PARIS: Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a prévenu vendredi qu'il n'hésiterait pas à "envoyer les policiers et gendarmes verbaliser", en cas "d'acte répété", les catholiques qui manifesteraient samedi et dimanche pour la réouverture des messes, comme ils le prévoient notamment à Nantes, Bordeaux ou Paris.
"Je ne souhaite pas envoyer les policiers et gendarmes verbaliser des croyants devant une église, évidemment, mais s'il s'agit d'un acte répété et manifestement contraire aux lois de la République, je le ferai dès ce week-end", a déclaré M. Darmanin au micro de Franceinfo, ajoutant qu'il n'y aurait "plus de week-end de mansuétude".
"Bien sûr que la liberté de culte est très importante, nous avons d'ailleurs laissé ouverts les lieux de culte (...) mais la vie est plus importante que tout, et la vie c'est de lutter contre le coronavirus", a-t-il poursuivi.
Le ministre de l'Intérieur a demandé en début de semaine aux préfets de resserrer le contrôle du confinement.
Il a par ailleurs indiqué dans la soirée sur son compte Twitter qu'il réunirait "pour la seconde fois les représentants des principaux cultes ce lundi matin", afin d'évoquer "les conditions dans lesquelles pourraient se tenir à nouveau des cérémonies dans les lieux de culte en fonction de l'évolution de la situation sanitaire".
Les catholiques ont prévu samedi et dimanche plusieurs manifestations pour réclamer de pouvoir continuer à célébrer la messe, suspendue pendant le confinement.
Elles ont notamment été autorisées dimanche à Paris sur le parvis de l'église Saint-Sulpice et à Nantes, où un rassemblement avait déjà réuni 500 personnes le week-end dernier.
"Au vu du contexte terroriste et sanitaire, cette manifestation devra se tenir selon des modalités précises", a précisé la préfecture de Loire-Atlantique, indiquant que le rassemblement ne pourrait pas avoir lieu devant la cathédrale mais sur la place Graslin, à une quinzaine de minutes à pied.
La demande de manifestation déposée "prévoit un nombre de participants au moins égal ou supérieur" aux 500 personnes qui se sont rassemblées devant la cathédrale le 8 novembre, indique encore la préfecture, assurant que "le droit de manifester est un droit fondamental des pays démocratiques, constitutionnellement garanti en France".
Le 8 novembre, outre Nantes, quelque 550 fidèles s'étaient rassemblés devant le parvis de la cathédrale à Versailles. "Ils ont entonné des chants, il y a eu la prière du chapelet, cela a duré une heure", avait expliqué à l'AFP l'évêque auxiliaire de Versailles Bruno Valentin.
A Lyon, en revanche, l'administrateur apostolique Mgr Michel Dubost a appelé vendredi les chrétiens à être "patients" et à ne pas se rassembler après l’appel lancé aux fidèles à manifester dimanche.
"Ne nous rassemblons pas, ni à l'extérieur, ni à l'intérieur des églises et montrons notre capacité à respecter les cadres qui nous sont donnés au nom de la santé publique", écrit Mgr Dubost dans un communiqué.