ayoub El Khazzani, Bilal Chatra, Redouane El Amrani Ezzerrifi et Mohamed Bakkali assis dans le box des accusés du palais de justice de Paris lors du procès de l'attentat terroriste déjoué dans un train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015. (AFP).
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Publié le Mercredi 07 décembre 2022

Attentat déjoué du Thalys: perpétuité requise contre Ayoub El Khazzani

  • «Il ne faut pas redonner à El Khazzani l'occasion de recommencer ce qu'il n'a pas pu exécuter», a dit au terme de son réquisitoire l'avocate générale devant la cour d'assises spéciale
  • Elle a demandé à la cour présidée par David Hill de condamner cet homme de 33 ans à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'interdiction définitive du territoire français

PARIS : La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi à l'encontre du Marocain Ayoub El Khazzani, tireur mandaté par l'organisation Etat islamique (EI) pour commettre un attentat contre un train Thalys Amsterdam-Paris en août 2015 et jugé en appel à Paris.

"Il ne faut pas redonner à El Khazzani l'occasion de recommencer ce qu'il n'a pas pu exécuter", a dit au terme de son réquisitoire l'avocate générale devant la cour d'assises spéciale.

Elle a demandé à la cour présidée par David Hill de condamner cet homme de 33 ans à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une peine de sûreté de 22 ans, à l'interdiction définitive du territoire français et à son inscription au fichier des auteurs d'infraction terroriste (Fijait).

En première instance, Ayoub El Khazzani avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans.

"S'il n'y a pas eu un seul mort", dans l'attaque avortée du train Thalys Amsterdam-Paris le 21 août 2015, "ce n'est pas grâce à M. Khazzani mais à l'intervention héroïque de passagers" du train, a relevé l'avocate générale.

"Son intention meurtrière ne fait aucun doute", a poursuivi la magistrate en soulignant que "le noble combattant" (comme il s'était lui-même qualifié) de l'EI disposait d'une kalachnikov, d'un pistolet semi-automatique, d'un cutter et d'une bouteille remplie de liquide inflammable. Il portait avec lui près de 300 munitions.

Il n'a été empêché de commettre un massacre que par la courageuse intervention de plusieurs passagers, dont trois soldats américains en civil et non armés alors en vacances en Europe. Avant d'être maîtrisé, Ayoub El Khazzani a fait usage de ses armes blessant d'une balle dans le dos un passager qui avait réussi à s'emparer de sa kalachnikov, a rappelé la magistrate.

Au cours de son procès en appel, l'accusé a peu varié dans ses déclarations, affirmant que ses "seules cibles" étaient des fonctionnaires de la Commission européenne, coupables à ses yeux "de donner les ordres aux forces de la coalition pour les bombardements en Syrie". Il a exprimé des "regrets" pour son projet meurtrier et s'est dit "heureux" qu'il n'y ait pas eu de morts.

Il n'a pas convaincu l'accusation qui, par la voix de l'avocate générale, a réaffirmé que "le but de M. Khazzaini était de faire le plus de victimes possible".

Ses avocats doivent plaider mercredi après-midi. La décision est attendue jeudi.


Nucléaire iranien : Paris dit être «en contact étroit» avec Washington

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  • "Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique
  • Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir

PARIS: La France est "en contact étroit" avec les Etats-Unis sur le dossier du nucléaire iranien et soutient les efforts diplomatiques américains, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, après une conversation entre les chefs de la diplomatie des deux pays.

"Au vu des récentes annonces concernant l'ouverture de négociations entre les Etats-Unis et l'Iran sur le programme nucléaire iranien, le ministre a rappelé l'engagement de la France et exprimé son soutien à tout effort diplomatique visant à parvenir à un accord solide et durable", a dit Christophe Lemoine.

Jean-Noël Barrot s'est entretenu au téléphone avec son homologue américain, Marco Rubio, mercredi soir.

Aux côtés du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, partisan d'une ligne très dure, le président américain Donald Trump avait créé la surprise en annonçant lundi que les Etats-Unis étaient engagés dans des discussions "directes" avec l'Iran, alors que ces deux pays n'ont plus de relations diplomatiques depuis 45 ans.

Mercredi, il avait ensuite souligné qu'une action militaire n'était pas exclue. "S'il faut recourir à la force, nous recourrons à la force", avait-il lancé. "Israël y sera bien évidemment très impliqué, il en sera le chef de file".

Cette menace survient à quelques jours de discussions qui doivent avoir lieu samedi dans le sultanat d'Oman et auxquelles participeront l'émissaire américain pour le Moyen-Orient Steve Witkoff ainsi que le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi.

Interrogé sur le niveau de coordination entre les Américains et les Européens qui ont, quant à eux, des discussions en format E3 (Allemagne, France, Royaume Uni) avec l'Iran, le porte-parole du Quai d'Orsay est resté évasif.

"Nous sommes en lien étroit avec nos partenaires américains. Nous continuerons à discuter avec eux", a-t-il affirmé, se refusant à dire si les Européens avaient été informés en amont des négociations menées par Washington.

Christophe Lemoine a par ailleurs répété que l'objectif était que l'Iran ne se dote pas de l'arme nucléaire, réaffirmant que "la seule voie est diplomatique".

"Toute initiative visant à amener l'Iran à l'abandon de son programme nucléaire est bienvenue", a-t-il dit, même si la fenêtre est "étroite" pour y parvenir.

Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, soupçonnent depuis des décennies Téhéran de vouloir se doter de l'arme nucléaire. L'Iran rejette ces allégations et affirme que ses activités dans le nucléaire se limitent à des fins civiles.


France: le blocage de Sciences Po Strasbourg levé par la police

Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.  Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP. Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt. (AFP)
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  • C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université
  • Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage"

STRASBOURG: Le blocage par des étudiants de Sciences Po Strasbourg, entamé mercredi après le maintien d'un partenariat controversé entre cet établissement de l'est de la France et une université israélienne, a été levé jeudi par les forces de l'ordre, a constaté l'AFP.

Une cinquantaine de policiers sont intervenus en milieu de matinée. Après sommations, ils ont pu rétablir l'accès au bâtiment sans heurt.

C'est la nouvelle présidente de l'université de Strasbourg, Frédérique Berrod, qui a sollicité l'intervention des forces de l'ordre, a indiqué à l'AFP le service de communication de l'Université.

Mercredi, Mme Berrod avait appelé à la "levée du blocage".

La décision de maintenir le partenariat entre Sciences Po Strasbourg et la Lauder School of Government de l'Université Reichman en Israël - que les étudiants accusent de soutenir la politique du gouvernement israélien à Gaza - "est prise" et "il me semble, a été la plus démocratique possible", avait-elle observé.

Mardi soir, le conseil d'administration de l'établissement d'enseignement supérieur a approuvé le maintien du partenariat par 16 voix pour, 14 contre et trois abstentions. Il a ainsi décidé de ne pas suivre les conclusions d'un "comité d'examen du partenariat" composé de 10 membres (cinq étudiants et cinq enseignants) mis en place en mars pour tenter de dégager une solution consensuelle et ainsi mettre fin aux blocages qui s'étaient tenus depuis janvier.

Ce comité a préconisé de mettre un terme aux échanges entre l'IEP Strasbourg et la Lauder School of Government, et de rechercher un "partenariat alternatif" avec une autre université israélienne.


Wauquiez et Saint-Pierre-et-Miquelon: «pas de polémique» sur une proposition «déroutante», dit Retailleau

 Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon. (AFP)
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  • Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence
  • "Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues"

PARIS: Bruno Retailleau, candidat à la présidence des Républicains, a assuré jeudi ne pas vouloir "polémiquer" sur la proposition, "à première vue déroutante", faite par son rival, Laurent Wauquiez, d'envoyer les "étrangers dangereux" sous obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon.

"Je ne veux pas en rajouter. Je me suis engagé, quand j'ai déclaré ma candidature, à ne pas polémiquer avec un compétiteur de ma famille politique", a souligné le ministre de l'Intérieur, lors d'une conférence de presse, place Beauvau, sur le bilan de ses six mois en poste.

"Donc je ne polémique pas, pas plus maintenant que demain sur cette cette question, cette proposition qui est à première vue déroutante", a-t-il ajouté. "Mais chacun a le droit en démocratie de s'exprimer et de proposer", a-t-il conclu.

Laurent Wauquiez, qui proposait "d'enfermer" à Saint-Pierre-et-Miquelon les personnes dangereuses sous obligation de quitter le territoire (OQTF) provoquant un tollé au sein de la classe politique, a réagi sur X aux propos de son rival à la présidence des Républicains.

"Ce qui est déroutant Bruno, c’est l’incapacité de la France, ministre après ministre, à régler le problème des OQTF et le fait d’accepter passivement que des criminels étrangers soient relâchés dans nos rues", a-t-il écrit sur le réseau social, proposant au ministre de l'Intérieur de "travailler ensemble" pour trouver des solutions.

Interrogé lors de sa conférence de presse sur l'hypothèse d'un départ de Beauvau s'il était désigné en mai président des LR, Bruno Retailleau l'a écartée: "Non, j'assume d'être candidat et ministre. Je pourrai assumer demain d'être président d'un parti et d'être ministre de l'Intérieur", a-t-il répondu. "Ce n'est pas ça qui constitue pour moi une butée. Ce qui constituerait une butée, c'est l'impossibilité d'agir ou d'autres éléments, mais nous n'en sommes pas là", a-t-il ajouté.