L'Ukraine appelle les pays de l'Otan à accélérer l'envoi d'aide

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, lors de déclarations conjointes avec le président roumain Klaus Iohannis à Bucarest, en Roumanie, le lundi 28 novembre 2022 (Photo, AP).
Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, lors de déclarations conjointes avec le président roumain Klaus Iohannis à Bucarest, en Roumanie, le lundi 28 novembre 2022 (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 30 novembre 2022

L'Ukraine appelle les pays de l'Otan à accélérer l'envoi d'aide

Le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg, lors de déclarations conjointes avec le président roumain Klaus Iohannis à Bucarest, en Roumanie, le lundi 28 novembre 2022. (Photo, AP)
  • Le président russe Vladimir Poutine veut utiliser l'hiver comme «une arme de guerre» contre l'Ukraine avec des «attaques délibérées» contre des infrastructures civiles, a dénoncé Jens Stoltenberg
  • Arrivé lundi soir à Bucarest, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a annoncé une aide financière de 53 millions de dollars, qui s'ajoute à une autre enveloppe de 55 millions déjà débloquée pour l'achat de générateurs

BUCAREST: L'Ukraine a appelé mardi les pays membres de l'Otan réunis à Bucarest à accélérer la livraison d'armes et d'équipements électriques afin d'aider le pays meurtri par plus de neuf mois de guerre à faire face aux dommages causés à son infrastructure énergétique par les bombardements russes.

"La dernière fois, j'avais dit trois mots: des armes, des armes, des armes. Cette fois, j'ai trois autres mots: plus vite, plus vite et plus vite", a lancé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, peu avant une rencontre avec le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg.

Quels sont les besoins ukrainiens les plus pressants? Des générateurs et des missiles Patriot de défense aérienne, a-t-il martelé.

Le président russe Vladimir Poutine veut utiliser l'hiver comme "une arme de guerre" contre l'Ukraine avec des "attaques délibérées" contre des infrastructures civiles pour priver le pays de chauffage, d'électricité et d'eau, avait dénoncé dans la journée le secrétaire général de l'Alliance atlantique en accueillant cette réunion de deux jours des chefs de la diplomatie de l'Otan dans l'immense palais qui abrite le parlement roumain.

L'objectif du Kremlin est d'"infliger autant de souffrances que possible aux civils ukrainiens pour essayer de briser leur engagement, leur unité dans la lutte contre l'invasion russe", a-t-il poursuivi.

Une réunion du G7 élargi, tenue sous présidence allemande en marge de l'Otan, a pour sa part plaidé la mobilisation face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine.

Arrivé lundi soir à Bucarest, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a annoncé une aide financière de 53 millions de dollars, qui s'ajoute à une autre enveloppe de 55 millions déjà débloquée pour l'achat de générateurs, afin de venir en aide à l'Ukraine.

Cette somme servira à acheter des équipements électriques (des transformateurs notamment), qui seront "rapidement" livrés à l'Ukraine, a-t-on précisé de source américaine.

Au total, l'administration Biden a budgété 1,1 milliard de dollars pour l'énergie en Ukraine et en Moldavie.

L'aide américaine s'inscrit dans la perspective d'une conférence internationale des bailleurs de fonds en "soutien à la résistance civile ukrainienne", qui se tiendra le 13 décembre en France.

«Envoyons des chars»

La Russie s'est engagée début octobre dans une campagne de frappes de missiles massives visant l'infrastructure énergétique de l'Ukraine. Selon des chiffres cités par le gouvernement ukrainien, entre 25 à 30% de cette infrastructure a été endommagée.

"Ce que font les Russes, c'est de cibler spécifiquement des stations de transformation à haut voltage", et pas seulement les centrales électriques elles-mêmes, afin de perturber toute la chaîne énergétique, de la production à la distribution, a expliqué un responsable américain.

Pour le chef de l'Otan, qui a réitéré la politique de la "porte ouverte" de l'alliance à l'égard de l'Ukraine, "le message de nous tous sera qu'il nous faut en faire plus" pour aider Kiev, y compris en matière de défense aérienne.

"La Russie échoue sur le champ de bataille. En réponse, ils s'en prennent à des cibles civiles, à des villes car ils ne peuvent pas gagner des territoires", a-t-il ajouté.

"Plusieurs annonces concrètes et importantes ont été faites durant le premier jour du sommet de l'Otan à Bucarest", a fait valoir dans un communiqué Oleksiï Arestovitch, conseiller du président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Ainsi, a-t-il souligné, "l'Ukraine peut devenir membre de l'alliance après la fin des hostilités". Et "le soutien à l'Ukraine sera élargi en matière d'énergie et aide militaire".

Lors du sommet de l'Otan, le ministre britannique James Cleverly a affirmé: "Cette tactique de cibler l'infrastructure civile, de l'énergie, est évidemment conçue pour essayer d'obtenir la soumission des Ukrainiens en les gelant". "Je ne pense pas que cela réussira", a-t-il estimé.

Mais l'inquiétude grandit quant à la possibilité de soutenir ces efforts à long terme alors que les stocks commencent à s'épuiser.

"Restons calmes et envoyons des chars", a lancé le Lituanien Gabrielius Landsbergis.

L'Allemagne a annoncé la fourniture prochaine de "plus de 350 générateurs" à Kiev.

L'UE a pour sa part demandé à actionner le mécanisme de protection civile pour livrer quelque 500 générateurs à l'Ukraine ainsi que 2.000 tentes adaptées aux conditions hivernales, fruit d'une coopération entre 17 Etats membres.

La France a contribué de son côté via 100 générateurs arrivés au hub européen de Suceava, en Roumanie, qui seront remis prochainement à l'Ukraine, a-t-on indiqué de source française.

Depuis Kiev, le président Zelensky a décrit comme "difficile, la situation sur le front".

"En dépit d'énormes pertes, les occupants tentent toujours d'avancer dans la région de Donetsk, de prendre pied dans la région de Lougansk et ils planifient quelque chose dans le sud", a-t-il dit mardi soir dans son adresse quotidienne à la nation. "Mais l'Ukraine résistera", a-t-il assuré.

La Roumanie, ainsi que la Moldavie voisine, a été durement impactée par la guerre en Ukraine et plus de 2 millions de personnes y ont transité en fuyant ce pays. Bucarest accueille à ce jour près de 86.000 réfugiés.

Outre la guerre en Ukraine, les ministres de l'Otan ont fait un point d'étape sur l'adhésion de la Finlande et de la Suède à l'organisation, déjà ratifiée par 28 des 30 pays membres mais qui reste suspendue au feu vert de la Turquie et de la Hongrie.

Les ministres finlandais, suédois et turc se sont rencontrés mardi à Bucarest, en marge de la réunion, mais sans conclusion notable, le Turc Mevlut Cavusoglu se contentant dans un tweet d'assurer avoir fait part des "attentes" d'Ankara.

La Turquie bloque depuis mai l'entrée des deux pays nordiques dans l'Alliance atlantique, liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et leurs partisans sur leur sol.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.