La Thaïlande se propose d'être la « porte d'entrée » de l'Arabie saoudite vers les marchés asiatiques

Ligne d'horizon de New Town Bangkok. (AFP)
Ligne d'horizon de New Town Bangkok. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 19 novembre 2022

La Thaïlande se propose d'être la « porte d'entrée » de l'Arabie saoudite vers les marchés asiatiques

  • La visite du dirigeant saoudien est un moment historique dans les liens nouvellement restaurés entre Riyad et Bangkok
  • Le prince héritier participe au sommet de l'APEC à Bangkok en tant qu'invité d’honneur du gouvernement thaïlandais

BANGKOK : La Thaïlande entend devenir la « porte d'entrée » de l'Arabie saoudite vers les marchés asiatiques, a déclaré vendredi un haut responsable des négociations commerciales après l'arrivée à Bangkok du prince héritier Mohammed ben Salmane en tant qu'invité d’honneur du gouvernement thaïlandais.

Le déplacement d'une journée du dirigeant saoudien en Thaïlande constitue un moment historique dans les relations entre Riyad et Bangkok, qui s’étaient enlisées dans les années 1980 et n'ont été rétablies qu'au début de cette année, lorsque le Premier ministre Prayuth Chan-Ocha s'est rendu en Arabie saoudite à l'invitation du prince héritier.

Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha reçoit le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, en visite officielle en Thaïlande. (SPA)
Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha reçoit le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, en visite officielle en Thaïlande. (SPA)

De nombreux accords et échanges officiels ont suivi depuis. Le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a considérablement augmenté avec de nouvelles perspectives à l’horizon. En effet, retrouver l'accès vers l'Arabie saoudite est depuis de nombreuses années une priorité pour la Thaïlande.

« Depuis la normalisation des relations diplomatiques en janvier, l’augmentation de la valeur des échanges dépasse les 50 % », explique à Arab News Auramon Supthaweethum, Directeur général du département des négociations commerciales, lors du sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique à Bangkok.

Le département du commerce, qui relève du ministère thaïlandais du Commerce, joue un rôle- clé dans l'organisation des négociations commerciales du pays avec l’Arabie Saoudite. Les autorités thaïlandaises espèrent également qu'elles permettront d'accroître leur présence au Moyen-Orient.

« L'Arabie saoudite peut être une porte d'entrée pour la Thaïlande vers l'ensemble du Moyen-Orient », a déclaré M. Supthaweethum, ajoutant que la Thaïlande pourrait en faire de même pour l’Arabie Saoudite dans le cadre de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est.

Les relations nouvellement restaurées suscitent de grands espoirs, renforcés par le fait que la visite du prince héritier a coïncidé avec le sommet de l'APEC, au cours duquel il a tenu une série de réunions avec les chefs d'État des 21 économies de la ceinture du Pacifique.

« C’est un développement très positif. Le premier ministre et le prince héritier d'Arabie saoudite visitent la Thaïlande à un moment important », a déclaré M. Supthaweethum. Il a ajouté qu'il y avait également un potentiel d'engagement du secteur privé puisque de nombreux représentants d'entreprises faisaient partie de la délégation saoudienne.

Des touristes profitent d'une vue du temple bouddhiste Wat Arun le long de la rivière Chaophraya. (AFP)
Des touristes profitent d'une vue du temple bouddhiste Wat Arun le long de la rivière Chaophraya. (AFP)

Le rétablissement des relations donne aux exportateurs et aux investisseurs thaïlandais un meilleur accès aux opportunités dans le Golfe et au-delà.

« C'était un obstacle de taille pour la Thaïlande. L'Arabie saoudite est un partenaire essentiel au Moyen-Orient », a déclaré à Arab News Thitinan Pongsudhirak, directeur de l'Institut d'études internationales et de sécurité basé à Bangkok.

« C'est une porte d'entrée pour la Thaïlande vers les marchés du Moyen-Orient. En l’absence de relations avec l'Arabie saoudite, beaucoup de portes étaient fermées. Désormais, de nouvelles portes peuvent s’ouvrir ».


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Short Url
  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Short Url
  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Short Url
  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.