La Crimée, sous contrôle russe, frappée par une attaque de drones

Depuis un forum au Maroc, Antonio Guterres a prévenu qu'"une rhétorique dangereuse fait monter les tensions nucléaires" (Photo, AFP).
Depuis un forum au Maroc, Antonio Guterres a prévenu qu'"une rhétorique dangereuse fait monter les tensions nucléaires" (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 23 novembre 2022

La Crimée, sous contrôle russe, frappée par une attaque de drones

  • En Crimée, le gouverneur installé par Moscou a signalé «une attaque avec des drones»
  • Il a indiqué que la défense antiaérienne avait abattu deux drones près de la centrale électrique de Balaklava

MOSCOU: La stratégique péninsule ukrainienne de Crimée, que Kiev veut reprendre à Moscou qui y base sa flotte de la mer Noire, a été visée mardi par une attaque de drones, sans grand dommage, selon les autorités locales prorusses.

Depuis un forum au Maroc consacré au "dialogue des civilisations", le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a prévenu qu'"une rhétorique dangereuse fait monter les tensions nucléaires", au moment où les pays occidentaux accusent Moscou de brandir la menace d'une guerre atomique afin de les dissuader de soutenir l'Ukraine.

Sur ce point, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a mis en garde l'Union européenne mardi contre la "fatigue" face à la guerre en Ukraine qui semble partie pour durer, pressant l'adoption d'un nouveau paquet de sanctions contre Moscou.

"Si nous, les Ukrainiens, ne sommes pas fatigués, le reste de l'Europe n'a pas de droit moral ni politique de se fatiguer", a martelé le ministre.

Deux drones abattus 

En Crimée (sud), le gouverneur installé par Moscou de la région administrative de Sébastopol, Mikhaïl Razvojaïev a signalé "une attaque avec des drones". "Nos forces de défense aérienne sont en action à ce moment même", a-t-il indiqué dans un premier message sur Telegram, appelant les habitants à "rester calmes".

Selon un second message de M. Razvozhayev, qui n'a pas fait état de victime, aucune infrastructure civile n'a été endommagée.

Il a indiqué que la défense antiaérienne avait abattu deux drones près de la centrale électrique de Balaklava, qui a déjà subi des attaques de l'armée ukrainienne par le passé. "Maintenant, la ville est calme", a déclaré M. Razvozhayev.

La flotte russe de la mer Noire est basée dans le port de Sébastopol. Elle y avait été attaquée fin octobre par ce que les autorités prorusses ont qualifié d'attaque de drones "massive" de l'armée ukrainienne.

Cette opération, qui a endommagé au moins un navire militaire russe, a conduit Moscou à se retirer brièvement de l'accord permettant l'exportation des céréales ukrainiennes.

Kiev a infligé plusieurs humiliations à la flotte russe dont les missiles de croisière frappent régulièrement son territoire. Au printemps, l'Ukraine avait notamment coulé le navire amiral russe, le croiseur Moskva.

La Russie avait annexé la Crimée en 2014 et Kiev, dont l'armée ne cesse de faire reculer celle de Moscou dans le Sud ukrainien, ambitionne de la reconquérir.

Mikolaïv presque «libre»

Le gouverneur de la région avait déclaré la semaine dernière que les autorités renforçaient leurs positions sur la péninsule, alors que les forces de Kiev récupèrent des territoires dans la région voisine de Kherson.

En août, une attaque de drone contre l'état-major de la flotte russe à Sébastopol n'avait pas fait de blessé.

Mais le 31 juillet, un autre de ces engins avait atterri dans la cour de l'état-major, faisant cinq blessés parmi ses employés et provoquant l'annulation de festivités militaires prévues ce jour-là.

Ailleurs sur le front, Ukrainiens et Russes s'affrontaient mardi sur la pointe de Kinbourne, bout de terre niché à la pointe de la rive gauche du Dniepr dans le sud de l'Ukraine, au sud de Mikolaïv, selon les autorités ukrainiennes.

"Il nous reste trois localités (à reprendre) sur la péninsule de Kinbourne" avant de libérer entièrement la région de Mikolaïv (sud), a affirmé le gouverneur régional, Vitali Kim.

La prise par l'armée ukrainienne des trois derniers villages de la région de Mikolaïv aux mains des Russes marquerait une nouvelle victoire importante pour Kiev, quelques jours après avoir chassé les troupes de Moscou de Kherson, principale ville ukrainienne occupée jusque-là, après une contre-offensive de deux mois. La Russie avait conquis cette zone dans les premiers jours de son invasion, lancée le 24 février.

À Kherson même, le parquet général ukrainien avait annoncé lundi avoir trouvé quatre "sites de torture" utilisés par les Russes avant leur retraite forcée de la région il y a une dizaine de jours, Kiev accusant Moscou de crimes de guerre - comme ce fut déjà le cas dans de nombreuses zones reprises aux Russes.

Mardi, les enquêteurs ukrainiens ont affirmé avoir arrêté pour "trahison" - passible de la perpétuité en Ukraine - un responsable des centres de détention provisoire russes à Kherson ayant "travaillé pour les envahisseurs (...) en tant que responsable des centres de détention provisoire et des lieux d'exécution des peines".

Trois morts en Russie 

En Russie, des explosions ont tué trois personnes dans la région de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a annoncé mardi le gouverneur de ce territoire régulièrement frappé par des tirs attribués à l'armée ukrainienne et où des fortifications sont en construction.

Sur Telegram, le gouverneur Viatcheslav Gladkov a indiqué qu'une femme était morte après un bombardement à Chebekino, ville située à huit kilomètres de l'Ukraine.

Selon la même source, deux personnes ont péri dans l'explosion "d'une munition d'un type non identifié" dans le village de Starosselié, également frontalier de l'Ukraine.

La capitale régionale, également nommée Belgorod, a déjà été touchée directement à plusieurs reprises.

Le chef du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, a ordonné la construction de fortifications dans les régions russes de Belgorod et de Koursk, ainsi que dans la région de Lougansk occupée par Moscou dans l'est de l'Ukraine. La semaine dernière, Moscou avait aussi annoncé des travaux de fortifications en Crimée.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a de son côté appelé les maires français à fournir de l'aide à son pays pour empêcher la Russie d'utiliser le froid cet hiver "comme arme de destruction massive", dans un message diffusé lors du congrès de l'Association des maires de France (AMF) à Paris.

"Pour survivre à cet hiver et empêcher la Russie de transformer le froid en instrument de terreur et de soumission, nous avons besoin de beaucoup de choses", a-t-il ajouté.


Selon une source ukrainienne , Zelensky ne serait pas prêt à signer un accord sur les minerais avec Washington

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (Photo AFP )
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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'est « pas prêt » à signer un accord avec les États-Unis qui leur offrirait un accès préférentiel aux minerais du pays, a affirmé samedi à l'AFP une source ukrainienne proche du dossier, alors que les deux pays sont en pleines tensions.

Donald Trump réclame depuis plusieurs semaines l'équivalent de 500 milliards de dollars de terres rares, en guise de dédommagement, selon lui, du soutien américain à Kiev face à l'invasion russe, une condition qu'Ukraine ne peut accepter pour l'instant.

« Le président ukrainien n'est pas prêt à accepter le projet dans sa forme actuelle. Nous essayons toujours de faire des changements de manière constructive », a expliqué cette source ukrainienne qui a requis l'anonymat.

« Ils veulent nous soutirer 500 milliards de dollars », a-t-elle accusé.

« Quel genre de partenariat est-ce là ? (...) Et pourquoi devons-nous donner 500 milliards, il n'y a pas de réponse », a-t-elle encore dit, affirmant que Kiev avait « proposé des amendements. Ils ont été soumis ».

Depuis l'appel entre Donald Trump et Vladimir Poutine le 12 février, Moscou et Washington ont exprimé leur volonté de repartir sur de nouvelles bases, et le président américain a complètement renversé la position de son pays concernant la guerre en Ukraine, en reprenant la rhétorique du Kremlin sur la responsabilité de Kiev.

Le 24 février 2022, l'Ukraine a été envahie par la Russie, le Kremlin affirmant agir pour protéger le pays contre la menace de l'OTAN et empêcher un élargissement de l'organisation.

Donald Trump souhaite négocier un accord avec l'Ukraine afin d'obtenir un accès à 50 % de ses minerais stratégiques, en guise de compensation pour l'aide militaire et économique déjà fournie à Kiev.

Le conseiller à la sécurité nationale de M. Trump, Mike Waltz, s'est montré très pressant vendredi.

« Le président Zelensky va signer cet accord, et vous le verrez à très court terme, et c'est bon pour l'Ukraine », a-t-il insisté lors d'un rassemblement de conservateurs près de Washington.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rejeté avec vigueur la première proposition américaine d'accord, arguant qu'il ne pouvait « pas vendre » son pays.

Il a toutefois laissé la porte ouverte à des « investissements » américains en échange de telles garanties.

De son côté, Donald Trump affirme que les États-Unis ont dépensé 350 milliards de dollars pour s'engager dans une guerre qui ne pouvait pas être gagnée. Or, selon l'institut économique IfW Kiel, l'aide américaine globale à l'Ukraine, financière, humanitaire et militaire, a atteint 114,2 milliards d'euros (près de 120 milliards de dollars au cours actuel) entre début 2022 et fin 2024, dont 64 milliards d'euros en assistance militaire.

Le 1er février, M. Zelensky a assuré que l'Ukraine n'avait reçu à ce stade que 75 des 177 milliards de dollars d'aide votée par le Congrès américain.


Les États-Unis proposent à l'ONU une résolution pour « une fin rapide » du conflit en Ukraine

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine.  (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) accueille l'envoyé américain Keith Kellogg dans ses bureaux à Kiev le 20 février 2025, dans le contexte de l'invasion russe de l'Ukraine. (Photo par Sergei SUPINSKY / AFP)
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  • Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
  • Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE.

NATIONS-UNIES : Les États-Unis ont proposé un projet de résolution à l'Assemblée générale de l'ONU qui ne mentionne pas le respect de l'intégrité territoriale du pays, après une nouvelle attaque du président américain Donald Trump contre son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky.

Dans un communiqué, le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, a exhorté les pays membres de l'ONU à approuver cette nouvelle résolution « simple » et « historique », et « tous les États membres à la soutenir, afin de tracer un chemin vers la paix ».

« Cette résolution est une bonne idée », a rapidement commenté l'ambassadeur russe à l'ONU, Vassili Nebenzia, déplorant toutefois l'absence de référence « aux racines » du conflit.

Les Européens, désarçonnés par l'ouverture du dialogue américano-russe sur l'Ukraine, n'avaient pas réagi samedi matin à la proposition américaine.

« Nous n'avons pas de commentaire pour l'instant », a simplement indiqué l'ambassadeur français à l'ONU Nicolas de Rivière, alors que l'Assemblée générale doit se réunir lundi.

Le texte proposé par les États-Unis ne condamne pas l'agression russe ni ne fait référence explicite à l'intégrité territoriale de l'Ukraine, ce qui ressemble à une trahison de la part de Kiev et à un coup bas contre l'UE, mais aussi à un mépris pour les principes fondamentaux du droit international », a déclaré à l'AFP Richard Gowan, de l'International Crisis Group.

L'Assemblée générale de l'ONU se réunit lundi pour marquer le troisième anniversaire de l'invasion russe de l'Ukraine.

À cette occasion, l'Ukraine et les Européens ont préparé un projet de résolution qui souligne la nécessité de « redoubler » d'efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre « cette année », et prend note des initiatives de plusieurs États membres ayant présenté « leur vision pour un accord de paix complet et durable ».

Le texte réitère également les précédentes demandes de l'Assemblée générale, appelant à un retrait immédiat et inconditionnel des troupes russes d'Ukraine ainsi qu'à la cessation des attaques de la Russie contre l'Ukraine.

Ces précédents votes avaient rassemblé plus de 140 voix sur les 193 États membres.

Les nouvelles salves de M. Trump contre M. Zelensky interviennent alors que la visite de l'émissaire du président américain, Keith Kellogg, semblait avoir apaisé la situation. Ces nouvelles attaques de M. Trump contre M. Zelensky font suite à des premières invectives virulentes plus tôt dans la semaine, qui avaient suscité une vive réaction de la part de Kiev et la stupéfaction de ses alliés européens.

M. Zelensky avait déclaré avoir eu des échanges « productifs » avec M. Kellogg, et ce dernier l'avait qualifié de « dirigeant courageux et assiégé d'une nation en guerre ».

Vendredi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réaffirmé que le président Vladimir Poutine était « ouvert » à des pourparlers de paix.

La Russie exige notamment que l'Ukraine lui cède quatre régions ukrainiennes, en plus de la Crimée qu'elle a annexée en 2014, et qu'elle n'adhère jamais à l'Otan. Des conditions jugées inacceptables par les autorités ukrainiennes qui demandent à leurs alliés des garanties de sécurité solides.

M. Trump et ses collaborateurs ont jugé « irréaliste » l'adhésion de l'Ukraine à l'Otan et son ambition de reprendre ses territoires perdus à la Russie.

Sur le terrain, la situation reste difficile pour les troupes ukrainiennes. L'armée russe a revendiqué vendredi la prise de deux localités dans l'est de l'Ukraine.


60 ans après, l'assassinat de Malcolm X continue de secouer l'Amérique

L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
L'avocat Ben Crump (à droite) et la fille de Malcolm X, Ilyasah Shabazz, s'adressent à la presse pour demander la déclassification des documents du pasteur musulman afro-américain et militant des droits de l'homme Malcolm X, à l'occasion du 60e anniversaire de son assassinat, à Harlem, dans l'État de New York, le 21 février 2025. La conférence de presse s'est tenue au Malcolm X and Dr Betty Shabazz Memorial and Educational Center, dans la salle de bal où Malcolm X a été assassiné le 21 février 1965. (Photo de CHARLY TRIBALLEAU / AFP)
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  • Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ».
  • « Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

NEW-YORK : Six décennies jour pour jour après sa mort, un hommage est rendu vendredi à la figure de proue du mouvement « Black Power », notamment pour son héritage en matière de « justice sociale ». C'est ce que rappelle le Shabazz Center, le mémorial et centre éducatif installé dans l'ancienne salle de bal de Harlem où il a été abattu à 39 ans, au faîte de son influence, et ce quelques mois seulement après l'abolition de la ségrégation raciale.

Qui a commandité le meurtre ? Comment le drame a-t-il pu survenir en pleine réunion publique, alors que les menaces pesant sur le militant, porte-voix de la « Nation of Islam » puis de l'abolition des discriminations, étaient connues des autorités ?

Pour obtenir des réponses, sa famille a engagé en novembre 2024 des poursuites au civil spectaculaires, réclamant 100 millions de dollars aux forces de l'ordre et aux agences fédérales qu'elle accuse, selon elle, d'avoir joué un rôle à divers degrés dans son assassinat.

Dans ce dossier qui doit entrer dans le vif du sujet début mars devant un tribunal de Manhattan, la famille assure disposer d'éléments nouveaux lui permettant d'assigner en justice la police de New York (NYPD), le FBI ou encore la CIA.

« Nous espérons que la vérité tant attendue éclatera, après 60 ans d'attente, et que ce qui s'est passé sera documenté », explique à l'AFP Ilyasah Shabazz, la fille de Malcolm X.

- « Qui a donné l'ordre ? » -

Selon l'assignation en justice, la famille du leader afro-américain, également connu sous le nom d'El-Hajj Malik El-Shabazz, estime que les forces de l'ordre et les services de renseignement américains ont sciemment désengagé les policiers dont la mission était de le protéger la nuit du drame.

Des agents en civil ne sont pas non plus intervenus au moment des faits et, depuis sa mort, les agences de renseignement s'emploieraient à dissimuler leurs agissements, selon la plainte.

Contactée par l'AFP, la police de New York n'a pas souhaité s'exprimer pour l'instant.

« Cette dissimulation a duré des décennies, privant la famille Shabazz de la vérité et de leur droit à obtenir justice », estime auprès de l'AFP Me Ben Crump, qui défend le dossier pour les filles de Malcolm X.

« Nous écrivons l'histoire en nous dressant ici face à ces torts et en demandant des comptes devant les tribunaux », se félicite le conseil, qui a demandé vendredi la « déclassification de documents » liés à ce dossier.

L'affaire avait déjà rebondi en 2021, lorsque deux des trois anciens hommes reconnus coupables de l'assassinat et ayant passé plus de vingt ans derrière les barreaux ont finalement été innocentés, ce qui constitue l'une des plus grandes erreurs judiciaires des États-Unis. En réparation, les deux Afro-Américains ont touché 36 millions de dollars de la part de la ville et de l'État de New York.

« On sait déjà assez précisément comment l'assassinat de Malcolm X s'est déroulé. On sait qui en est responsable : cinq membres de la Nation of Islam. La seule chose qu'on ignore, c'est qui a donné l'ordre », observe Abdur-Rahman Muhammad, historien et spécialiste reconnu du dossier, dont les travaux pendant des décennies ont contribué à disculper les deux accusés à tort.

Selon lui, les éléments mis en avant aujourd'hui par la famille de Malcolm X sont « peu crédibles ».

Il concède toutefois que « si la plainte permet de déterminer qui a donné l'ordre final, alors elle aura de la valeur ».

Cet énième rebondissement aura au moins permis de remettre en avant « l'héritage » de Malcolm X, plus important que jamais sous le second mandat de Donald Trump, « ennemi implacable » de la communauté noire, affirme l'historien.

« Cela va inciter les Afro-Américains à se serrer les coudes », anticipe Abdur-Rahman Muhammad. « En résumé, la communauté noire doit revenir au message de Malcolm : lutter. »