BANGKOK : Le président francais Emmanuel Macron a plaidé vendredi contre «l'hégémonie» et la «confrontation» et pour la «stabilité» en Asie-Pacifique.
«Nous ne croyons pas dans l'hégémonie, la confrontation. Nous croyons dans la stabilité, nous croyons dans l'innovation», a-t-il dit depuis Bangkok, au sommet des dirigeants économiques de l'Apec.
Filant la métaphore, il a estimé que l'Asie-Pacifique, théâtre d'une rivalité croissante entre la Chine et les Etats-Unis, devait s'appuyer sur ses puissances régionales, y compris la France, pour garantir cet équilibre.
«Nous sommes dans la jungle et nous avons deux gros éléphants de plus en plus nerveux. S'ils deviennent très nerveux, ils vont commencer à se faire la guerre et ce sera un gros problème pour le reste de la jungle», a-t-il lancé.
«Nous aurons besoin de la coopération de beaucoup d'autres animaux, les tigres, les singes, etc.», a-t-il dit, déclenchant les rires de l'assistance.
Emmanuel Macron a érigé en priorité stratégique cette vaste zone allant des côtes est-africaines aux côtes ouest-américaines - d'où son appellation «Indopacifique» - où la France compte de nombreux territoires et espaces maritimes
La France y détient la majeure partie de sa zone économique exclusive (ZEE), la deuxième du monde, autour de sept territoires, de la Réunion à la Nouvelle-Calédonie et Tahiti, où vivent 1,65 million de ressortissants.
Ukraine: «cette guerre est aussi votre problème» ajoute Macron, au sommet de l'Apec
Le président français Emmanuel Macron a appelé vendredi les pays d'Asie-Pacifique à se joindre au «consensus croissant» contre la guerre en Ukraine, en soulignant que cette guerre était aussi «leur problème».
«La priorité numéro un de la France est de contribuer à la paix en Ukraine et d'essayer d'avoir une dynamique mondiale pour mettre la pression sur la Russie», a-t-il lancé au sommet des dirigeants économiques de l'Apec.
«La France ne se concentre pas seulement sur le soutien à l'Ukraine et nous continuerons à la soutenir», a-t-il dit dans un discours en anglais.
Elle veut aussi «travailler très étroitement avec différents pays comme la Chine, l'Inde, toute la région, le Moyen-Orient, l'Afrique, l'Amérique latine, pour créer un consensus croissant et dire +cette guerre est aussi votre problème parce qu'elle va créer beaucoup de déstabilisation+».
«Aidez-nous à faire passer ce message à la Russie : +arrêtez la guerre, respectez l'ordre international, revenez à la table (des négociations)+», a-t-il martelé.