LONDRES: Le ministre des Finances britannique Jeremy Hunt a dévoilé jeudi ses choix budgétaires pour redresser les finances du Royaume-Uni, une cure de rigueur alliant tailles dans les dépenses publiques et hausses d'impôts. En voici les principaux points.
55 milliards de livres
Le ministre britannique des Finances Jeremy Hunt a confirmé jeudi "une consolidation budgétaire de 55 milliards de livres", dont 25 milliards proviendra de hausses d'impôts et 30 milliards de baisses de dépenses, sauf dans la Santé et l'Education dont les budgets vont augmenter.
Taxe sur les géants énergétiques
Le gouvernement britannique met à contribution les géants énergétiques, dont les bénéfices ont été dopés par la flambée énergétique et la guerre en Ukraine.
Le directeur général du géant pétrolier Shell, Ben van Beurden, avait lui-même appelé début octobre à taxer davantage les entreprises énergétiques.
Une taxe exceptionnelle, introduite en mai, augmentera de 25% à 35%, et sera prolongée de trois ans, jusqu'en 2028.
La possibilité de réduire cet impôt en échange d'investissements, très critiquée par les ONG écologistes, reste en place, mais elle est désormais bien plus incitative pour les projets bas-carbone.
M. Hunt a aussi annoncé "une nouvelle taxe temporaire de 45% sur les producteurs d'électricité", y compris renouvelable, qui ont eux aussi profité de la hausse mondiale des prix de l'énergie.
Le gouvernement prolonge en outre des gels de certains seuils d'imposition, notamment sur le revenu, ce qui en période d'inflation fera mécaniquement augmenter les recettes fiscales. La tranche d'impôt la plus élevée est abaissée et touchera ainsi davantage de contribuables parmi les plus aisés.
Le ministre des Finances abaisse aussi les seuils de taxation pour les dividendes et les plus-values, et introduira une taxe routière sur les véhicules électriques, qui se verront donc taxés à l'instar des moteurs thermiques, dès 2025.
Des dépenses ralenties
A l'exception de la Santé et de l'Education, qui voient leurs budgets augmenter, les autres ministères devront rester dans les clous des dépenses prévues jusqu'à l'année fiscale 2024-2025. Ils verront ensuite la hausse de leurs enveloppes ralentir jusqu'en 2028.
Le Chancelier de l'Echiquier Jeremy Hunt avait déjà annoncé que l'aide aux ménages pour payer la facture d'énergie serait réduite. A partir d'avril, l'aide interviendra au-delà de 3.000 livres par an, au lieu de 2.500 livres, ce qui représente une économie de 14 milliards de livres.
Aide aux plus précaires
Le chancelier a annoncé jeudi 26 milliards de livres de soutien au pouvoir d'achat.
Les retraités vont voir les pensions versées par l'Etat augmenter en ligne avec l'inflation, de même que les bénéficiaires de certaines allocations. Le salaire minimum sera revalorisé à partir d'avril.
Le budget du NHS, le service national de santé, sous-financé depuis des années, va augmenter de 3,3 milliards de livres l'an prochain et l'année suivante, et les écoles recevront 2,3 milliards de livres supplémentaires par an.
Les entreprises, elles aussi très impactées par les soubresauts de l'économie britannique, recevront un coup de pouce chiffré à 13,6 milliards de livres pour limiter la hausse de leurs impôts locaux.
M. Hunt a aussi confirmé certaines dépenses d'infrastructures, notamment l'intention de gouvernement de construire la nouvelle centrale nucléaire Sizewell C, portée par l'électricien français EDF.
Pour ce projet, "les contrats pour les premiers investissements seront signés avec les acteurs concernés, dont EDF, dans les prochaines semaines".