LE CAIRE : "Des milliers d'avocats" ont manifesté lundi au siège de leur syndicat dans le centre du Caire, a déclaré l'avocat Tarek el-Awadi, dans un pays où les manifestations publiques sont interdites.
Après un rassemblement plus modeste jeudi, les avocats ont de nouveau manifesté en masse lundi pour protester contre un nouveau système de facturation électronique introduit par le ministère des Finances.
Me Awadi a déclaré à l'AFP "qu'en exprimant leur opposition au système de facturation électronique, les avocats exerçaient un droit légitime". Ils dénoncent un système de facturation qui les accablerait de frais exorbitants.
Le nouveau système, qui cherche à profiter des revenus de l'économie informelle massive du pays, obligerait les entreprises de toutes tailles à commencer à émettre des factures électroniques.
Les pharmaciens et les médecins ont également exprimé leur mécontentement à l'approche de l'échéance du 15 décembre pour s'inscrire au nouveau système, dénonçant des frais d'inscription annuels importants.
Les avocats devraient être exemptés car ils "ne sont pas des prestataires de services", mais sont "chargés d'aider le pouvoir judiciaire pour que justice soit faite", a déclaré dimanche le chef adjoint du syndicat, Magdy al-Sakhy, à la télévision d'Etat.
Les frais de mise en place du système, a déclaré Me Awadi, pourraient dépasser "ce qu'un cabinet (d'avocats) moyen gagne en quatre mois".
En 2013, des manifestations de masse contre l'ancien président islamiste Mohamed Morsi ont conduit à son éviction par le chef de l'armée de l'époque, Abdel Fattah al-Sissi.
La même année, une loi a été adoptée interdisant toutes les manifestations sauf celles autorisées par la police.
Depuis la destitution de Mohamed Morsi et l'arrivée au pouvoir l'année suivante d'Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s'est abattue sur toute forme de dissidence dans le pays.