Migrants palestiniens disparus en mer, une «tragédie humanitaire»

Des personnes en deuil se recueillent autour de l'un des corps de deux migrants palestiniens morts en mer (Photo, AFP).
Des personnes en deuil se recueillent autour de l'un des corps de deux migrants palestiniens morts en mer (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 18 novembre 2022

Migrants palestiniens disparus en mer, une «tragédie humanitaire»

  • Les bateaux conçus pour transporter environ 10 passagers peuvent être chargés de 40 à 50 personnes
  • Il ne se passe pas une semaine sans qu'un bateau transportant des migrants palestiniens depuis les côtes libyennes, tunisiennes ou turques ne coule

RIYAD: Des dizaines de Palestiniens désespérés s'embarquent sur des bateaux illégaux et dangereux pour rejoindre l'Europe à la recherche d'une vie meilleure, avant de périr en mer.
Certains se noient, d'autres sont détenus par les garde-côtes lorsqu'ils arrivent à destination. En fin de compte, beaucoup de ceux qui survivent sont renvoyés chez eux.
Ahmed al-Deek, conseiller politique du ministre palestinien des Affaires étrangères, a déclaré à Arab News que les personnes qui s'embarquent dans des voyages dangereux pour tenter d'atteindre les côtes grecques paient les passeurs entre 6 750 et 10 000 euros pour les transporter dans de vieux bateaux surchargés et non adaptés à la navigation. Certains de ces migrants viennent de la bande de Gaza, d'autres sont des Palestiniens de Syrie et du Liban.
Les bateaux conçus pour transporter environ 10 passagers peuvent être chargés de 40 à 50 personnes, ce qui constitue un facteur important de risque de chavirement et de naufrage, a-t-il avisé. Dans certains cas, les bateaux, dont la plupart sont en provenance de Turquie ou de Libye, sont intentionnellement coulés par des gangs de passeurs à la suite de différends, a-t-il ajouté.
«Les gangs organisés de la traite des êtres humains et des organes humains sont à l'origine de cette tragédie, et nous nous efforçons d'en faire part à l'opinion publique palestinienne afin que les familles empêchent leurs enfants d'entreprendre ces voyages de la mort», a signalé Al-Deek.
Les naufrages ne sont souvent découverts qu'après plusieurs jours car les passeurs les dissimulent. Ces derniers extorquent de l'argent à leurs passagers désespérés et, selon des témoignages, les menacent, les battent et les maltraitent. Ils sont particulièrement cruels lorsqu'ils sont interceptés par les patrouilles de sécurité grecques, a-t-il expliqué.
Al-Deek a indiqué qu'il avait créé un département spécial au sein du ministère des Affaires étrangères chargé de recueillir des informations sur les Palestiniens disparus en mer. Le dispositif leur permet de communiquer avec leurs familles et les ambassades palestiniennes, les autorités et les garde-côtes dans les pays où se produisent ces noyades.
Le département travaille également avec les services de renseignement palestiniens dans le but de déterminer le nombre de victimes et d’identifier les gangs responsables des tragédies. Il contacte les survivants qui ont été détenus ou qui se trouvent dans des abris, informe leurs familles de leurs conditions, et aide les parents des défunts à faire rapatrier les corps de leurs proches.
Selon des sources de l'autorité du Hamas au pouvoir à Gaza, le nombre de Palestiniens noyés lors de périlleux voyages en mer au cours des cinq dernières années pourrait s’élever à 40. D'autres sources affirment que le nombre réel pourrait se rapprocher de 360.
Moukhaimer Abou Saada, professeur de sciences politiques à l'université Al-Azhar de Gaza, a révélé à Arab News que les pressions économiques, résultant d'un taux de chômage élevé et du manque d'opportunités d'emploi pour les diplômés universitaires dans la bande de Gaza, poussent les jeunes dans la vingtaine à envisager les traversées maritimes risquées à la recherche d'une vie meilleure.
«Le taux de chômage des jeunes dans la bande de Gaza a atteint 45%, et celui des diplômés universitaires 65%», a-t-il avisé. «La plupart des emplois dans le secteur public à Gaza sont occupés par des membres du mouvement Hamas.»
L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés palestiniens dans le Proche-Orient, qui est considéré comme le deuxième employeur après le Hamas, a réduit ses effectifs et ne propose plus que des emplois d'entrepreneurs, a-t-il ajouté.
Entre-temps, l'Autorité palestinienne a cessé d'employer des diplômés universitaires de Gaza depuis 2007 et la procédure d'obtention de permis de travail en Israël est compliquée, a précisé Abou Saada.
Deux millions de personnes vivent dans la bande de Gaza, qui est exposée à un blocus israélien total depuis 2006.
Bassim Naiem, chef du département politique du Hamas à Gaza, a déclaré à Arab News que son organisation s'efforce d'éduquer les citoyens, par le biais des sermons du vendredi dans les mosquées et des émissions de radio et de télévision, pour les décourager d’entreprendre des voyages de migration illégale, et demande à de nombreux pays arabes et non arabes de recruter les diplômés des universités de la bande de Gaza.
Il ne se passe pas une semaine sans qu'un bateau transportant des migrants palestiniens depuis les côtes libyennes, tunisiennes ou turques ne coule, faisant plusieurs victimes, ont indiqué des sources palestiniennes à Arab News, citant des survivants qui ont dévoilé que les passeurs avides utilisent des bateaux en caoutchouc inadaptés, équipés d'un seul moteur et sans capitaine, et transportent au moins le double du nombre de passagers autorisé.
Les passeurs forment de façon insuffisante un des passagers sur la façon de naviguer et de diriger le bateau, ont indiqué les sources, mais puisque cette personne ne connaît pas les procédures correctes de la navigation et comment faire face aux vagues et autres dangers, des tragédies se produisent souvent.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Riyad: un sommet arabe pour répondre au projet de Trump sur Gaza

Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
Les dirigeants des pays du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte ont été accueillis par le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman à Riyad vendredi. (X/@Badermasaker)
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  • La réunion a porté sur les efforts conjoints en faveur de la cause palestinienne et sur l'évolution de la situation à Gaza

RIYADH : Le prince héritier d'Arabie saoudite Mohammed ben Salmane a accueilli vendredi à Riyad une réunion de dirigeants des pays du Conseil de coopération du Golfe, de la Jordanie et de l'Égypte.

La réunion a porté sur les efforts conjoints pour soutenir la cause palestinienne et les développements à Gaza, ainsi que sur d'autres questions régionales et internationales, a rapporté l'agence de presse saoudienne.

Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohamed bin Zayed Al-Nahyan, le roi Abdallah de Jordanie, le président égyptien Abdel Fattah El-Sisi, l'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, l'émir du Koweït, Cheikh Meshal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, et le prince héritier et premier ministre de Bahreïn, Salman bin Hamad Al-Khalifa, ont assisté à la réunion.

Les dirigeants se sont félicités de la tenue du sommet arabe d'urgence au Caire le 4 mars.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu dit que le Hamas a rendu à Israël le corps d'une femme de Gaza à la place de Shiri Bibas

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme. (AFP)
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  • Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée
  • Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré vendredi que le Hamas avait remis la veille le corps d'une "femme de Gaza" à la place de celui de l'otage israélienne Shiri Bibas, en violation de l'accord de trêve entre Israël et le mouvement islamiste palestinien.

"Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil", a dit M. Netanyahu dans un communiqué.

"Nous agirons avec détermination pour ramener Shiri à la maison ainsi que tous nos otages -- les vivants et les morts -- et nous veillerons à ce que le Hamas paie le prix fort pour cette violation cruelle et perverse de l'accord", a déclaré M. Netanyahu dans une déclaration vidéo, en fustigeant le mouvement islamiste palestinien.

Le Hamas a restitué vendredi les dépouilles de quatre otages, après avoir indiqué qu'il s'agissait des corps de Shiri Bibas et de ses deux garçonnets âgés de quatre ans et neuf mois au moment de leur enlèvement, ainsi que celui d'une personne âgée.

Si l'identité des fils Bibas et de l'otage âgé de 83 ans au moment de son enlèvement a été confirmée par les analyses de l'institut médico-légal de Tel-Aviv, le quatrième corps n'était pas celui de Shiri Bibas, selon des responsables israéliens, citant les conclusions de l'institut médico-légal.

Un porte-parole de l'armée a indiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que les médecins légistes avaient conclu que le corps présenté par le Hamas comme celui de Shiri Bibas n'était pas celui de la jeune femme.

M. Netanyahu a déclaré vendredi matin que le corps "d'une femme de Gaza" avait été placé dans un cercueil à la place de celui de Shiri Bibas.

"La cruauté des monstres du Hamas est sans limites. Ils ont non seulement enlevé le père, Yarden Bibas, la jeune mère, Shiri, et leurs deux petits enfants. Avec un cynisme inimaginable, ils n'ont pas rendu Shiri avec ses petits enfants, les petits anges, et ils ont placé le corps d'une femme de Gaza dans le cercueil."

La famille Bibas a été enlevée lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza.

Les images, filmées et diffusées par les commandos du Hamas lors de l'enlèvement de Shiri Bibas, 34 ans, et de ses fils Ariel alors âgé de quatre ans et Kfir de huit mois et demi, devant leur maison à la lisière de la bande de Gaza, ont fait le tour du monde.

Ils sont devenus le visage des otages, le symbole de l'effroi qui a saisi Israël le 7-Octobre.

Yarden Bibas, le père d'Ariel et Kfir, et l'époux de Shiri, a été libéré le 1er février lors d'un échange d'otages contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de la trêve entrée en vigueur le 19 janvier à Gaza.

 


Le ministre saoudien des AE rencontre ses homologues en marge de la réunion du G20 

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Johannesburg, jeudi. (SPA)
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  • Le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy
  • Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun

RIYAD: Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal ben Farhane, a rencontré séparément ses homologues du Royaume-Uni, de la Chine, de l'Australie et de la France à Johannesburg jeudi.

En marge d'une réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 qui se tient pour la première fois en Afrique, le prince Faisal a discuté des développements régionaux et internationaux avec le ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy.

Avec le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi, le prince Faisal a discuté de l'intensification de la coordination sur les questions d'intérêt commun.

Le Prince Faisal et son homologue australienne Penny Wong ont passé en revue les moyens de renforcer et de développer les liens communs.

Le Prince Faisal a également discuté avec le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, des développements régionaux et des efforts déployés pour parvenir à la stabilité et à la paix dans la région.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com