80 ans, et maintenant? Biden fête un anniversaire loin d'être seulement symbolique

Reste que désormais, Joe Biden fait son âge: ses cheveux sont plus rares, sa démarche plus raide. (AFP).
Reste que désormais, Joe Biden fait son âge: ses cheveux sont plus rares, sa démarche plus raide. (AFP).
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

80 ans, et maintenant? Biden fête un anniversaire loin d'être seulement symbolique

  • Joe Biden accuse indéniablement ses 80 années, et il encaisse avec une résistance incontestable une charge exténuante
  • La Maison Blanche n'a jusqu'ici pas dévoilé de projet particulier de célébration, et prépare plutôt le mariage, samedi, d'une petite-fille de Joe Biden

WASHINGTON : Jamais encore un président américain en exercice n'avait soufflé 80 bougies: Joe Biden fête dimanche un anniversaire loin d'être seulement symbolique, surtout avec son intention, affichée, de se représenter en 2024.

La Maison Blanche n'a jusqu'ici pas dévoilé de projet particulier de célébration, et prépare plutôt le mariage, samedi, d'une petite-fille de Joe Biden.

L'intéressé, lui, prend le parti d'en rire. "Je n'arrive même pas à dire quel âge je vais avoir", a-t-il blagué sur la chaîne MSNBC. "Je n'arrive pas à sortir les mots de la bouche".

Aux questions désormais insistantes sur son âge et sur le manque d'enthousiasme des Américains pour une nouvelle candidature, il répond immanquablement: "Regardez-moi" à l'oeuvre.

Or, pour qui le regarde, deux constats coïncident: Joe Biden accuse indéniablement ses 80 années, et il encaisse avec une résistance incontestable une charge exténuante.

Apte

Il y a un an, un bilan médical poussé n'avait trouvé que quelques maux bénins, concluant qu'il était "apte" à remplir sa fonction.

Cet homme longiligne ne fume pas, ne boit pas, fait du sport, et n'a pas eu de souci de santé majeur depuis une opération du cerveau en 1988.

Une étude publiée en 2020 par l'université de l'Illinois le classe même parmi les "champions du vieillissement", ces personnes qui, pour des raisons socio-économiques, d'hygiène de vie et d'hérédité, vieillissent mieux que la moyenne. Les chercheurs lui attribuaient même une espérance de vie théorique de près de 97 ans...

Reste que désormais, Joe Biden fait son âge: ses cheveux sont plus rares, sa démarche plus raide.

Il s'en va souffler chaque weekend ou presque dans sa maison de famille; et sur certaines photos de famille internationales, avec d'autres dirigeants beaucoup plus jeunes tels que le président français Emmanuel Macron ou le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le président américain a des allures de patriarche.

Les statistiques sont implacables: avec le nombre des années augmente le risque de déclin cognitif, de maladie, ou de séquelles après un accident même bénin.

Les moments de confusion et les problèmes d'élocution de cet ancien bègue sont tous répertoriés. Les républicains en font leur miel, à coups de montages vidéo et tweets assassins.

Où est Jackie?

Il y a quelques semaines, la Maison Blanche n'a pas réussi à expliquer pourquoi, pendant un discours, le président s'était adressé à une parlementaire défunte comme si elle était présente dans la salle, en demandant: "où est Jackie?"

Mais au-delà même de l'ambition personnelle de Joe Biden, une puissante dynamique politique pousse à une nouvelle candidature.

C'est en effet l'usage qu'un président américain se représente après un premier mandat. Comme par exemple Ronald Reagan, réélu en 1984 à l'âge de 73 ans, en dépit, déjà, de débats sur son âge.

La candidature d'un président en exercice "économise une primaire coûteuse et contentieuse", analyse Rachel Bitecofer, stratège démocrate, et permet une campagne plus efficace.

Pourtant, dans les sondages, une nette majorité d'Américains rejette l'idée d'une nouvelle candidature.

Une campagne "Don't run Joe"("Ne te présente pas Joe") a été lancée par une association représentant l'aile progressiste du parti démocrate, RootsAction, avec cet argument: "Un président n'est pas le roi de son parti et il n'a aucun droit automatique à la nomination".

Et la question se pose aussi de la capacité d'un président né pendant la Seconde guerre mondiale à mobiliser en 2024 les jeunes électeurs, ce même s'il a pris des initiatives qui leur sont favorables, sur la marijuana ou le financement des études.

Mais qui d'autre pour porter les couleurs du parti démocrate en 2024?

La vice-présidente Kamala Harris est peu populaire, d'autres démocrates en vue tels que le ministre des Transports Pete Buttigieg sont jugés trop inexpérimentés.

"S'il y a une candidature concurrente à celle d'un président en exercice, c'est généralement une tête brûlée, une très forte personnalité (...). Le plus évident ce serait Bernie Sanders", explique Robert Rowland, professeur de communication politique à l'université du Kansas.

Sauf que le sénateur socialiste du Vermont est lui-même "plus vieux que Biden", à 81 ans.

Biden, un optimiste dans la bataille pour «l'âme» de l'Amérique

Il se voit en général, obstiné à défaut d'être flamboyant, optimiste à défaut d'être charismatique, de la "bataille pour l'âme" tourmentée de l'Amérique: Joe Biden, 46e président des Etats-Unis, fête dimanche ses 80 ans.

Cette "bataille", il se décide à la mener en août 2017 après une parade de l'extrême droite dans les rues de Charlottesville (Virginie, sud).

Mais derrière le vocabulaire martial, et même après une campagne pleine de fureur contre Donald Trump, ce centriste acharné, indécrottable modéré, ne rêve que d'armistice.

"Aujourd'hui, ici et maintenant, prenons un nouveau départ", dit Joe Biden lors de son investiture, le 20 janvier 2021 sur les marches du Capitole. Ce même Capitole pris d'assaut, le 6 janvier, par des partisans déchaînés de l'ancien président républicain.

Joe Biden, plus vieux président jamais élu aux Etats-Unis, sait que l'Amérique est hantée par la violence: celle des inégalités sociales et raciales, celle des attaques politiques, celle des morts par overdose et des tueries par armes à feu.

Classe moyenne

Mais il répète, au risque de sonner parfois comme un disque rayé, qu'il n'a "jamais été aussi optimiste".

Une fois investi, Joe Biden ne lance pas de grande loi sur l'avortement, les armes, l'accès au droit de vote, quitte à décevoir cette jeunesse et cette communauté afro-américaine qui lui ont donné leurs voix.

Le président a une autre priorité: réveiller le rêve américain de la prospérité, du droit à la "quête du bonheur" de la Déclaration d'indépendance.

Persuadé que la démocratie se joue aussi dans les fins de mois difficiles, il veut "donner un peu d'air" et de "dignité" à la classe moyenne, à coups de lourdes dépenses sociales et de grands projets d'investissements.

Le président s'adresse à cet électorat inquiet face à la mondialisation, que Donald Trump, milliardaire né dans une famille fortunée, a su en partie séduire.

Joseph "Robinette" Biden Junior martèle qu'il est, lui, un enfant de cette fameuse "Middle class".

Irlandais

Né le 20 novembre 1942 à Scranton, Pennsylvanie (nord-est), le président américain a une lointaine ascendance française, mais préfère revendiquer ses racines irlandaises.

La famille n'est pas pauvre mais son père, entrepreneur, connaît des cahots financiers. Cela fournira à "Joey", aîné de quatre enfants, moult anecdotes pour ses discours.

Tout comme un job de maître-nageur dans un quartier à majorité noire le rendra attentif au sort des Afro-américains, qui joueront un rôle déterminant dans ses succès électoraux.

Joe Biden a coutume de plaisanter que dans son milieu, l'on devenait policier, pompier ou prêtre: "Je n'avais pas les compétences requises, alors me voilà".

Ce sera donc la politique, après des études de droit, et sans aller combattre au Vietnam - Joe Biden a bénéficié de dérogations pour poursuivre ses études, et pour raisons médicales.

Le jeune homme longiligne au large sourire devient en 1972, à 29 ans, sénateur des Etats-Unis pour le parti démocrate.

Drames

Mais un mois après l'élection, sa femme Neilia meurt dans un accident de voiture, avec leur fille encore bébé.

Leurs deux autres enfants, Beau et Hunter, sont blessés, et c'est à l'hôpital que le nouveau sénateur du Delaware prête serment. L'Amérique se souviendra de cette triste image en 2015, quand Joe Biden, ravagé de chagrin, enterre son aîné chéri Beau, mort d'un cancer du cerveau.

Ces tragédies intimes ont façonné un président qui, après une fusillade, après une catastrophe, se fait le "consolateur en chef", distribuant gestes et mots de réconfort.

Son empathie, sa bonhomie, mais aussi ses gaffes deviendront des marques de fabrique pendant ses trente-six années au Sénat, puis ses huit années comme vice-président de Barack Obama.

Il n'a ni le "cool" ni l'aisance oratoire de ce dernier, mais Joe Biden compense en obstination ce qui lui manque en charisme. Enfant, il a corrigé seul un bégaiement en récitant des poésies.

Trois fois, il part à l'assaut de la Maison Blanche. En 1988, la tentative tourne court à cause d'accusations de plagiat. La même année, il est opéré d'anévrismes au cerveau.

Obstination

Joe Biden rebondit, malgré des prises de positions controversées - dont son vote pour la guerre en Irak de 2003.

En 2008, nouvel essai, il devient vice-président.

Quand viendra son tour de choisir, il fera de Kamala Harris la première femme, et la première asiatique et afro-américaine vice-présidente.

Elu sur une promesse de retour à la normale après la pandémie et Donald Trump, Joe Biden se montre, en début de mandat, à la hauteur: l'Amérique vaccine en masse, son économie se remet à rugir, elle "est de retour" sur la scène internationale.

Le président cultive une image d'homme proche des soucis et des plaisirs ordinaires - avec une fortune personnelle se chiffrant tout de même en millions de dollars.

Joe Biden ne goûte ni le clinquant ni les dîners sophistiqués. Il aime la glace - de préférence vanille aux pépites de chocolat - et les voitures - de préférence les Corvette.

Avec sa seconde épouse Jill Biden, soutien indéfectible et mère de sa fille Ashley, il couve un clan recomposé.

Pour ses petits-enfants, il est "Pop", un grand-père affectueux. Pour son fils cadet, il se veut un père compréhensif. Passé tourmenté, anciennes addictions, Hunter Biden est une cible du camp conservateur, qui lui reproche d'avoir entretenu des relations d'affaires jugées douteuses en Ukraine et en Chine.

First Lady

Jill Biden, elle, poursuit son activité de professeure d'université, du jamais-vu pour une First Lady, tout en redonnant à la Maison Blanche l'allure d'un foyer américain parfait: un chien, un chat, une balançoire, des décorations traditionnelles pour Noël et Halloween.

Mais dès qu'il le peut, Joe Biden s'en échappe pour passer le week-end dans sa maison du Delaware. Souvent, il n'en sort que pour aller à la messe.

Ce catholique fervent - néanmoins défenseur du droit à l'avortement - trouve dans la foi un secours contre le désespoir intime et face aux cahots de la présidence, qui se succèdent à partir de l'été 2021.

Il y a d'abord un retrait chaotique d'Afghanistan, puis une poussée historique d'inflation, qui font décrocher durablement sa popularité.

La presse s'interroge de plus en plus sur son âge. La Maison Blanche publie en novembre 2021 un rapport médical détaillé, concluant que le président est "apte" à assurer ses exténuantes fonctions. Mais sa démarche est plus précautionneuse, les soucis d'élocution ressurgissent, il a des moments de confusion.

Joe Biden n'en orchestre pas moins la réponse occidentale face à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, et fait voter de gigantesques réformes, cherchant à positionner l'Amérique en chef de file des démocraties face à une Chine conquérante.

2024

Joe Biden pose ses jalons malgré un Congrès qu'il ne contrôle, les deux premières années, que d'un cheveu. Et en étant confronté à une Cour suprême ultra-conservatrice, héritage de son prédécesseur, qui dynamite en 2022 le droit constitutionnel à l'avortement.

Est-ce la déflagration provoquée par cette décision? Ou l'aversion que suscitent certains candidats radicaux, fidèles à un Donald Trump qui se prétend toujours vainqueur de la présidentielle de 2020? Toujours est-il qu'en novembre 2022, aux élections de mi-mandat, le parti républicain n'inflige pas à Joe Biden la cuisante défaite attendue.

Le président, tout ragaillardi bien qu'il ait perdu le contrôle de l'une des chambres du Congrès, assure alors: "L'avenir ne pourrait pas être plus éclatant" pour l'Amérique. Et pour lui?

Le démocrate a toujours dit avoir l'intention de se représenter en 2024, mais il se donne jusqu'à début 2023 pour décider s'il repart au combat pour sauver "l'âme" de l'Amérique. Ou au moins pour tenir cette promesse toute simple, du pur Joe Biden, faite en mars 2022 devant le Congrès américain.

"Tout ira bien", avait-t-il dit. "We are going to be okay."


Un enfant meurt chaque jour en tentant de franchir la Méditerranée centrale, selon l'Unicef

Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie. (Photo AFP)
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  • Environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.
  • Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages.

ROME : Selon un rapport publié mardi par l'Unicef, environ 3 500 enfants sont morts ou portés disparus ces dix dernières années, soit un par jour, en tentant de traverser la Méditerranée centrale entre l'Afrique du Nord et l'Italie.

L'Unicef se fonde sur le fait que parmi les personnes arrivées sur le sol européen par cette voie migratoire, un sur six est un enfant, pour estimer ce chiffre.

Ce chiffre pourrait être sous-estimé, car de nombreux naufrages passent inaperçus, faute de survivants pour témoigner.

Par ailleurs, sept enfants sur dix voyagent seuls, sans leurs parents, selon l'agence onusienne chargée des enfants.

« Beaucoup d’enfants qui tentent de traverser la Méditerranée centrale fuient la guerre, les conflits, la violence et la pauvreté », indique le rapport, précisant que « plus de la moitié des enfants et des jeunes interrogés déclarent avoir subi des violences physiques et un tiers affirment avoir été détenus contre leur gré ». 

« Les gouvernements doivent protéger les droits et l'intérêt supérieur des enfants (...). Les droits consacrés par la Convention relative aux droits de l'enfant ne connaissent pas de frontières ni de rivages : ils accompagnent les enfants lorsqu’ils les traversent », a déclaré Regina De Dominicis, haut responsable de l'Unicef, citée dans le rapport.

L'agence onusienne rappelle que si l’adoption du Pacte européen sur la migration et l’asile devant entrer en vigueur mi-2026 « peut permettre de mieux organiser la gestion des migrations, ce dernier doit être mis en œuvre en parfaite conformité avec les obligations légales de défense de l'intérêt supérieur de l’enfant ».

L'Unicef appelle également à renforcer les opérations de recherche et de sauvetage en mer pour prendre en compte les besoins spécifiques des enfants. 

« À son arrivée, chaque enfant doit immédiatement bénéficier d'une représentation juridique ainsi que de solides mesures de protection. Les mesures de restriction des déplacements ne doivent jamais entraîner la détention d'un enfant dans un centre de rétention, que ce soit lors des procédures de contrôle, de passage des frontières, de demande d’asile ou de renvoi », conclut l'Unicef. 


La Turquie cherche à renforcer son ancrage sur le continent africain

Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le bureau de presse de la présidence turque le 12 avril 2025 montre le président turc Recep Tayyip Erdogan (R) rencontrant le président somalien Hassan Sheikh Mohamud lors de la 4e édition du Forum diplomatique d'Antalya (ADF2025) à Antalya. (Photo by Handout / Turkish Presidency Press Office / AFP)
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  • La Turquie cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits.
  • Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

ANTALYA, TURQUIE : La Turquie, qui pousse ses pions en Afrique depuis plusieurs années, cherche désormais à y étendre son influence en proposant sa médiation dans des conflits, à la faveur notamment du retrait de la France et des États-Unis.

Témoignage des efforts d'Ankara pour consolider son ancrage sur le continent, un forum diplomatique organisé ce week-end à Antalya, dans le sud de la Turquie, a réuni, aux côtés du président syrien Bachar el-Assad, des ministres russe et ukrainien des Affaires étrangères, ainsi que de nombreux responsables africains, dont le chef de l'État somalien.

« Les pays africains cherchent des alternatives et la Turquie en représente une », a affirmé à l'AFP Eghosa Osaghae, directeur général de l'Institut nigérian des affaires internationales (NIIA), présent à Antalya. 

Très impliqué sur les dossiers syrien et ukrainien, le président turc Recep Tayyip Erdogan a renforcé son image d'interlocuteur clé en Afrique en négociant, il y a quelques mois, un accord de paix entre la Somalie et l'Éthiopie.

Selon M. Osaghae, la capacité d'Ankara à combler le vide laissé par la France, dont de nombreuses anciennes colonies se sont détournées ces dernières années, « dépendra en grande partie de l'attrait des offres turques ».

« Nous entretenons avec la France des relations dont nous sommes très fiers, mais la France ne nous empêche pas d'avoir d'autres partenariats », a déclaré à l'AFP Léon Kacou Adom, le ministre ivoirien des Affaires étrangères, lors du forum d'Antalya.

Le pays d'Afrique de l'Ouest, ancienne colonie française, souhaite collaborer avec la Turquie dans tous les secteurs, notamment le commerce, la communication, la sécurité, l'éducation et la formation, a-t-il souligné.

« Tout cela nous intéresse (...). La Turquie nous fait des offres que nous étudions », a-t-il ajouté.

- « Solutions aux problèmes africains » -

De nombreux pays africains sont confrontés à des menaces sécuritaires, émanant de groupes comme Boko Haram ou les shebab somaliens.

« Si la Turquie peut apporter son aide dans ces domaines, pourquoi pas ? », estime M. Osaghae. « Le point positif est que de nombreux pays africains coopèrent déjà militairement avec la Turquie. Cela peut être la pierre angulaire de l'influence turque », relève-t-il.

La Turquie, qui a proposé en janvier sa médiation entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, a signé ces dernières années des accords de défense avec plusieurs États africains dont la Somalie, la Libye, le Kenya, le Rwanda, l'Éthiopie, le Nigeria et le Ghana.

Ces accords ont ouvert des marchés à l'industrie de défense turque, notamment pour ses drones réputés fiables et bon marché.

« Nous nous efforçons de faire en sorte que l'Afrique trouve ses propres solutions aux problèmes africains », affirme Alp Ay, diplomate turc et représentant spécial d'Ankara dans les négociations entre la Somalie et la région séparatiste du Somaliland.

Selon un haut diplomate somalien, Ankara a joué « un rôle très utile en parvenant à réunir les deux pays pour résoudre ce problème ». « L'Afrique a désespérément besoin de médiateurs », résume pour sa part le politologue nigérian Eghosa Osaghae.

Si la responsabilité du respect de l'accord incombe désormais aux deux parties, la Turquie continuera toutefois de jouer son rôle de facilitateur, souligne le diplomate turc Alp Ay, qui envisage l'avenir avec « espoir ».

Recep Tayyip Erdogan s'est entretenu avec son homologue somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, samedi à Antalaya.

Au cours de leur rencontre, les deux hommes ont promis d'« accroître la coopération » entre les deux États, selon Ankara, qui dispose déjà d'un droit d'exploration des ressources énergétiques le long des côtes somaliennes. 


Zelensky exhorte Trump à se rendre en Ukraine pour voir les ravages de la guerre

Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky se rencontrent dans le bureau ovale de la Maison Blanche à Washington, DC, le 28 février 2025. (AFP)
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  • « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 
  • En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

WASHINGTON : le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté dimanche son homologue américain Donald Trump à se rendre dans son pays pour mieux comprendre la dévastation causée par l'invasion russe. 

« Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a exhorté son homologue américain, Donald Trump, à se rendre dans son pays pour prendre conscience de l'étendue des dégâts causés par l'invasion de la Russie. 

En se rendant en Ukraine, M. Trump « comprendra ce que Poutine a fait ».

Cette invitation intervient alors que M. Trump fait pression pour mettre rapidement un terme à ce conflit qui dure depuis plus de trois ans, les États-Unis ayant engagé des discussions directes avec la Russie malgré ses attaques incessantes contre l'Ukraine.

Washington a également discuté d'une éventuelle trêve avec des responsables ukrainiens.

Cette invitation fait suite à la vive polémique qui a éclaté à la Maison Blanche fin février entre le président ukrainien, M. Zelensky, et le vice-président américain, M. JD Vance, devant la presse.

M. Vance avait alors accusé l'Ukraine d'accueillir des dirigeants étrangers pour faire de la propagande en vue de gagner leur soutien. 

M. Zelensky a nié une nouvelle fois cette allégation et a déclaré à la chaîne CBS que si M. Trump décidait de se rendre en Ukraine, « nous ne préparerons rien, ce ne sera pas du théâtre ». Ce ne sera pas du théâtre. »