BOSTON : Le prince et la princesse de Galles, William et Kate, ont bouclé vendredi leur première visite aux Etats-Unis depuis 2014 par une rencontre avec le président Joe Biden et un gala-concours sur le changement climatique.
Ce voyage de trois jours du couple princier britannique, le premier à l'étranger depuis la mort de la reine Elizabeth II le 8 septembre, a été assombri par une polémique au Royaume-Uni déclenchée par des remarques racistes proférées lors d'une soirée mardi au palais de Buckingham, à Londres.
Autour de ce déplacement, qui s'est déroulé dans une relative indifférence des habitants de Boston, a plané aussi le climat de rivalité entre William et son frère cadet Harry et son épouse, l'actrice américaine Meghan Markle, exilés en Californie, et à qui Netflix consacre un documentaire la semaine prochaine.
Au terme de sa visite, le prince de Galles, qui est âgé de 40 ans, a rencontré à Boston le président Biden, qui en a le double, pour discuter du changement climatique dans cette cité historique de la Nouvelle-Angleterre, symbole du colonialisme britannique jusqu'à la Révolution et l'indépendance des Etats-Unis à la fin du XVIIIè siècle.
- Froid polaire -
Sous un froid polaire, William a présidé en début de soirée la deuxième édition du prix «Earthshot» qu'il a créé en 2020 pour soutenir des innovations visant à lutter contre le changement climatique.
Cinq prix de plus d'un million de livres (1,2 million d'euros) chacun ont été décernés.
Une myriade de stars ont défilé sur le tapis --vert cette fois-ci-- du MGM Music Hall de Boston, parmi lesquelles les chanteuses Ellie Goulding et Annie Lennox, l'acteur Rami Malek et l'ex-footballeur David Beckham. Le naturaliste et présentateur de télévision David Attenborough et l'actrice Cate Blanchett étaient les juges de ce gala concours.
Parmi les gagnants, une start-up de femmes qui offre des plaques de cuisson plus écologiques pour les ménages au Kenya et une entreprise britannique qui fabrique des emballages bio-dégradables à base de plantes marines. Des projets écologiques d'Australie, de l'Inde et d'Oman ont aussi remporté des prix.
«Je crois que les solutions +Earthshot+ que vous avez vues ce soir prouvent que nous sommes en mesure de relever les plus grands défis de notre planète (...) et changer notre avenir», a lancé le prince de Galles.
- Montée des eaux -
Jeudi, William et Kate avaient visité des laboratoires de recherche et d'innovation contre le dérèglement climatique à Boston, ville du bord de l'Atlantique qui, comme New York, est menacée par la montée des eaux.
Parent de trois enfants de 4 à 9 ans, le couple princier s'applique à projeter une image plus moderne et accessible de la monarchie, mais aussi un sens du devoir irréprochable.
Mais le déplacement a souffert d'une nouvelle polémique sur le racisme au Royaume-Uni, au mauvais moment pour la famille royale qui veut redorer son image après le départ de Harry et Meghan aux Etats-Unis.
Une ancienne dame d'honneur de 83 ans, Susan Hussey, proche d'Elizabeth II pendant plus de 60 ans et marraine du prince William, a démissionné mercredi après des questions («D'où venez-vous en Afrique ?», «D'où venez-vous vraiment ? D'où est-ce que les gens comme vous viennent ?») qu'elle a posées à une féministe noire, Ngozy Fulani, lors d'une réception à Buckingham mardi soir.
Le palais a dénoncé «des commentaires inacceptables et vraiment regrettables». Refusant de commenter directement l'incident, le Premier ministre Rishi Sunak, premier chef du gouvernement britannique d'origine indienne, a appelé à «affronter» le racisme «chaque fois qu'on le voit».
L'ombre du couple Harry/Meghan (les Sussex) a aussi plané sur William et Kate.
Buckingham attend avec appréhension la sortie le 8 décembre d'une série documentaire de Netflix sur Harry et Meghan, et la sortie mondiale en janvier des mémoires de Harry avec ses révélations embarrassantes.
Meghan Markle est une Américaine métisse, qui est retournée en Californie avec Harry: ils avaient révélé en 2021 qu'un membre de la famille royale s'était interrogé avant sa naissance sur la couleur de peau qu'aurait leur fils Archie. La famille royale n'est «certainement pas raciste», avait répondu William, en froid avec son cadet Harry.