PARIS: Élisabeth Borne a souhaité mercredi davantage de "coopération" avec les ONG qui secourent les migrants en mer, après l'accueil à Toulon du navire humanitaire Ocean Viking, affrété par l'association SOS Méditerranée, et ses 234 migrants à bord.
La Première ministre a souhaité "la reprise des travaux sur les relations avec les ONG impliquées dans le secours en mer en Méditerranée", que l'extrême droite considère comme "complices" des passeurs.
"Ces ONG sauvent des vies, font un travail important mais une coopération plus fluide et plus transparente avec les pouvoirs publics est indispensable", a souligné sans plus de détails Mme Borne, lors de la séance au Sénat des questions au gouvernement.
Elle a aussi souhaité agir sur "la prévention des départs irréguliers en provenance d'Afrique du Nord", qui "passe par un renforcement des capacités maritimes des pays de départ et une plus grande efficacité collective en matière de réadmission des migrants en situation irrégulière".
La Première ministre, qui était interrogée par le président du groupe Union centriste Hervé Marseille, a également souligné la "nécessité d'avancer au plus vite sur la finalisation du pacte européen pour l'asile et l'immigration", et demandé au niveau européen la réunion d'un "conseil extraordinaire des ministres de l'Intérieur".
"Nous avons assumé pleinement notre devoir humanitaire mais (...) la France ne dévie pas d'une approche qui repose sur deux principes essentiels : l'humanité et la fermeté", a affirmé Mme Borne.
La France a accusé l'Italie de manquer à ses obligations légales et à ses engagements européens en refusant d'accueillir la semaine dernière dans ses ports l'Ocean Viking.
Paris a autorisé le navire à accoster vendredi au port militaire de Toulon, avec 234 migrants à bord, dont 57 enfants, secourus au large de la Libye, sur la route migratoire la plus dangereuse au monde.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a annoncé qu'au moins 44 d'entre eux seraient expulsés vers leur pays d'origine.
Depuis leur débarquement, les rescapés ont été transférés vers un centre de vacances de la presqu'île de Giens (Var), transformé en une "zone d'attente" internationale qu'ils n'ont pas le droit de quitter, à l'exception des mineurs isolés pris en charge par l'aide sociale à l'enfance.