PARIS: L'affaire McKinsey est révélatrice de liens étroits entre la majorité macroniste et les milieux d'affaires, a affirmé dimanche la député La France insoumise Clémentine Autain interrogée par RTL, LCI et Le Figaro.
"Entre les macronistes et les milieux d'affaires, c'est une grande histoire d'amour et les cocus, ce sont les Français", a assuré l'élue de Seine-Saint-Denis.
Selon elle, "ce qu'il s'est passé, c'est que depuis que M. Macron a été dans la commission Attali (chargée en 2007 de proposer des réformes favorables à la croissance, à l'initiative du président de l'époque Nicolas Sarkozy, ndlr), a noué des liens avec McKinsey, puis ensuite a fait ses campagnes, il a été élu, eh bien le budget dédié aux cabinets de conseil a doublé depuis 2018 pour atteindre un milliard d'euros".
Le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a reconnu dimanche qu'il y avait eu "des abus" dans le passé dans le recours important des ministères aux cabinets de conseil comme McKinsey, jugeant cette habitude aujourd'hui "corrigée".
Deux enquêtes ont été ouvertes par la justice sur l'intervention des cabinets de conseil dans les campagnes électorales d'Emmanuel Macron en 2017 et 2022, pour tenter de savoir si celles-ci n'auraient pas indûment bénéficié de financements en retour de contrats publics.
Le secrétaire général du parti macroniste Renaissance, Stéphane Séjourné, interrogé par France Inter, franceinfo et Le Monde, a appelé dimanche à laisser travailler la justice sans interférence dans ce dossier. Il a par ailleurs tenu à rappeler que "les comptes de campagne (d'Emmanuel Macron) ont été déposés en 2017 et ont été validés. Ceux de 2022 ont été déposés et sont en cours de validation".
Sur le fond, a-t-il souligné, "notre programme de 2022 (…) n’a pas été influencé par un libéralisme croissant des cabinets de conseil américains", pas plus que celui de 2017. "Le président a lui-même arbitré les éléments du programme", qui "n’a pas été influencé par quelque influence transatlantique".
Enfin pour le communiste Fabien Roussel, interrogé sur RadioJ, "le scandale des cabinets conseil et de McKinsey" est "un scandale d’Etat parce qu’il apparaîtrait qu’il y aurait eu des relations entre McKinsey et le président de la République".