PARIS : Le vaccin que développe le groupe français Sanofi contre le Covid-19 pour une diffusion en juin 2021 n'aura pas besoin d'être conservé au congélateur, a indiqué dimanche le président de Sanofi France, Olivier Bogillot, sur CNews.
Contrairement au vaccin développé par l'Américain Pfizer et l'Allemand BioNTech, qui fait la course en tête mais nécessite des températures très basses (-70°C) pour être conservé, « notre vaccin sera comme le vaccin grippe, vous pouvez le mettre dans votre réfrigérateur », a souligné Olivier Bogillot, sur la chaîne CNews. « On n'aura pas cet écueil-là, ça va être un avantage pour certains pays ».
Le vaccin pourrait être distribué « dès le mois de juin 2021 », a indiqué Olivier Bogillot. Les résultats des essais de phase 2 « sur plusieurs centaines de malades » devraient être rendus publics début décembre et ils ne sont pas « négatifs » pour le moment, a-t-il précisé.
Si ces résultats s'avèrent positifs, Sanofi va lancer les essais de phase 3 « sur plusieurs dizaines de milliers de patients » et prendre le « risque » de « lancer simultanément la production". Les résultats de la phase 3 devraient ensuite être publiés au mois de mai. Le laboratoire ne sait pas encore s'il faudra « une ou deux doses » pour que le vaccin soit efficace.
« L’objectif est d'arriver à la fin 2021 avec un milliard de doses. En 2022 on peut même augmenter la production pour aller au-delà de ce chiffre », a souligné le président de Sanofi France. Les vaccins devraient notamment être produits en France, sur le site de Vitry-sur-Seine près de Paris.
Il existe actuellement plus de trois douzaines d'autres vaccins Covid-19 en développement, dont 11 ont fait l'objet d'essais de phase 3, le dernier avant l'homologation. L'agence européenne des médicaments (EMA) prévoit de donner son avis favorable à un premier vaccin d'ici la fin de l'année en vue d'une distribution à partir de janvier 2021.
Pfizer et BioNTech ont annoncé que leur vaccin était efficace à 90%, après l'avoir testé sur sur plus de 40.000 personnes. L'objectif est d'en fournir 300 millions de doses d'ici avril 2021.
Pfizer est « un peu en avance », a concédé Olivier Bogillot, mais « un seul laboratoire ne pourra pas fournir l'ensemble des doses pour toute la planète. Il faudra qu'on ait plusieurs vainqueurs au terme de cette course ». Celui de Sanofi sera proposé à un prix « abordable », a-t-il assuré, sans plus de précisions.