Mondial-2022: commentateur bruyant mais supporters discrets au Qatar

L'Omani Khalil al-Balushi, commentateur des chaînes sportives qatari Alkass, est photographié lors du match de football de la Qatar Stars League (QSL) entre Al-Gharafa et Al-Ahli au stade Al-Thumama de la capitale Doha le 31 août 2022. (Photo de KARIM JAAFAR / AFP)
L'Omani Khalil al-Balushi, commentateur des chaînes sportives qatari Alkass, est photographié lors du match de football de la Qatar Stars League (QSL) entre Al-Gharafa et Al-Ahli au stade Al-Thumama de la capitale Doha le 31 août 2022. (Photo de KARIM JAAFAR / AFP)
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Publié le Samedi 19 novembre 2022

Mondial-2022: commentateur bruyant mais supporters discrets au Qatar

  • Le football qatari va changer après la finale du Mondial le 18 décembre, veut croire Al-Balushi, notamment grâce aux 6,5 milliards de dollars dépensés pour construire ou rénover les huit stades du tournoi
  • Ce sont les travailleurs étrangers venus exploiter les ressources pétrolières du petit Etat du Golfe qui y ont importé le ballon rond dans les années 1940, traçant parfois les lignes délimitant le terrain avec du pétrole

DOHA: "La-la-la-la-la!": lorsqu'un joueur marque en Qatar Stars League, le championnat du Qatar, les cris du commentateur Khalil al-Balushi feraient presque oublier la tranquillité caractérisant le football chez l'hôte du Mondial-2022, qui débute le 20 novembre.

Les téléspectateurs de la chaîne sportive Al-Kass ne le verront peut-être pas mais Al-Balushi effectue même parfois une petite danse, un doigt pointé vers le terrain en signe de célébration, depuis la tribune de presse d'un stade presque vide.

Pour supporter la chaleur, il avale le contenu d'une bouteille d'eau à la mi-temps et un technicien s'assure qu'il dispose de suffisamment de mouchoirs pour essuyer son front.

Né à Oman il y a 42 ans et installé au Qatar depuis 16 ans, le commentateur remarque que lui et ses confrères arabes sont tous "un peu bruyants", inspirés par leurs exubérants confrères brésiliens et argentins.

L'enthousiasme d'Al-Balushi apporte de fait la vitalité qui manque au football qatari, où des grands noms comme le Colombien James Rodriguez et le champion du monde français Steven Nzonzi n'ont joué que devant quelques centaines de personnes toute la saison.

"Tout le monde me connaît comme une personne très bruyante. Je serai au même niveau (sonore) pendant la Coupe du monde", prévient-t-il.

Importé avec le pétrole

Le football qatari va changer après la finale du Mondial le 18 décembre, veut croire Al-Balushi, notamment grâce aux 6,5 milliards de dollars dépensés pour construire ou rénover les huit stades du tournoi.

Ce sont les travailleurs étrangers venus exploiter les ressources pétrolières du petit Etat du Golfe qui y ont importé le ballon rond dans les années 1940, traçant parfois les lignes délimitant le terrain avec du pétrole.

L'équipe nationale a disputé son premier match en 1970 et le Qatar a atteint la finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 1981, s'inclinant 4-0 face à l'Allemagne de l'Ouest.

Après avoir décroché à la surprise générale en 2010 l'organisation du Mondial-2022, le Qatar a bâti une équipe nationale capable de remporter la Coupe d'Asie en 2019.

Dans les années 1990, certains membres de la famille régnante ont commencé à injecter une partie de leurs richesses provenant du gaz naturel dans des clubs locaux, qui se disputent désormais les meilleurs joueurs nationaux ainsi que des stars étrangères.

"La qualité des joueurs qui intègrent la ligue est meilleure. Cela aide également à attirer plus de supporters dans les stades, analyse Al-Balushi. Mais "il y a encore beaucoup de différences dans la culture du football ici et en Europe."

Supporters migrants

Dans de nombreux stades -et dans un pays où 90% des trois millions d'habitants sont étrangers-, les travailleurs migrants sont plus nombreux que les Qataris.

Ainsi, un contingent algérien encourage Al-Gharafa, qui compte dans ses rangs plusieurs joueurs originaires de ce pays, dont l'international Yacine Brahimi.

Les travailleurs migrants sont également majoritaires au Football Cafe, l'un des rares établissements de Doha destiné aux amateurs de sport.

"Les Tunisiens, les Marocains, les Egyptiens et les Algériens adorent le foot et vivent football", commente Mohamad Hilmi Bani, gérant du café où les clients fument et jouent aux cartes en regardant principalement des matchs européens.

Les Qataris, eux, suivent plutôt les matches depuis le confort de leurs majlis, des espaces de réception luxueux attenants à leurs demeures.

Pour fédérer les spectateurs autour des terrains, le Qatar a besoin d'une ligue encore plus compétitive, estime l'ancien international Mohamed Mubarak al-Mohannadi.

Avec à leur palmarès onze des douze derniers titres nationaux, Al-Duhail (anciennement connu sous le nom de Lekhwiya) et Al-Sadd dominent la Qatar Stars League. Mais sans les internationaux qataris partis en juin pour se préparer pour le Mondial, les deux clubs vacillent et cette concurrence nouvelle a permis d'appâter les supporters.

"Si mon équipe peut se rapprocher de la première place, je serai heureux et j'emmènerai ma famille pour les soutenir. S'ils perdent, personne ne veut aller au stade", résume Al- Mohannadi.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.