Afrique du Sud: l'avenir politique du président dans la tourmente

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa. (Photo, AFP)
Le président sud-africain Cyril Ramaphosa. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 02 décembre 2022

Afrique du Sud: l'avenir politique du président dans la tourmente

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa. (Photo, AFP)
  • Après l'hypothèse tenace d'une démission la veille, plusieurs indicateurs penchaient désormais du côté de la stabilité. M. Ramaphosa devrait s'adresser aux Sud-Africains, sans doute dans les prochains jours
  • «Cyril» ou le chaos. C'est bien ce qui préoccupe nombre de Sud-Africains, y compris dans l'opposition, et les grands acteurs économiques

JOHANNESBURG: Il reste ou il jette l'éponge? L'avenir politique du président sud-africain Cyril Ramaphosa restait incertain vendredi, en raison d'un scandale lié à un cambriolage chez lui, où des liasses de dollars ont été retrouvées cachées dans un canapé.

Après l'hypothèse tenace d'une démission la veille, plusieurs indicateurs penchaient désormais du côté de la stabilité. M. Ramaphosa devrait s'adresser aux Sud-Africains, sans doute dans les prochains jours.

En attendant, les caciques du parti de Nelson Mandela, plombé par la corruption et une guerre de factions, se sont brièvement réunis dans l'après-midi. Majoritaire au Parlement depuis 1994, l'ANC choisit le chef de l'Etat depuis la fin de l'apartheid et l'avènement de la démocratie.

Son secrétaire général Paul Mashatile est sorti en polo jaune au sigle de l'ANC pour s'adresser aux journalistes. Le parti veut examiner de plus près les faits dans l'affaire visant le président, avant de se réunir à nouveau, a-t-il expliqué en substance. Comme pour ralentir le tempo.

"Les débats sont féroces, mais il (Ramaphosa) va s'en sortir", croyait savoir un cadre du parti sous couvert d'anonymat. "L'ambiance reste à l'urgence", confiait de son côté un partisan du président.

Le porte-parole de M. Ramaphosa avait prévenu jeudi soir que le président examinait "toutes les options" mais que l'heure était trop grave pour prendre des décisions "à la hâte".

Cyril Ramaphosa avait passé la journée à consulter les poids lourds de son parti, écoutant les conseils, pesant ses soutiens.

Et il en a reçu beaucoup, le monde des affaires et une bonne partie de l'ANC volant à son secours tout comme, plus surprenant, le chef de l'Eglise anglicane.

"Personne ne devrait être au-dessus de la loi, mais porter un jugement définitif sur une personne en se basant sur une commission d'enquête préliminaire, qui n'a pas fait de détermination finale des faits, pourrait conduire à l'anarchie", a plaidé Mgr Thabo Makgoba, successeur de Desmond Tutu.

Menace de destitution

"Cyril" ou le chaos. C'est bien ce qui préoccupe nombre de Sud-Africains, y compris dans l'opposition, et les grands acteurs économiques. Le rand, monnaie nationale, s'est stabilisée après une vive chute jeudi.

Tout semblait pourtant aller au mieux pour le président en début de semaine, à quinze jours d'une conférence cruciale de l'ANC. Il partait grand favori pour obtenir la confiance du parti en vue d'un deuxième mandat en 2024.

Mais mercredi, une commission parlementaire a publié un rapport accablant sur le scandale de Phala Phala, du nom d'une propriété du richissime président, où il élève du bétail.

M. Ramaphosa, 70 ans, "a pu commettre" des "violations et des fautes" dans le cadre du cambriolage en 2020 dans cette ferme, qui a révélé 580 000 dollars en espèces cachés sous les coussins d'un canapé dans "une chambre d'amis peu utilisée", selon le rapport.

Il se retrouve ainsi sous la menace d'une destitution. Le Parlement se réunit mardi pour voter ou non le déclenchement d'une procédure en ce sens.

L'ANC y jouit d'une confortable majorité mais fera-t-il bloc autour de son président? Plusieurs de ses membres influents en ont donné le gage, multipliant les interventions.

"Nous irons au Parlement mardi, nous rejetterons ce rapport et la vie reprendra comme avant", assure confiant le député Mathole Motshekga, partisan affiché du président.

"Le rapport ne dit pas qu'il doit répondre de cette affaire, il dit qu'il pourrait avoir à en répondre", nuance-t-il, assurant que désormais "l'affaire est politique".

Le scandale a éclaté en juin quand un ex-responsable du renseignement a révélé le cambriolage, accusant le président d'avoir tenté de le dissimuler en ne le signalant ni à la police ni au fisc.

M. Ramaphosa a toujours démenti. Selon lui, un homme d'affaires soudanais est venu dans son domaine acheter vingt buffles et a payé en liquide. Un employé aurait ensuite cru bon de cacher l'argent sous des coussins plutôt que dans un coffre-fort auquel plusieurs salariés avaient accès.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.