G20: La déclaration de Bali met l'accent sur l'impact négatif de la guerre en Ukraine

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, prenant la parole au cours d'une réunion virtuelle lors du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).
Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, prenant la parole au cours d'une réunion virtuelle lors du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l'île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 17 novembre 2022

G20: La déclaration de Bali met l'accent sur l'impact négatif de la guerre en Ukraine

  • Le sommet des dirigeants mondiaux se termine par la condamnation de l'invasion ainsi que la demande d'un retrait inconditionnel de la Russie
  • L'économie mondiale est confrontée à des «crises multidimensionnelles sans précédent», de la guerre en Europe à une augmentation de l'inflation

BALI: La plupart des dirigeants du G20 qui ont participé au sommet de Bali ont condamné l'invasion de l'Ukraine par la Russie et exigé dans la déclaration finale son retrait inconditionnel du territoire ukrainien.

Cette déclaration, publiée mercredi, était le résultat d'une réunion ardue qui s'est déroulée dans un contexte de troubles géopolitiques et de craintes d'une récession mondiale.

La guerre en Europe, qui a alimenté les tensions entre les membres du G20 face à une flambée mondiale des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, a été la question la plus controversée lors des discussions des dirigeants.

«La plupart des membres ont fermement condamné la guerre en Ukraine et ont souligné le fait qu'elle causait d'immenses souffrances humaines et exacerbait les fragilités existantes au niveau de l'économie mondiale», ont affirmé les dirigeants du G20 dans leur déclaration.

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Des membres des forces armées ukrainiennes inspectant un cratère sur le site d'une zone résidentielle touchée par une frappe de missile russe (Photo, Reuters).

«Reconnaissant le fait que le G20 n'est pas le forum pour résoudre les problèmes de sécurité, nous reconnaissons que les problèmes de sécurité peuvent avoir des répercussions importantes sur l'économie mondiale.»

Ce document était la première déclaration conjointe publiée par le G20 depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février. La Russie est un État membre du groupe.

Les dirigeants du G20 ont déclaré que le droit international devait être respecté et que la menace d'utilisation d'armes nucléaires était «inadmissible».

Le G20, composé de 19 États et de l'Union européenne, représente plus de 80% du produit intérieur brut mondial, 75% du commerce international et 60% de la population mondiale. Le groupe comprend des pays allant du Brésil à l'Arabie saoudite.

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Le président indonésien, Joko Widodo, et son épouse, Iriana Widodo ,accueillant le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, lors du dîner de bienvenue à Bali, le 15 novembre 2022 (Photo, Reuters).

Le président de l'Indonésie, pays hôte, Joko Widodo, a exprimé ses «plus sincères  remerciements à tous ceux qui ont participé» au sommet, indiquant que leur «flexibilité» avait permis l'approbation d’une déclaration officielle.

Widodo a affirmé après la cérémonie de clôture que l'essentiel du débat s'était concentré sur un paragraphe concernant ce qui se passe en Ukraine, ajoutant que les discussions s'étaient prolongées jusqu'à minuit.

«Les discussions à ce sujet ont été très, très dures, et les dirigeants du G20 se sont finalement mis d'accord sur le contenu de la déclaration, à savoir la condamnation de la guerre en Ukraine car elle avait violé les frontières et l'intégrité du pays», a-t-il précisé.

«Nous sommes parvenus à la déclaration de Bali par consensus. Nous sommes convenus que la guerre avait un impact négatif sur l'économie mondiale.»

«La reprise économique mondiale ne pourrait être atteinte sans la paix, et c'est pourquoi lors du discours d'ouverture (de la réunion de mercredi), j'avais (...) appelé à l'arrêt de la guerre.»

Lors d’une conférence de presse tenue en marge du sommet du G20, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a pointé du doigt le président russe, Vladimir Poutine, qui avait annulé sa participation au forum de Bali et qui était représenté par le ministre des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.

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Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, donnant une conférence de presse à Nusa Dua, en Indonésie, le mercredi 16 novembre 2022 (Photo, AP).

«La menace persistante pour notre sécurité et l'asphyxie de l’économie mondiale ont été provoquées par les actions du seul homme qui n'a pas voulu être présent à ce sommet, Vladimir Poutine», a déclaré Sunak. «Il n'y a pas une seule personne au monde qui n'ait pas ressenti l'impact de la guerre de Poutine.»

«Cependant, cette semaine en Indonésie, les autres membres du G20 ont refusé de laisser la démagogie et les excuses creuses de la Russie saper cette importante opportunité de faciliter la vie de nos peuples.»

Le calendrier du sommet a été perturbé par une réunion d'urgence mercredi matin, alors que les dirigeants du G7 et de l'Otan se réunissaient pour discuter des informations faisant état d'un missile ayant provoqué de nuit la mort de deux personnes en territoire polonais près de l'Ukraine.

Le président américain, Joe Biden, a d'abord affirmé à ses alliés qu’il était «improbable» que le missile ait été lancé depuis la Russie, et a affirmé par la suite qu'il s'agissait d'un missile ukrainien de défense aérienne, selon un rapport de l'agence de presse Reuters.

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Le président indonésien, Joko Widodo, saluant le président américain, Joe Biden, à son arrivée pour un événement de plantation de mangroves à Ngurah Rai Forest Parkin, à Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, Reuters).

Lors du deuxième jour du sommet, les dirigeants du G20, vêtus de chemises blanches, ont fait une pause dans les négociations et ont participé à un événement de plantation de mangroves pour mettre en avant les mesures de lutte contre le changement climatique.

Les dirigeants se sont également engagés à limiter la hausse des températures mondiales à 1,5 degrés Celsius – ce qui comprend l'accélération des efforts pour réduire progressivement l'utilisation intensive du charbon – et ont confirmé qu'ils allaient appliquer l'objectif de température de l'accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.

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Les dirigeants du G20 posant pour une photo de groupe lors d'un événement de plantation d'arbres dans la forêt de mangroves de Taman Hutan Raya Ngurah Rai, à Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).

Dans leur déclaration, les membres du G20 ont également affirmé que l'économie mondiale était confrontée à des «crises multidimensionnelles sans précédent», de la guerre en Ukraine à une augmentation de l'inflation, qui ont contraint de nombreuses banques centrales à resserrer leurs politiques monétaires.

«Les banques centrales du G20 […] surveillent de près l'impact des pressions sur les prix sur les anticipations d'inflation et continueront de régler de manière appropriée le rythme du resserrement de la politique monétaire d'une manière liée aux données et clairement communiquée», selon le document.

Les dirigeants du G20 ont réaffirmé leur engagement à éviter une volatilité excessive des devises, reconnaissant dans leur déclaration le fait que de nombreuses devises avaient «connu cette année une importante évolution avec une volatilité accrue».

Widodo a officiellement remis la présidence du G20 à l'Inde à la fin du sommet, avec un passage symbolique d'un marteau lors de la cérémonie de clôture.

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Le Premier ministre indien, Narendra Modi, et le président indonésien, Joko Widodo, participant à la cérémonie de passation de pouvoirs lors du sommet du G20 à Nusa Dua, Bali, le 16 novembre 2022 (Photo, AFP).

L'Indonésie, quatrième pays le plus peuplé au monde et première économie d'Asie du Sud-Est, qui assure la présidence tournante du G20 depuis décembre dernier, a adopté le thème «une reprise commune, une reprise plus forte» à la suite de la pandémie de coronavirus et de ses conséquences économiques.

«Je tiens à adresser mes félicitations à l'Inde, qui assumera la prochaine présidence du G20. La sauvegarde et l’actualisation de la reprise mondiale et d’une croissance forte et intégrative seront désormais entre les mains de son excellence le Premier ministre Narendra Modi», a déclaré Widodo.

«Je suis certain que sous la direction du Premier ministre Modi, le G20 continuera d'avancer. L'année prochaine, l'Indonésie sera prête à soutenir la présidence indienne du G20.»

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Dernier jour d'hommage au Vatican avant les funérailles du pape

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller. (AFP)
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  • Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican
  • La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi

CITE DU VATICAN: Le Vatican met vendredi la dernière main aux préparatifs des funérailles du pape François, qui se tiendront samedi matin sur la place Saint-Pierre, à Rome, tandis que pour une dernière journée, fidèles et touristes peuvent défiler devant son cercueil ouvert.

Depuis mercredi, plus de 128.000 personnes se sont déjà recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la basilique Saint-Pierre de Rome, a indiqué le Vatican.

La plupart des 50 chefs d'Etat et des 10 monarques qui ont confirmé jusqu'ici leur présence aux obsèques, dont le président américain Donald Trump et l'Ukrainien Volodymyr Zelensky, doivent arriver à Rome ce vendredi.

La basilique est restée ouverte quasiment toute la nuit, pour la deuxième nuit consécutive.

La "nuit est le moment le plus intime, c'est toujours la nuit que le Seigneur se manifeste. C'était très émouvant", a déclaré à l'AFP Nicoletta Tomassetti, une Italienne de 60 ans.

Le frère Wando, 40 ans, moine capucin brésilien, a lui aussi parlé avec l'AFP dans la nuit: "Nous avons voyagé des heures et des heures, mais nous ne ressentons pas de fatigue, nous ne ressentons pas de faim, nous ne ressentons pas de soif".

Au moins 130 délégations étrangères seront présentes, dont celles de l'Argentin Javier Milei et du Prince William.

L'agence italienne de protection civile estime que "plusieurs centaines de milliers" de personnes se rendront dans la ville éternelle ce week-end.

Les autorités italiennes et vaticanes ont placé les alentours de Saint-Pierre sous haute protection, avec des milliers de bénévoles et de forces de l'ordre mobilisés, un système anti-drones, des tireurs d'élite sur les toits et des avions de chasse prêts à décoller.

Vendredi matin, les fidèles continuaient d'affluer pour rendre un dernier hommage à François, dont le cercueil sera fermé vendredi à 20 heures lors d'une cérémonie à laquelle assisteront les cardinaux.

Le cardinal Kevin Farrell, le "camerlingue" qui gère les affaires courantes du Vatican jusqu'à l'élection d'un nouveau pape, présidera le "rite du scellement du cercueil".

Le premier pape sud-américain de l'Eglise catholique est décédé le lundi de Pâques à l'âge de 88 ans, moins d'un mois après sa sortie de l'hôpital romain où il était soigné pour une grave pneumonie.

"Un pape et son troupeau" 

Le souverain pontife, dont la santé était défaillante depuis longtemps et à qui ses médecins avaient ordonné un strict repos, avait fait l'effort de se présenter aux fidèles à Pâques, la fête la plus importante du calendrier catholique.

Les condoléances ont afflué du monde entier pour le défunt pape, un réformateur énergique qui a défendu les plus vulnérables et les plus marginalisés de la société au cours de ses 12 années à la tête des quelque 1,4 milliard de catholiques que compte la planète.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a présenté vendredi les condoléances de l'Etat d'Israël à l'Eglise catholique, alors que depuis son décès ni M. Netanyahu ni aucun de ses principaux ministres ne s'étaient exprimés publiquement sur la mort du souverain pontife, qui était généralement perçu en Israël comme pro-palestinien.

Le cercueil capitonné de rouge du jésuite argentin a été placé devant l'autel de la basilique Saint-Pierre. François, dont les mains enserrent un chapelet, porte ses habits pontificaux: une chasuble rouge, une mitre blanche et des chaussures noires.

Un par un, les fidèles se recueillent depuis mercredi devant le cercueil, ne disposant que de quelques secondes, au prix de longues heures de queue.

"C'est impressionnant" et "c'est merveilleux. C'est une belle réponse, une belle adhésion à son ministère, à son pontificat", a déclaré jeudi soir aux journalistes le cardinal François Bustillo, évêque d'Ajaccio.

Une sobre sépulture 

Après les funérailles, le cercueil de François sera transporté pour être inhumé, selon sa volonté, dans la basilique papale Sainte-Marie-Majeure, à Rome, dédiée au culte de la Vierge.

Des écrans géants seront placés le long du parcours, selon le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Piantedosi. Un groupe de "pauvres et de nécessiteux" sera présent sur les marches de la basilique pour accueillir le cercueil du pontife, qui était un ardent défenseur des laissés-pour-compte.

Sa tombe en marbre, avec pour seule inscription "Franciscus", François en latin, sera accessible au public à partir de dimanche matin.

Après les obsèques, tous les regards se tourneront vers les 135 cardinaux-électeurs - soit ceux âgés de moins de 80 ans - convoqués au conclave pour choisir son successeur.

La date du début du conclave n'est pas encore connue, mais en vertu des règles vaticanes, il devrait s'ouvrir entre le 15e et le 20e jour après son décès, soit entre le 5 et le 10 mai.

Les cardinaux, qui ont commencé à converger à Rome et se sont déjà vus à trois reprises, se réuniront dans la Chapelle Sixtine et procéderont à quatre scrutins par jour, deux le matin et deux l'après-midi.

Le cardinal italien Pietro Parolin, qui était le numéro deux de François, est donné favori par le bookmaker britannique William Hill, devant le Philippin Luis Antonio Tagle, archevêque métropolitain émérite de Manille.

 


L'envoyé américain à Oman samedi pour une nouvelle session de pourparlers avec l'Iran

L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
L'envoyé spécial des États-Unis au Moyen-Orient, Steve Witkoff, s'exprime lors du sommet prioritaire des IIF à Miami Beach, en Floride, le 20 février 2025. (AFP)
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  • L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire
  • M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman

WASHINGTON: L'émissaire du président Donald Trump, Steve Witkoff, participera samedi à Oman à une troisième session de pourparlers avec l'Iran sur son programme nucléaire, les Etats-Unis continuant à privilégier une solution diplomatique.

"Le prochain cycle de négociations aura lieu à Oman samedi et constituera la première réunion des équipes techniques", a déclaré à la presse jeudi Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat.

Côté américain, Michael Anton, qui occupe le poste de responsable de la planification politique au sein du département d'Etat, dirigera les travaux, mais Steve Witkoff "sera également présent", a-t-elle précisé.

M. Witkoff a rencontré des responsables iraniens samedi dernier à Rome, également sous les auspices d'Oman, et avait participé à un premier round de discussions le 12 avril dans la capitale Mascate.

Les deux parties ont fait part de leur optimisme à l'issue de la rencontre à Rome, sans toutefois fournir de détails.

Le président Trump s'est prononcé en faveur d'une solution diplomatique avec l'Iran mais sans écarter l'option militaire, afin que l'Iran n'obtienne jamais l'arme atomique.

L'Iran a toujours nié chercher à se doter de l'arme nucléaire.

- Appel aux Européens -

De son côté, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, s'est dit jeudi prêt à se rendre en Allemagne, France et au Royaume-Uni, parties de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015.

Ces trois pays n'ont jusque-là pas été directement impliqués dans les nouvelles tractations pour encadrer le programme nucléaire iranien que l'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, ont entamé le 12 avril sous la médiation du sultanat d'Oman.

L'accord international de 2015 offrait à l'Iran un allègement des sanctions internationales en échange de restrictions sur son programme nucléaire. Mais il est devenu caduc de fait après le retrait des Etats-Unis en 2018, sous la première présidence de Donald Trump.

"Après mes récentes consultations à Moscou et à Pékin, je suis prêt à franchir une première étape avec des visites à Paris, Berlin et Londres", a déclaré M. Araghchi sur X.

Il s'est dit disposé à engager un dialogue avec les Européens "non seulement sur le dossier nucléaire, mais également sur tous les autres domaines d'intérêt et de préoccupation communs".

"La balle est maintenant dans le camp de l'E3", le regroupement de ces trois pays, a-t-il ajouté.

Paris "suivra de près si cette annonce du ministre iranien est suivie d'effets", a réagi pour l'AFP le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christophe Lemoine.

La France, a-t-il ajouté, "continuera très volontiers à dialoguer avec les Iraniens" sur le nucléaire. Berlin et Londres n'ont pas immédiatement réagi.

- "Pas loin" de la bombe -

En préparation des rencontres de samedi, M. Araghchi s'est rendu en Chine mercredi pour des consultations avec son homologue chinois, Wang Yi.

La semaine dernière, il était à Moscou où il a notamment rencontré le président russe, Vladimir Poutine.

M. Araghchi s'est félicité du niveau de coopération entre Téhéran et ses alliés chinois et russes mais a relevé que les relations avec les trois pays européens étaient "actuellement à un bas niveau".

Après le retrait de Washington et le rétablissement des sanctions américaines en 2018, Téhéran a pris ses distances avec le texte de 2015, et accru son niveau d'enrichissement d'uranium jusqu'à 60 % - bien au-delà du plafond de 3,67% fixé, tout en restant en deçà des 90% nécessaires à la fabrication d'une bombe.

Le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a averti la semaine dernière que l'Iran n'était "pas loin" de disposer de la bombe atomique.

En décembre, les trois pays européens avaient fait valoir qu'ils pouvaient réenclencher le "snapback", un mécanisme prévu par le cadre de 2015 permettant de réimposer automatiquement les sanctions de l'ONU contre Téhéran.

Le délai pour activer cette clause expire en octobre.

Le chef de diplomatie américaine, Marco Rubio, a appelé le 18 avril les Européens à prendre rapidement une "décision importante" concernant le "rétablissement des sanctions" contre l'Iran.

Le ministre iranien avait dénoncé mercredi des "tentatives" notamment d'Israël de "faire dérailler la diplomatie" et de compromettre les pourparlers en cours.

Le même jour, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, affirmait que "le sort de toute l'humanité" était en jeu si la République islamique se dotait d'armes nucléaires.


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.