PARIS: La Première ministre Elisabeth Borne affirme vouloir "accélérer" la mise en oeuvre du plan d'investissements "France 2030", pour que 20 milliards sur les 54 prévus soient engagés d'ici la fin 2023.
"Il est plus important que jamais d'accélérer la mise en oeuvre" du plan "France 2030", a relevé jeudi la Première ministre dans un entretien aux Echos.
Annoncé par Emmanuel Macron fin 2021, ce plan ambitionne de financer à hauteur de 54 milliards d'euros sur cinq ans les grandes transitions écologiques et économiques du pays.
"A fin septembre, 8,5 milliards d'euros avaient été engagés. Nous visons 10 milliards d'euros à la fin de l'année et 20 milliards d'euros à la fin 2023", a développé Elisabeth Borne.
La cheffe du gouvernement précise qu'elle veillera "à l'efficience de l'argent engagé en restant sélectif, et en mettant en oeuvre des processus rigoureux d'évaluation".
Elisabeth Borne doit faire vendredi le bilan de "France 2030" en réunissant le comité dédié à Matignon.
Le gouvernement entend notamment "augmenter la prime de risque pour stimuler les innovations", et consacrera 500 millions d'euros pour passer de 250 start-ups technologiques à 500 par an "créées par des chercheurs issus de nos organismes de recherche ou de nos universités", détaille Mme Borne.
300 millions d'euros iront aussi "soutenir des nouvelles formations dans les secteurs d’avenir".
Le plan massif d'investissements des Etats-Unis (Inflation Reduction Act, IRA), susceptible de fausser la concurrence, est un "sujet de préoccupation important" que la France entend "porter au niveau européen", estime-t-elle.
Et le président Emmanuel Macron évoquera cette question lors de sa visite d'Etat à Washington fin novembre.
"Compte tenu de la nature des soutiens et de leur caractère très massif, ce plan ne respecte pas les règles de l'OMC", selon la Première ministre. Il pourrait "faire perdre (à la France) 10 milliards d'euros d'investissements en France et 10.000 créations potentielles d'emplois".
"L'Europe ne peut pas être le seul endroit où il n'y a pas de +Buy European Act+ (visant à confier des marchés à des entreprises européennes, NDLR), nous souhaitons un débat politique et industriel à l'échelle européenne et internationale", affirme-t-elle.