Arabie saoudite et Thaïlande : Les liens florissants entre deux royaumes amis

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah, en marge du sommet de l’APEC à Bangkok. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président français, Emmanuel Macron, en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président français, Emmanuel Macron, en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président français, Emmanuel Macron, en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président français, Emmanuel Macron, en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président français, Emmanuel Macron, en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président indonésien, Joko Widodo, en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président indonésien, Joko Widodo, en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président des Philippines, Ferdinand Marcos Jr., en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, rencontre le président des Philippines, Ferdinand Marcos Jr., en marge du sommet de l’APEC en Thaïlande. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Arabie saoudite et Thaïlande : Les liens florissants entre deux royaumes amis

  • La visite du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, devrait stimuler le commerce, les investissements et la coopération économique
  • Les liens bilatéraux s’améliorent à pas de géant depuis la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie saoudite et la Thaïlande au début de l’année

RIYAD: La visite officielle du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, en Thaïlande, sa participation au sommet de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (en anglais: Asia-Pacific Economic Cooperation, APEC) et ses rencontres avec plusieurs chefs de gouvernement asiatiques sont les derniers temps forts d’une tournée réussie en Asie.

Les engagements de vendredi à Bangkok font suite à une visite officielle du prince héritier à Séoul, où il a rencontré les dirigeants sud-coréens et conclu des accords économiques. Il a également assisté au sommet des diIl a été invité par la Thaïlande à participer au forum de l’APEC en tant qu’invité d’honneur, bien que l’Arabie saoudite ne soit pas membre du groupe, ce qui témoigne de la volonté de la Thaïlande de renforcer la coopération, le commerce et les investissements au service des deux royaumes.

Les dirigeants et les représentants de 21 économies des deux côtés de l’océan Pacifique devaient discuter de la manière de maintenir la stabilité face aux défis du changement climatique et aux retombées politiques et économiques croissantes de la guerre en Ukraine.

Le sommet a débuté par un appel lancé par la Thaïlande, pays hôte, aux États membres afin qu’ils travaillent ensemble pour atteindre une croissance et un développement durables.

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Le prince héritier Mohammed ben Salmane arrive en Thaïlande pour une visite officielle, où il a été reçu par le Premier ministre et ministre de la Défense de Thaïlande. (SPA)

Le prince héritier et les dirigeants de l’APEC ont discuté du commerce et des investissements durables lors d’une session de dialogue informel. Il s’est également entretenu avec des dirigeants nationaux, dont le président français, Emmanuel Macron, le président indonésien, Joko Widodo, le Premier ministre de Singapour, Lee Hsien Loong, et le sultan de Brunei, Hassanal Bolkiah.

L’ambassadeur saoudien en Thaïlande, Abderrahmane ben Abdelaziz al-Suhaibani, a déclaré à l’Agence de presse saoudienne (SPA) que la visite du prince héritier faisait suite à une invitation du Premier ministre Prayuth Chan-ocha et à une visite historique que ce dernier avait effectuée en Arabie saoudite en janvier.

M. Al-Suhaibani a affirmé que l’importance de cette visite était évidente, étant donné qu’elle coïncidait avec le forum de l’APEC, auquel participent 23 pays. Il a ajouté qu’elle visait à renforcer la coopération et le partenariat entre les deux pays et contribuerait à dynamiser les relations et les échanges commerciaux.

Il a également souligné que l’exploration des opportunités d'investissement était nécessaire à la lumière du plan de réforme Vision 2030 de l’Arabie saoudite et des priorités de développement de la Thaïlande, qui incluent la politique d’une économie circulaire et verte.

Les deux pays cherchent aussi à coopérer dans le domaine des énergies renouvelables, de l’environnement, de la transformation numérique et de la cybersécurité, a précisé M. Al-Suhaibani.

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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane et le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha à son arrivée à Riyad pour une visite officielle en janvier 2022. (SPA)

L’ambassadeur a noté que cette visite était «une extension des efforts du Royaume pour servir l’islam et les musulmans du monde entier. Le gouvernement du Royaume a prêté attention aux musulmans de Thaïlande et s’occupe d’eux en coopération et en coordination avec le gouvernement thaïlandais.»

Après la visite de M. Prayuth au Royaume, des ambassadeurs ont été nommés dans leurs capitales respectives et des accords dans les domaines du tourisme, du travail, de l’énergie et de la sécurité alimentaire ont été signés. Le premier vol commercial entre Riyad et Bangkok a eu lieu le 28 février.

Un mémorandum d’entente sur le recrutement d’emrigeants du G20 à Bali, en Indonésie, qui a duré deux jours.

L’arrivée du prince héritier dans la capitale thaïlandaise jeudi représente un tournant symbolique dans les relations entre l’Arabie saoudite et la Thaïlande et succède à la reprise des liens diplomatiques en janvier.

ployés thaïlandais en Arabie saoudite a été signé en mars. En mai, le ministre saoudien de l'investissement, Khaled al-Faleh, et le ministre thaïlandais des Affaires étrangères, Don Pramudwinai, ont organisé conjointement le Forum d’investissement saoudo-thaïlandais.

En août, le nombre de Saoudiens qui sont arrivés dans ce pays d’Asie du Sud-Est est passé à 35 000. La Thaïlande espère attirer jusqu’à 300 000 visiteurs saoudiens d’ici la fin de l’année.

Un mois plus tard, un mémorandum d’entente a été signé pour créer le Conseil des affaires saoudo-thaïlandais, marquant une étape importante dans le renforcement des liens commerciaux et donnant potentiellement à la Thaïlande un accès au marché plus large du Conseil de coopération du Golfe (CCG).

Les relations commerciales ne cessent de se développer. Saudi Aramco a conclu un accord pour vendre 166 000 barils par jour de pétrole brut à la société thaïlandaise PTT Public. L’entreprise a maintenant proposé d’augmenter les quantités et la durée des livraisons.

 

EN CHIFFRES

 

34,65 milliards de dollars: volume des échanges commerciaux entre l’Arabie saoudite et la Thaïlande au cours des cinq dernières années.

 

La société saoudienne SABIC possède une usine en Thaïlande qui produit des matériaux spécialisés tels que les plastiques Noryl. La société vend environ 1,3 million de tonnes de produits pétrochimiques et d’engrais en Thaïlande par an et compte 83 employés dans son bureau régional de Bangkok.

Selon des sources gouvernementales saoudiennes, le volume des exportations du Royaume vers la Thaïlande s’est élevé à 4 milliards de dollars (1 dollar = 0,96 euro) au cours de l’année 2020, tandis que le volume des exportations de la Thaïlande vers le Royaume s’est élevé à 1,65 milliard de dollars la même année.

Le volume des échanges commerciaux entre l’Arabie saoudite et la Thaïlande au cours des cinq dernières années s’est élevé à 34,65 milliards de dollars, selon la SPA.

Les exportations non pétrolières du Royaume vers la Thaïlande ont dépassé les 2 milliards de riyals saoudiens (1 riyal = 0,26 euro) au cours de l’année 2020, les produits minéraux, chimiques et d’aluminium figurant en tête de liste des plus importantes marchandises exportées. Les voitures et leurs pièces, les machines, ainsi que le bois et ses produits sont parmi les principaux produits importés.

Les deux pays cherchent à coopérer dans le domaine de l’agriculture par le biais du commerce de produits de base tels que le riz et les produits halal.

L’Arabie saoudite souhaite exporter des dattes en Thaïlande et renforcer sa coopération dans le domaine de la pisciculture et de l’aviculture.

Le Royaume a maintenu son soutien aux musulmans de Thaïlande même avant la reprise des relations diplomatiques cette année.

L'Arabie saoudite a fourni une aide humanitaire après le tsunami de 2004, dont 30 millions de dollars de dons et 75 tonnes d’aide.

En mai 2019, l’Arabie saoudite a étendu son soutien aux musulmans thaïlandais à travers des bourses d’études et des aides financières et, en avril de l’année dernière, elle a distribué de la nourriture à environ 35 000 personnes pendant le ramadan.

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Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est à la tête de la délégation du Royaume au rassemblement annuel des 21 membres de l’APEC. (Twitter: @spagov)

En août, le Centre islamique de Bangkok a tenu une exposition sur la culture et le patrimoine saoudiens, organisée par le ministère des Affaires islamiques du Royaume.

L’Arabie saoudite a établi ses premières relations diplomatiques avec la Thaïlande en 1957. Les deux royaumes ont entretenu de bonnes relations qui ont été renforcées par des visites officielles.

En mars 1966, le Royaume a élevé le niveau de représentation diplomatique en Thaïlande d’un consulat à une ambassade. La Thaïlande a ouvert son ambassade à Riyad en 1984 tout en conservant son consulat à Djeddah.

Les relations entre les deux pays se sont développées et poursuivies dans les domaines politique, économique, commercial et touristique jusqu’en 1990.

Lors de sa visite à Riyad en janvier, M. Prayuth a mentionné que la Thaïlande attachait la plus grande importance à l’amitié avec l’Arabie saoudite et qu’elle souhaitait régler toutes les questions en suspens.

Il a exprimé ses profonds regrets concernant les événements tragiques survenus en Thaïlande en 1989 et 1990, et a déclaré que le gouvernement thaïlandais avait déployé de grands efforts pour résoudre les problèmes antérieurs.

La Thaïlande a également réaffirmé son engagement en faveur de la protection des diplomates saoudiens en Thaïlande, conformément à la Convention de Vienne, et a assuré qu’elle soulèverait les questions précédentes auprès des autorités compétentes si de nouveaux éléments venaient à apparaître.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Le Parlement libanais approuve un projet de loi sur le secret bancaire

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri. (AFP)
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  • La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise
  • Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière

BEYROUTH: Le Parlement libanais a approuvé jeudi un projet de loi sur la levée du secret bancaire, une réforme clé réclamée par le Fonds monétaire international (FMI), au moment où des responsables libanais rencontrent à Washington des représentants des institutions financières mondiales.

Le Parlement a adopté des amendements à "la loi relative au secret bancaire" et à la législation monétaire, selon le bureau de son président, Nabih Berri.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars afin d'aider à la relance de l'économie libanaise, plongée depuis 2019 dans une profonde crise imputée à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a désormais besoin de fonds pour la reconstruction.

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les amendements autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations" sans fournir de raison particulière.

Ces organismes pourront avoir accès à des informations telles que les noms des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

Le Liban applique depuis longtemps des règles strictes en matière de confidentialité des comptes bancaires, ce qui, selon les critiques, rend le pays vulnérable au blanchiment d'argent.

En adoptant ce texte, le gouvernement avait précisé qu'il s'appliquerait de manière rétroactive pendant 10 ans. Il couvrira donc le début de la crise économique, lorsque les banquiers ont été accusés d'aider certaines personnalités à transférer d'importantes sommes à l'étranger.

Le feu vert du Parlement coïncide avec une visite à Washington des ministres des Finances, Yassine Jaber, et de l'Economie, Amer Bisat, ainsi que du nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour des réunions avec la Banque mondiale et le FMI.

M. Jaber a estimé cette semaine que l'adoption des amendements donnerait un "coup de pouce" à la délégation libanaise.

En avril 2022, le Liban et le FMI ont conclu un accord sous conditions pour un programme de prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord avec Beyrouth après des discussions avec M. Jaber. Le nouveau gouvernement libanais s'est engagé à mettre en oeuvre d'autres réformes et a également approuvé le 12 avril un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.


Syrie: Londres lève ses sanctions contre les ministères de la Défense et de l'Intérieur

Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
Abdallah Al Dardari, chef régional pour les Etats arabes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), lors d'une interview avec l'AFP à Damas le 19 avril 2025. (AFP)
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  • "Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor
  • Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier

LONDRES: Le Royaume-Uni a annoncé jeudi avoir levé ses sanctions contre les ministères syriens de l'Intérieur et de la Défense ainsi que contre des agences de renseignement, qui avaient été imposées sous le régime de Bachar al-Assad.

"Les entités suivantes ont été retirées de la liste et ne sont plus soumises à un gel des avoirs: ministère de l'Intérieur, ministère de la Défense", indique notamment le communiqué du département du Trésor.

Des agences de renseignement sont également retirées de la liste. La totalité d'entre elles ont été dissoutes par les nouvelles autorités en janvier.

Ces autorités, issues de groupes rebelles islamistes, ont pris le pouvoir le 8 décembre.

Le Royaume-Uni avait début mars déjà levé des sanctions à l'égard de 24 entités syriennes ou liées à la Syrie, dont la Banque centrale.

Plus de trois cents individus restent toutefois soumis à des gels d'avoirs dans ce cadre, ainsi qu'une quarantaine d'entités, selon le communiqué du Trésor.

Les nouvelles autorités syriennes appellent depuis la chute d'Assad en décembre dernier à une levée totale des sanctions pour relancer l'économie et reconstruire le pays, ravagé après 14 années de guerre civile.


1983 – L'attaque contre les Marines américains à Beyrouth

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  • Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines
  • Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang

BEYROUTH: Le 23 octobre 1983, aux alentours de 6h25, une violente déflagration secoue Beyrouth et sa banlieue, jusque dans les hauteurs montagneuses. Le souffle, sourd et diffus, fait d’abord penser à un tremblement de terre.

Mais sept minutes plus tard, une seconde explosion, bien plus puissante, déchire la ville et ses environs, dissipant toute confusion: Beyrouth venait de vivre l’un des attentats les plus meurtriers de son histoire.

Je travaillais alors pour le journal libanais As-Safir en tant que correspondant de guerre. Beyrouth était assiégée, dans sa banlieue sud, dans les montagnes et dans la région du Kharoub, par des affrontements entre le Parti socialiste progressiste et ses alliés d'une part, et les Forces libanaises d'autre part, dans ce que l'on appelait la «guerre des montagnes».

Le sud du pays a également été le théâtre de la résistance armée des combattants libanais contre l'occupation israélienne. Ces combattants étaient liés à des partis de gauche et, auparavant, à des factions palestiniennes.

Des forces multinationales, notamment américaines, françaises et italiennes, avaient été stationnées à Beyrouth après le retrait des dirigeants et des forces de l'Organisation de libération de la Palestine, à la suite de l'agression israélienne contre le Liban et de l'occupation de Beyrouth en 1982.

Quelques minutes après les explosions, la réalité s’impose avec brutalité: le quartier général des Marines américains, situé sur la route de l’aéroport de Beyrouth, ainsi que la base du contingent français dans le quartier de Jnah, ont été ciblés par deux attaques-suicides coordonnées.

Les assaillants, non identifiés, ont lancé des camions piégés – chargés de plusieurs tonnes d’explosifs – contre les deux sites pourtant fortement sécurisés, provoquant un carnage sans précédent.

Comment nous l'avons écrit

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Au lendemain des attentats, Arab News faisait état de 120 morts parmi les Marines et de 20 morts parmi les Français, un chiffre nettement inférieur au décompte final.

L'attaque de la base américaine a tué 241 militaires américains – 220 Marines, 18 marins et trois soldats – et en a blessé des dizaines. Le bombardement du site militaire français a tué 58 parachutistes français et plus de 25 Libanais.

Ces attentats étaient les deuxièmes du genre à Beyrouth; un kamikaze avait pris pour cible l'ambassade des États-Unis à Aïn el-Mreisseh six mois plus tôt, le 18 avril, tuant 63 personnes, dont 17 Américains et 35 Libanais.

Les dégâts sont énormes au quartier général des Marines. Quatre couches de ciment s'étaient effondrées pour former des tas de décombres, des incendies brûlaient et l'on entendait beaucoup de cris au milieu du sang, des morceaux de corps et de la confusion. Voici ce que nous, journalistes, avons pu voir au milieu du chaos qui régnait immédiatement après la catastrophe, et ce qui reste gravé dans ma mémoire plus de 40 ans plus tard.

La nuit précédente, un samedi, les Marines avaient fait la fête, divertis par un groupe de musique qui avait fait le voyage depuis les États-Unis pour se produire devant eux. La plupart dormaient encore lorsque la bombe a explosé.

Aucun groupe n'a revendiqué les attentats ce jour-là, mais quelques jours plus tard, As-Safir a publié une déclaration qu'il avait reçue et dans laquelle le «Mouvement de la révolution islamique» déclare en être responsable.

Environ 48 heures après l’attentat, les autorités américaines pointent du doigt le mouvement Amal, ainsi qu’une faction dissidente dirigée par Hussein al-Moussawi, connue sous le nom d’Amal islamique, comme étant à l’origine de l’attaque.

Selon la presse locale de l’époque, la planification de l’attentat aurait eu lieu à Baalbeck, dans la région de la Békaa, tandis que le camion utilisé aurait été aperçu garé devant l’un des bureaux du mouvement Amal.

Le vice-président américain, George H.W. Bush, s'est rendu au Liban le lendemain de l'attentat et a déclaré: «Nous ne permettrons pas au terrorisme de dicter ou de modifier notre politique étrangère.»

La Syrie, l'Iran et le mouvement Amal ont nié toute implication dans les deux attentats.

En riposte à l’attaque visant leurs soldats, les autorités françaises ont lancé une opération militaire d’envergure: huit avions de chasse ont bombardé la caserne Cheikh Abdallah à Baalbeck, que Paris considérait comme un bastion de présences iraniennes.

À l’époque, les autorités françaises ont affirmé que les frappes avaient fait environ 200 morts.

Un responsable de l'Amal islamique a nié que l'Iran disposait d'un complexe dans la région de Baalbeck. Toutefois, il a reconnu le lien idéologique fort unissant son groupe à Téhéran, déclarant: «L’association de notre mouvement avec la révolution islamique en Iran est celle d’un peuple avec son guide. Et nous nous défendons.»

Le 23 novembre, le cabinet libanais a décidé de rompre les relations avec l'Iran et la Libye. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Elie Salem, a déclaré que la décision «a été prise après que l'Iran et la Libye ont admis qu'ils avaient des forces dans la Békaa».

Un rapport d'As-Safir cite une source diplomatique: «Les relations avec l'Iran se sont détériorées en raison des interventions, pratiques et activités illégales qu'il a menées sur la scène libanaise, malgré de nombreux avertissements.»

Les attentats du 23 octobre étaient jusqu'alors le signe le plus évident de l'évolution de l'équilibre des forces régionales et internationales au Liban et de l'émergence d'un rôle iranien de plus en plus important dans la guerre civile.

Le chercheur Walid Noueihed m'a expliqué qu'avant 1982, Beyrouth avait accueilli toutes les formes d'opposition, y compris l'élite éduquée, appelée «opposition de velours», et l'opposition armée, dont les membres étaient formés dans des camps ou des centres d'entraînement palestiniens dans la vallée de la Békaa et au Liban-Sud.

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Vue aérienne de l'ambassade américaine à Beyrouth après l'explosion qui a fait 63 morts, dont 46 Libanais et 17 Américains. (AFP)

Il a indiqué que l'opposition iranienne au chah était présente parmi ces groupes et a décrit Beyrouth comme une oasis pour les mouvements d'opposition jusqu'en 1982. Toutefois, cette dynamique a changé lorsqu'Israël a envahi le Liban et assiégé Beyrouth, ce qui a entraîné le départ de l'OLP en vertu d'un accord international qui exigeait en échange qu'Israël s'abstienne de pénétrer dans Beyrouth.

Si les factions palestiniennes ont quitté le Liban, ce n'est pas le cas des combattants libanais associés à l'OLP, pour la plupart des chiites qui constituaient la base des partis de gauche libanais.

Les attaques contre les bases militaires américaines et françaises ont entraîné le retrait des forces internationales du Liban, explique M. Noueihed, laissant une fois de plus Beyrouth sans protection. Les opérations de résistance se sont multipliées, influencées par des idéologies distinctes de celles de la gauche traditionnelle, des groupes comme l'Amal islamique affichant ouvertement des slogans prônant la confrontation avec Israël.

En 1985, le Hezbollah est officiellement créé en tant qu'«organisation djihadiste menant une révolution pour une république islamique». Il s'est attiré le soutien des partis de gauche libanais et palestiniens, en particulier après l'effondrement de l'Union soviétique.

Selon M. Noueihed, l'émergence du Hezbollah a coïncidé avec le déclin des symboles existants de la résistance nationale, ce qui semble indiquer une intention d'exclure toutes les autres forces du pays du mouvement de résistance, laissant le Hezbollah comme parti dominant.

L'influence iranienne au Liban est devenue évidente lors des violents affrontements entre le Hezbollah et Amal, qui ont fait des dizaines de victimes et se sont terminés par la consolidation du contrôle du Hezbollah au milieu de la présence des forces militaires syriennes.

Beyrouth se vide peu à peu de son élite intellectuelle, a souligné M. Noueihed. Des centaines d’écrivains, d’intellectuels, de chercheurs et de professionnels des médias ont fui vers l’Europe, redoutant pour leur sécurité, laissant derrière eux une ville désertée par ceux qui faisaient autrefois vibrer sa vie culturelle et académique.

Najia Houssari est rédactrice pour Arab News, basée à Beyrouth. Elle était correspondante de guerre pour le journal libanais As-Safir au moment du bombardement de la caserne des Marines américains.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com