DUBAÏ: L’artiste irakienne Maysaloun Faraj parle avec Arab News de Teatime with Dates and Matisse, un tableau qu’elle a peint pendant le confinement.
«Depuis l’âge de cinq ou six ans, j’ai toujours été le centre de l’attention en matière de créativité et d’art, à la maison comme à l’école. J’aimais particulièrement ce domaine et les gens que je côtoyais m’encourageaient, puisqu’ils voyaient en moi un certain talent.
C’est la couleur qui me lie à la peinture. Il suffit que je me plonge dans la couleur. Pour moi, c’est la langue de l’amour.
Je pense que tout artiste reflète essentiellement ses propres expériences. Mon expérience –celle d’être née aux États-Unis, d’avoir passé mes premières années à Bagdad, puis d’être venue vivre à Londres pendant les quarante-cinq dernières années – influence mon travail, qu’il s’agisse de peinture ou de sculpture.
Je regarde un peu vers le passé, mais je garde un œil sur l’avenir. Je me tourne vers mon patrimoine, mais de manière très contemporaine.
Teatime with Dates and Matisse est une grande œuvre, peinte à l’huile sur toile. Elle fait partie de la collection Home que j’ai créée pendant le confinement. Je n’avais pas accès à mon studio, donc, comme beaucoup de gens, je travaillais depuis chez moi. Cela m’a incitée à peindre ce que je voyais au jour le jour dans mon salon. J’ai appris à accorder beaucoup d’attention aux choses que je prenais pour acquises.
Le tableau représente ma table basse en verre sur laquelle se trouvent les éléments principaux: un pot avec des orchidées, un plateau en argent avec une théière et une tasse, un vase en verre vert, deux pièces en céramique que j’ai faites et un livre sur Henri Matisse.
Ce n’est que pendant le confinement que j’ai découvert que Matisse et Van Gogh ont produit leurs œuvres phares lorsqu’ils étaient confinés. Van Gogh était dans un asile et Matisse dans un fauteuil roulant. Sous la table, il y a notre tapis et, au loin, le tableau donne sur la Tamise. Vous pouvez clairement voir la géométrie de mon travail.
Je pense que j’essaie d’être positive. Il y a de la beauté. Il y a de l’amour. J’espère que cela touche les gens d’une manière très personnelle et colorée. Quand quelqu’un regarde mes tableaux, je veux qu’il ressente de la joie.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com