Macron pousse sa stratégie Asie-Pacifique en appelant à la fin de la «confrontation»

Le président français Emmanuel Macron regarde pendant sa rencontre avec le président philippin lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok, le 18 novembre 2022. (Photo de Ludovic Marin / Pool / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde pendant sa rencontre avec le président philippin lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) à Bangkok, le 18 novembre 2022. (Photo de Ludovic Marin / Pool / AFP)
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Macron pousse sa stratégie Asie-Pacifique en appelant à la fin de la «confrontation»

  • «Nous ne croyons pas dans l'hégémonie, la confrontation. Nous croyons dans la stabilité, nous croyons dans l'innovation», a lancé le président français, invité au rendez-vous annuel de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec)
  • Emmanuel Macron a érigé en priorité stratégique ce que les diplomates occidentaux qualifient de région «Indopacifique»

SÉOUL : Le président Emmanuel Macron a mis en avant vendredi la stratégie de la France en Asie-Pacifique en appelant à la fin de la "confrontation" dans la région, au cours d'un sommet à Bangkok assombri par les multiples tensions dans la région.

"Nous ne croyons pas dans l'hégémonie, la confrontation. Nous croyons dans la stabilité, nous croyons dans l'innovation", a lancé le président français, invité au rendez-vous annuel de la Coopération économique pour l'Asie-Pacifique (Apec) qui s'est ouvert vendredi dans la capitale thaïlandaise.

Filant la métaphore, il a estimé que l'Asie-Pacifique, théâtre d'une rivalité croissante entre la Chine et les Etats-Unis, devait s'appuyer sur ses puissances régionales, y compris la France, pour garantir cet équilibre.

L'opposition entre Pékin et Washington, notamment au sujet de Taïwan, a mis dans l'embarras plusieurs pays de la région qui ne veulent pas choisir entre les deux superpuissances.

Le président français leur a proposé une troisième voie.

"Nous sommes dans la jungle et nous avons deux gros éléphants de plus en plus nerveux. S'ils deviennent très nerveux, ils vont commencer à se faire la guerre et ce sera un gros problème pour le reste de la jungle", a décrit M. Macron.

"Nous aurons besoin de la coopération de beaucoup d'autres animaux, les tigres, les singes, etc.", a-t-il dit, déclenchant les rires de l'assistance.

Emmanuel Macron a érigé en priorité stratégique ce que les diplomates occidentaux qualifient de région "Indopacifique", vaste zone allant des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines où la France compte de nombreux territoires et espaces maritimes.

La France y détient la majeure partie de sa zone économique exclusive (ZEE), la deuxième du monde, autour de sept territoires, de la Réunion à la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, où vivent 1,65 million de citoyens français.

- L'Ukraine, «aussi votre problème» -

La relance de la stratégie française en Asie-Pacifique intervient un peu plus d'un an après le camouflet qu'avait représenté pour Paris la conclusion de l'alliance AUKUS entre l'Australie, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. La naissance de cette nouvelle alliance avait conduit Canberra à annuler un mégacontrat pour l'acquisition de douze sous-marins conventionnels français, qui auraient été construits en Australie.

L'Australie a décidé d'acheter à la place des sous-marins à propulsion nucléaire américains ou britanniques, un changement majeur pour un pays aux faibles capacités atomiques.

Jeudi, le président français a affirmé que l'offre de coopération avec l'Australie sur les sous-marins restait "sur la table". Mais tout en affirmant que Canberra maintenait une "très

bonne relation de coopération avec Paris", le Premier ministre australien Anthony Albanese a confirmé vendredi qu'il "poursuivait les accords avec AUKUS".

La marge de manœuvre de la France reste aussi contrainte militairement. Seuls 7.000 soldats sont déployés en permanence dans la zone, ainsi que quelques patrouilleurs et avions de reconnaissance.

M. Macron a aussi appelé vendredi les pays de la région à soutenir le "consensus croissant" contre le conflit en Ukraine. "Cette guerre est aussi votre problème", a-t-il assené dans son discours.

Plusieurs pays du Sud, la Chine en tête, refusent de condamner l'invasion russe, bien qu'ils déplorent ses conséquences économiques néfastes qui affectent aussi bien le prix de l'énergie que celui des produits alimentaires.

Le président chinois Xi Jinping a rappelé jeudi que l'Asie-Pacifique "n'était le jardin de personne".

A Bangkok où il poursuit son marathon diplomatique entamé au G20, il occupe le devant de la scène, en l'absence de son homologue américain Joe Biden, retenu à Washington pour le mariage de sa petite-fille, et représenté par Kamala Harris.

Le sommet de l'Apec, qui se termine samedi, clôture une séquence diplomatique d'une dizaine de jours intenses en Asie du Sud-Est, après un sommet de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) à Phnom Penh et le G20 sur l'île indonésienne de Bali.


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.