Grippe aviaire: l'État fait le vide dans les élevages d'une partie de la France

Élevage de canards à l'usine d'abattage Labeyrie (Photo, AFP)
Élevage de canards à l'usine d'abattage Labeyrie (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 décembre 2022

Grippe aviaire: l'État fait le vide dans les élevages d'une partie de la France

  • A compter de lundi, des dindes et canards, «les espèces les plus sensibles» au virus, seront envoyés de manière anticipée à l'abattoir, selon le ministère de l'Agriculture
  • «L'État sera au rendez-vous» pour indemniser les manques à gagner pour les éleveurs, assure le ministère

PARIS : A quelques semaines des fêtes de fin d'année, l'État français a enclenché vendredi une baisse de la production de volailles dans l'ouest du pays, notamment via des départs anticipés à l'abattoir, pour éviter que la grippe aviaire ne devienne incontrôlable.

A compter de lundi, des dindes et canards, «les espèces les plus sensibles» au virus, seront envoyés de manière anticipée à l'abattoir, selon le ministère de l'Agriculture.

Quant aux éleveurs de poulets et poules pondeuses, ils pourront aller au bout de leur cycle de production, mais devront patienter trois semaines avant de réintroduire des animaux dans leurs bâtiments.

Ces mesures, décidées devant l'«accélération» des contaminations, seront réévaluées d'ici à trois semaines.

Le ministère n'était pas en mesure vendredi de chiffrer le nombre d'exploitations et d'animaux concernés.

Il parle de «dédensification». Objectif: baisser à marche forcée le nombre de volailles présentes dans les exploitations, plutôt que risquer de les voir contaminées, euthanasiées, et donc perdues pour la consommation humaine.

En parallèle, des animaux sains sont euthanasiés dans un périmètre restreint autour des élevages infectés.

«L'Etat sera au rendez-vous» pour indemniser les manques à gagner pour les éleveurs, assure le ministère.

Les autorités veulent éviter la saturation des capacités d'abattage sanitaire, dépassées au plus fort de la dernière crise (fin novembre 2021 - mi-mai 2022). D'ampleur inédite, elle avait entraîné l'euthanasie de plus de 20 millions de volailles et une facture de plus d'un milliard d'euros d'indemnisations à la charge de l'Etat.

Selon un dernier bilan, 91 élevages, dont 37 en Vendée et Deux-Sèvres, ont été contaminés depuis la résurgence précoce de l'épizootie cet été. Et près de 1,3 million de volailles ont été euthanasiées.

Selon Sylvie Colas, du syndicat Confédération paysanne, opposé à l'agriculture intensive, il était temps que l'Etat décide de réduire la densité de volailles : «C'est une décision difficile à prendre», «personne ne veut remettre en cause le modèle ultra-industriel».

Le ministère n'était pas en mesure vendredi de chiffrer le nombre d'exploitations et d'animaux concernés.

Il parle de «dédensification». Objectif: baisser à marche forcée le nombre de volailles présentes dans les exploitations, plutôt que risquer de les voir contaminées, euthanasiées, et donc perdues pour la consommation humaine.

«L'Etat sera au rendez-vous» pour indemniser les manques à gagner pour les éleveurs, assure le ministère.

«Il fallait à tout prix prendre des dispositions» devant l'emballement des contaminations, a déclaré à l'AFP le président de la chambre d'agriculture de Vendée, Joël Limouzin. Il note qu'indemniser l'absence d'animaux dans les élevages «coûtera moins cher» aux finances publiques que les campagnes d'abattages massifs.

Les autorités veulent éviter la saturation des capacités d'abattage sanitaire, dépassées au plus fort de la dernière vague (fin novembre 2021 - mi-mai 2022). D'ampleur inédite, elle avait entraîné l'euthanasie de plus de 20 millions de volailles et une facture de plus d'un milliard d'euros d'indemnisations à la charge de l'Etat.

Selon un dernier bilan, 91 élevages, dont 37 en Vendée et Deux-Sèvres, ont été contaminés depuis la résurgence précoce de l'épizootie cet été.

Près de 1,3 million de volailles ont été abattues en France depuis le 1er août pour endiguer la résurgence de la grippe aviaire dans les élevages français, en particulier dans l'ouest du pays.

En Europe, de nombreux pays ont détecté le virus sur leur sol. La production de viande de volaille et d'œufs en pâtit, et les prix s'envolent.

Grippe aviaire: l'Equateur prend des mesures pour protéger les îles Galapagos

QUITO : L'Equateur a activé un plan visant à protéger les oiseaux sauvages   des îles Galapagos, un écosystème fragile inscrit au patrimoine mondial de l'humanité, après la détection d'une épidémie de grippe aviaire dans le centre du pays, a annoncé vendredi le ministère de l'Environnement.

Il s'agit d'«adopter des mesures préventives» pour garantir la sécurité des oiseaux et de la production avicole dans l'archipel, situé à 1.000 km des côtes équatoriennes, indique le ministère dans un communiqué.

«Une surveillance permanente a été organisée dans les zones de plus grand afflux d'oiseaux de mer, dont certains sont migrateurs», précise dans le document le directeur du parc national des Galapagos, Danny Rueda.

L'archipel des Galapagos est considéré comme une réserve de biosphère pour sa faune et sa flore uniques au monde. Il abrite notamment une diversité d'oiseaux sauvages, dont certains sont endémiques comme les manchots, les pinsons, les albatros, les cormorans et les éperviers.

Cet archipel, qui doit son nom aux tortues marines géantes qui y vivent, compte 35 exploitations avicoles, selon les autorités.

L'Equateur a déclaré mercredi une urgence sanitaire de 90 jours après la détection d'une épidémie de grippe aviaire dans des exploitations agricoles du centre du pays.

Pour contenir la propagation de la maladie, les autorités ont ordonné l'abattage d'environ 180.000 volailles dans les exploitations touchées.

Le secteur avicole équatorien comprend 263 millions de poulets et 16 millions de poules pondeuses. Il génère environ 1,8 milliard de dollars par an et quelque 300.000 emplois.

Le Pérou, également touché par la grippe aviaire H5N1, a enregistré la mort de près de 14.000 oiseaux de mer, dont une majorité de pélicans, au cours des dernières semaines, selon le Service des forêts et de la faune sauvage (Serfor). Ce dernier a annoncé jeudi l'abattage de quelque 37.000 volailles infectées par le virus dans une ferme au nord de Lima.

La grippe aviaire est une maladie incurable et sans traitement qui entraîne une importante mortalité parmi les oiseaux sauvages et domestiques.


« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.