SOFIA: Cinq suspects ont été mis en examen en Bulgarie après l'attentat perpétré le 13 novembre à Istanbul, attribué par les autorités aux combattants kurdes du PKK et à leurs alliés en Syrie, a annoncé samedi le parquet bulgare.
"Cinq personnes ont été inculpées pour avoir aidé" un des auteurs présumés de l'attentat à fuir, a déclaré Siyka Mileva, porte-parole du procureur général de Sofia, évoquant un rôle essentiellement "logistique".
Arrêtés mercredi, deux "sont des Kurdes syriens" - une femme et un homme de 31 ans prénommé Amran Abdulrami, qui apparaît comme le principal suspect, selon le procureur général Ivan Guechev, interrogé par l'AFP.
Les trois autres sont "des ressortissants moldaves de la minorité gagaouze" (chrétiens turcophones).
Les autorités turques ont "demandé l'extradition" de certains, a ajouté le magistrat.
Outre leur mise en examen pour complicité dans l'attentat, ils sont soupçonnés de trafic d'êtres humains à la frontière turco-bulgare, avec l'aide de fonctionnaires bulgares, selon M. Guechev.
Ils auraient "organisé une filière via laquelle un suspect de l'attentat a quitté la Turquie", a précisé une source policière à l'AFP.
Les quatre hommes ont été écroués à l'issue d'une audience samedi après-midi au tribunal de Sofia, où ils sont apparus menottés. Le parquet n'avait pas demandé la détention de la femme inculpée.
Selon un communiqué du tribunal, leur implication dans l'attaque d'Istanbul n'est toutefois pas prouvée. "Le seul lien est un téléphone mobile, qu'un des détenus aurait utilisé pour contacter un des participants de l'attentat", a souligné le tribunal.
L'avocat d'Amran Abdulrami a annoncé qu'il allait faire appel, son client rejetant l'ensemble des allégations.
Six personnes ont été tuées et 81 autres blessées dans l'explosion survenue dimanche dernier en plein après-midi sur une artère piétonne, en plein coeur d'Istanbul.
L'attentat n'a pas été revendiqué à ce stade.
Dix-sept personnes ont été écrouées en Turquie, parmi lesquelles une jeune femme de 23 ans accusée d'avoir déposé la bombe sur un banc de l'avenue d'Istiklal.
Interpellée dans un appartement de la banlieue d'Istanbul, la suspecte, présentée comme étant de nationalité syrienne, serait entrée clandestinement en Turquie en provenance du nord-est syrien, selon les autorités.
Elle a reconnu les faits lors de sa garde à vue, ont-elles affirmé.
Selon l'agence de presse officielle Anadolu, citant le rapport de police, elle a déclaré avoir été pour la première fois en contact avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2017, par l'intermédiaire de son ex-petit ami, et aurait gardé un lien avec l'organisation après leur rupture.
Le PKK et les YPG (Unités de protection du peuple), milice kurde active en Syrie et accusée par la Turquie d'être affiliée au PKK, ont nié toute implication dans l'attentat.