Liens de Valérie Pécresse avec Alstom: enquête pour prise illégale d'intérêts

La présidente de la région Île-de-France Valérie Pecresse (au centre) et la maire de Paris Anne Hidalgo (à droite), à Paris, le 23 mai 2022. (Photo de Bertrand Guay / AFP)
La présidente de la région Île-de-France Valérie Pecresse (au centre) et la maire de Paris Anne Hidalgo (à droite), à Paris, le 23 mai 2022. (Photo de Bertrand Guay / AFP)
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Publié le Vendredi 02 décembre 2022

Liens de Valérie Pécresse avec Alstom: enquête pour prise illégale d'intérêts

  • Les élus écologistes IDFM, dont David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), avaient déclaré «penser» que Mme Pécresse avait commis depuis son élection fin 2015 à la tête de l'Ile-de-France «une infraction de prise illégale d'inté
  • Ils s'appuyaient notamment sur un article en janvier du média en ligne Blast, selon lequel la présidente de la région avait «invisibilisé» des actions d'Alstom qu'elle détenait avec son époux afin qu'elles n'apparaissent plus dans ses déclarations d'intér

PARIS : Une enquête préliminaire pour prise illégale d'intérêts a été ouverte au Parquet national financier (PNF) après un signalement d'élus soupçonnant Valérie Pécresse d'avoir détenu des stock-options chez Alstom tout en présidant l'autorité de transports Ile-de-France Mobilités (IDFM), a-t-on appris vendredi de source judiciaire.

Les élus écologistes IDFM avaient annoncé saisir la justice le 21 février, lorsque la présidente de la région Ile-de-France était candidate à l'élection présidentielle.

Ces élus, dont David Belliard, adjoint (EELV) à la maire de Paris Anne Hidalgo (PS), avaient déclaré «penser» que Mme Pécresse avait commis depuis son élection fin 2015 à la tête de l'Ile-de-France «une infraction de prise illégale d'intérêts».

Ils s'appuyaient notamment sur un article en janvier du média en ligne Blast, selon lequel la présidente de la région avait «invisibilisé» des actions d'Alstom qu'elle détenait avec son époux afin qu'elles n'apparaissent plus dans ses déclarations d'intérêts.

Jérôme Pécresse travaillait à Alstom jusqu'au rachat des activités énergie du groupe par General Electric en novembre 2015.

Un mois après, Mme Pécresse était élue à la tête de la région et créait rapidement, selon Blast, une fiducie, montage aussi connu sous le terme anglo-saxon de trust, pour qu'une banque gère ce portefeuille d'actions à leur place.

Depuis, IDFM a commandé près de 2,4 milliards d'euros de matériel roulant à Alstom, selon les élus écologistes.

«Or Mme Pécresse ne s'est pas abstenue de participer pendant cette période à l'examen des dossiers et au choix des entreprises soumises au vote du CA (...) qui ont abouti au choix de l'entreprise Alstom comme fournisseur, (...) alors qu'elle et son époux étaient détenteurs d'actifs financiers de cette entreprise», affirmaient-ils.

«Après le début de son mandat, ni elle ni lui n'ont plus jamais été propriétaires d'actions Alstom, ni intéressés aux résultats de l'entreprise ou à l'évolution du cours de l'action», avait alors rappelé l'entourage de Mme Pécresse.

«M. Pécresse a immédiatement vendu toutes les actions Alstom» qu'il possédait après l'élection de son épouse. Une fiducie a été constituée auprès d'une banque pour réceptionner le solde des actions «incessibles» et les vendre une fois devenues cessibles à un prix inférieur au cours de l'action, avait précisé la même source.

«Valérie Pécresse a scrupuleusement respecté les règles de prévention des conflits d'intérêts, en toute transparence avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)», a rappelé vendredi son entourage, sollicité par l'AFP. «C'est une énième boule puante des Verts selon leur méthode habituelle de calomnies pour salir», a-t-on ajouté, précisant que «toutes les pièces justificatives sur cette dénonciation calomnieuse» avaient été transmises à la justice.

«Les soupçons qui pèsent sur Valérie Pécresse sont très lourds et sont de nature à fragiliser IDFM», a réagi David Belliard, contacté par l'AFP et qui réclame que «lumière soit faite».

«Dans la situation chaotique que nous vivons dans les transports publics franciliens, nous attendons a minima de l'exemplarité de la part de nos élus dans leur gestion», a ajouté Jean-Baptiste Pegeon, autre élu EELV à l'origine de la saisine.


Fusillade à Rennes: les quatre suspects mis en examen et écroués

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier". (AFP)
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  • La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé
  • Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits

RENNES: Les quatre hommes, âgés de 21 à 23 ans, suspectés d'avoir tiré à plusieurs reprises en pleine journée dans un quartier populaire de Rennes le 17 avril pour "reconquérir" un point de deal, ont été mis en examen et écroués, a annoncé mardi le parquet de Rennes.

Trois ont été mis en examen des chefs d'association de malfaiteurs et tentative de meurtre en bande organisée et encourent "une peine de réclusion criminelle à perpétuité", a annoncé Frédéric Teillet, procureur de la République de Rennes dans un communiqué.

Le quatrième a été mis en cause pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs, soit une peine encourue de dix ans d'emprisonnement.

La fusillade avait fait trois blessés par balle et un quatrième homme avait été percuté par la voiture des tireurs. Le pronostic vital de cette dernière victime touchée par le véhicule n'est plus engagé, a indiqué M. Teillet mardi matin.

Les quatre hommes sont déjà connus pour de multiples délits.

Selon les investigations menées par la DCOS de Rennes sous l'autorité du parquet JIRS de Rennes, les quatre gardés à vue "sont impliqués dans le trafic de produits stupéfiants organisé par un réseau d'individus originaires de la région parisienne sur la dalle Kennedy (à Villejean), depuis le mois de janvier", d'après le magistrat.

Le 14 avril, "après plusieurs jours d’assauts violents, ce clan a été évincé par le groupe des Villejeannais, qui a repris possession du terrain qu’il estimait être le sien", explique le magistrat.

C'est dans ce contexte "de règlement de compte lié au narcotrafic que des tirs d'arme à feu ont fait trois victimes et qu'une quatrième a été pourchassée en voiture, renversée violemment et laissée à terre, le 17 avril", poursuit M. Teillet.

Deux des mis en cause sont originaires de Tours, l'un de Marseille et le quatrième de la région parisienne.

"Leur équipement (armes, vêtements, voiture volée…) et leur mode opératoire ont démontré leur détermination extrême à reconquérir par tous les moyens le point de deal, à la demande de leurs commanditaires, en éliminant physiquement leurs concurrents et en prenant le risque de blesser, en plein après-midi, toute personne se trouvant à proximité", a dit M. Teillet.


Macron attendu à La Réunion sur le chikungunya et les dégâts du cyclone Garance

 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
 Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance. (AFP)
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  • A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre
  • Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans

SAINT-DENIS DE LA REUNION: Après Mayotte, Emmanuel Macron est attendu mardi à La Réunion, département d'outre-mer à la plus forte croissance économique, sur l'épidémie de chikungunya et les dégâts provoqués par le cyclone Garance.

Le chef de l'Etat, arrivé lundi soir sur l'île en provenance du département voisin de Mayotte, va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique", où la France aspire à se poser en puissance régionale au côté des Etats-Unis, de la Chine ou l'Inde.

Le président poursuit ainsi une tournée de cinq jours dans le sud-ouest de l'océan Indien qui le mènera aussi à Madagascar mercredi et l'île Maurice vendredi.

A Mayotte, il a annoncé lundi une enveloppe de plus de trois milliards d'euros sur six ans pour financer le plan de "refondation" du département le plus pauvre de France, meurtri par le cyclone Chido en décembre.

La Réunion est secoué par une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre, qui a fait six morts depuis le début de l'année et touché potentiellement 100.000 personnes, soit un habitant sur neuf.

Emmanuel Macron sera informé des derniers développements de l'épidémie, qui a atteint son pic ces derniers jours, lors d'un échange avec l'Agence régionale de la santé.

Engorgements 

Les difficultés sur ce front restent palpables. Le directeur général du centre hospitalier de La Réunion, Lionel Calenge, a demandé l'envoi de renforts médicaux face au risque de saturation des centres de santé.

"Tous les jours depuis plusieurs semaines, on accueille entre 30 et 40 patients atteints de +chik+ sur nos deux services d'urgence", ce qui génère "vraiment une grosse tension sur nos capacités", a-t-il alerté dimanche.

Début avril, le CHU avait déclenché le plan blanc, dispositif qui permet de déprogrammer certaines opérations ou de rappeler des personnels en congés dans les hôpitaux.

Une campagne de vaccination a aussi été lancée le 7 avril. Les 40.000 premières doses du vaccin Ixchiq, le premier ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché en Europe, sont destinées aux personnes de 65 ans et plus présentant des comorbidités. Elles peuvent se faire vacciner gratuitement.

Autre défi pour La Réunion, le passage du cyclone Garance, le 28 février, a généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Déjà frappées par une sécheresse sévère, toutes les filières agricoles de l'île - la canne à sucre représentant 53% de la surface agricole - ont lourdement été impactées par les vents et les pluies de Garance, qui a fait cinq morts.

"Echelle régionale" 

A la même époque, l'an passé, le cyclone Bilal avait déjà mis à terre les productions de l'île, deux cyclones en deux ans qui témoignent de l'augmentation et de l'intensification de ces phénomènes météorologiques.

Le chef de l'Etat rencontrera dans la matinée des exploitants agricoles alors que l'île est autosuffisante aux trois-quarts.

La souveraineté alimentaire sera au coeur du cinquième sommet de la Commission de l'océan Indien jeudi à Madagascar.

La Réunion y est représentée au côté de Madagascar, Maurice, des Comores et des Seychelles mais pas Mayotte, les Comores s'opposant à l'intégration de l'archipel dans l'organisation en raison d'un contentieux colonial.

"Le président veut à travers cette visite illustrer le fait que l’échelle régionale c’est le moyen de mieux survivre, de mieux se préparer à affronter ces éléments climatiques", résume l'Elysée.

"Cet espace régional doit s’organiser avec l'ensemble de ses territoires et il y a un avenir commun à bâtir", assure la présidence française.

Emmanuel Macron fera aussi le point sur l'état de l'économie réunionnaise.

 


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.