PARIS: Le nombre de mètres carrés de bureaux vacants a quasi doublé en région parisienne depuis la crise de la Covid-19, relève jeudi une note de l'Institut Paris Région (IPR) qui souligne un "contexte particulièrement favorable" à leur reconversion en logements.
"Les évolutions récentes, télétravail, diffusion du +flex-office+ (absence de bureau fixe, ndlr), ont été l'occasion pour les entreprises d'optimiser leurs stratégies immobilières, augmentant la vacance des bureaux de 2,6 millions de m2 fin 2019, juste avant la crise, à 4,4 millions de m2 à la mi-2022", relève cette agence d'urbanisme, financée principalement par la Région Ile-de-France.
Plusieurs facteurs, parmi lesquels l'obsolescence d'une partie des bâtiments ou le télétravail, constituent "un contexte particulièrement favorable à l'essor des transformations de bâtiments non résidentiels en logements", estiment les auteurs de l'étude.
Les bureaux représentent 53% des logements reconvertis de 2013 à 2021 en Ile-de-France. Outre les bureaux, sont également concernés par cette reconversion les locaux commerciaux, les bâtiments de stockage, industriels et agricoles, ainsi que les bâtiments publics ou parkings aériens.
Mais d'importants freins existent, notamment le fait qu'un bâtiment d'activités "génère davantage de recettes fiscales tout en pesant moins sur les services publics locaux".
De plus, ces opérations s'avèrent plus onéreuses que des opérations de destruction-reconstruction, largement majoritaires.
Pour l'IPR, il est envisageable "de doubler" sur le court terme ces reconversions, moyennant un soutien au secteur.
Entre 2013 et 2021, 1.900 logements ont été autorisés chaque année en reconversion de bâtiments d'activité en Ile-de-France.
Deux-tiers des reconversions se situent à Paris et en petite couronne, notamment du fait du prix élevé au m2 qui rend ces opérations plus rentables.
Par ailleurs, 36 % des logements ont été reconvertis en résidences avec services, essentiellement en résidences étudiantes ou en résidences à vocation sociale.