Business France lance en Arabie saoudite le French Fab Booster, une initiative qui favorise l'innovation industrielle

L'ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille (à gauche) et le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, M. Bandar Ibrahim Alkhorayef (à droite).
L'ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille (à gauche) et le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, M. Bandar Ibrahim Alkhorayef (à droite).
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Business France lance en Arabie saoudite le French Fab Booster, une initiative qui favorise l'innovation industrielle

  • Ce programme de scale-up met en vedette des entreprises françaises spécialisées dans le développement durable et les solutions innovantes
  • Grâce à ce programme, les entreprises à forte croissance peuvent bénéficier de services spécialisés dans l'industrie 4.0

RIYAD: Business France a lancé le premier programme accélérateur franco-saoudien, baptisé «French Fab Booster». En collaboration avec le Programme national de développement de l'industrie et de la logistique (NIDLP), ce programme a pour objectif de créer neuf entreprises françaises innovantes dans le Royaume et de les positionner comme des acteurs majeurs dans la réalisation de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite.

Instauré du 14 au 24 novembre dans trois régions du Royaume, Riyad, Jubail et Dammam, ce programme de scale-up (ce terme désigne une start-up qui a réussi à croître, NDLR) met en vedette des entreprises françaises spécialisées dans le développement durable et les solutions innovantes, parmi lesquelles Armtek, Dametis, Oryx Data, SpareParts3D, Finalcad, Optimistik, Dillygence, Daxium et le prestigieux groupe Fives.

Ludovic Pouille, ambassadeur de France en Arabie saoudite, a fait la déclaration suivante lors du discours d'ouverture: «Dix start-up ont été sélectionnées par un jury saoudien de haut niveau comprenant des industriels, des entrepreneurs et des représentants de fonds d'investissement. Ensemble, elles se lancent aujourd'hui dans un voyage à travers l'Arabie saoudite avec l'objectif de renforcer la production locale qui porte le label “Fabriqué en Arabie saoudite” et de s'implanter dans le Royaume.»

ludovic pouille
L'ambassadeur de France en Arabie saoudite, M. Ludovic Pouille (à gauche) et le ministre de l'Industrie et des Ressources minérales, M. Bandar Ibrahim Alkhorayef (à droite).

Business France, une agence nationale chargée d'aider les entreprises à se projeter à l'international, souhaite dynamiser la révolution industrielle saoudienne et donner un élan aux relations franco-saoudiennes dans le prolongement des initiatives phares qui s'inscrivent dans le cadre de la Stratégie industrielle nationale prévue par la Vision de l'Arabie saoudite. Cette stratégie vise à porter le PIB de l'industrie manufacturière à trois fois son niveau d'ici à 2030.

Grâce à ce programme, les entreprises à forte croissance peuvent bénéficier de services spécialisés dans l'industrie 4.0 (aussi appelée «industrie du futur» ou «quatrième révolution industrielle», NDLR). Parmi ces derniers, citons notamment le tutorat, les investissements et les instruments nécessaires à la réussite de l'entreprise. Pendant neuf mois, le programme French Fab Booster proposera des séances d'entraînement, des rencontres avec des partenaires locaux, du coaching et des séances de préparation au marché.

Cette initiative a été inaugurée lors du Symposium sur la durabilité et l'industrie 4.0. Différents discours ont été prononcés par M. Ludovic Pouille, M. Bandar Ibrahim Alkhorayef, ministre saoudien de l'Industrie et des Ressources minérales, et l'ingénieur Soulimane Almazroua, PDG du NIDLP.

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L'accélérateur franco-saoudien, la première édition du programme French Fab Booster.

«Les liens qui unissent l'Arabie saoudite et la France sont solides et pérennes. La collaboration historique entre les deux pays jette les bases d'un partenariat particulièrement fructueux qui profitera à plusieurs secteurs dans le Royaume», a affirmé M. Almazroua.

«Nous nous réjouissons du lancement de cette édition de French Fab Booster en Arabie saoudite. Ses résultats soutiendront la révolution industrielle du pays à la lumière de la stratégie industrielle nationale qui vient d'être initiée», a-t-il ajouté.

La cérémonie de signature organisée par l'accélérateur a été suivie par une série de sessions instructives qui rassemblaient des industriels franco-saoudiens de renom. Ces derniers ont donné des témoignages de leur réussite et ont abordé les thèmes de la durabilité, de la sécurité, de l'efficacité, des nouvelles technologies, des tendances industrielles et des révolutions du marché franco-saoudien.

Fort d'un secteur industriel qui connaît une croissance des plus rapides au niveau mondial, le royaume d'Arabie saoudite s'impose désormais comme un marché incontournable pour les investisseurs internationaux et les chefs d'entreprise. En effet, le pays a récemment consacré d'importants investissements aux innovations technologiques dans le but de renforcer l'infrastructure des secteurs public et privé.

Avec plus de deux cents ans d'expérience, l'entreprise française Fives, spécialisée dans l'optimisation, l'efficacité et la qualité de la production, s'est fortement implantée au Moyen-Orient. Denis Mercier, son directeur général adjoint, a rappelé l’importance de l'échange d'expériences et de la collaboration avec les différents acteurs dans le but de faire évoluer l'industrie mondiale.

«Mon entreprise se réjouit de pouvoir participer à ces [ambitieuses feuilles de route]. Il nous appartient à présent de présenter les nouvelles technologies et d'expliquer comment nous pouvons soutenir l'évolution que traverse l'Arabie saoudite. J'espère que nous renforcerons notre présence dans le Royaume», confie-t-il à Arab News.

Fives conçoit des technologies de pointe et des solutions intelligentes en matière de tri, de manutention et de systèmes automatisés avancés destinés aux marchés suivants: le commerce de détail, la distribution, le commerce électronique, la poste et la messagerie, l'automobile, l'industrie et les aéroports. Cette société se lance également dans des activités novatrices telles que l'impression 3D sur métal.

«Nous avons réussi grâce à l'écosystème que nous avons construit, qui associe les structures au personnel et accorde une attention particulière aux relations établies entre ces deux composantes. Grâce à ce type [d'accélérateurs], cet écosystème pourra proposer un grand nombre des solutions», affirme M. Mercier.

Finalcad est une autre société française de logiciels de gestion de projets de construction, spécialisée dans les projets d'infrastructure et d'énergie. Elle vient de conclure un accord de partenariat avec Petitididierprioux Architects, marquant ainsi son arrivée dans la région avec des bureaux situés dans le Royaume.

«Notre objectif est de consolider notre présence dans les années à venir grâce à ce partenariat. Nous souhaitons établir un marché de base ici, en Arabie saoudite. […] Le pays compte un grand nombre de sociétés qui gèrent le travail administratif et développent des logiciels de gestion de projets. Les entreprises spécialisées dans la construction font défaut ici. Ainsi, nous fournirons aux ingénieurs de chantiers et aux équipes de construction les outils nécessaires pour qu'ils exécutent les tâches qui leur sont confiées sur le terrain.»

«Les entreprises souhaitent s'adapter et évoluer rapidement. De nombreux projets et opportunités se présentent et la volonté de s'associer à d'autres entreprises pour aller plus loin ne fait pas défaut», confie pour sa part à Arab News David Vauthrin, responsable de la conception chez Finalcad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'intelligence artificielle doit être utilisée « avec intelligence », selon la rédactrice en chef adjointe d'Arab News

Noor Nugali, rédactrice en chef adjointe d'Arab News, lors du Forum saoudien des médias à Riyad. (Photo AN, par Loai El-Kellawi)
Noor Nugali, rédactrice en chef adjointe d'Arab News, lors du Forum saoudien des médias à Riyad. (Photo AN, par Loai El-Kellawi)
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  • L'IA « ne remplacera jamais un journaliste humain dans la rédaction d'un article complet étayé par des preuves et des faits », avertit Noor Nugali
  • Noor Nugali a déclaré qu'il est regrettable que certains enfants utilisent l'IA pour rédiger des rédactions ou faire des recherches, et souligne qu'elle ne devrait jamais être utilisée pour remplacer l'intelligence humaine

RIYAD : L'intelligence artificielle doit être appliquée "intelligemment", a averti Noor Nugali, rédactrice en chef adjointe d'Arab News, lors du Forum saoudien des médias qui s'est tenu à Riyad mercredi.

"À notre époque, l'IA doit être utilisée à bon escient - après tout, l'intelligence artificielle doit être appliquée de manière intelligente", a-t-elle déclaré.

"Nous vivons actuellement à l'ère de la révolution de l'IA, où l'intelligence artificielle est utilisée dans tous les domaines, dans toutes les institutions et même dans l'éducation", a-t-elle affirmé. 

Lors d'une session consacrée à la manière dont les nouvelles technologies et l'IA façonnent l'industrie de l'information, Nugali a souligné l'importance d'utiliser l'IA de manière à soutenir et à encourager l'apprentissage humain "plutôt que de s'en remettre à elle pour un simple copier-coller".

« Cela s'applique également aux médias », a-t-elle déclaré. « De nombreuses personnes s'inquiètent de l'utilisation d'outils d'IA tels que ChatGPT ou d'autres programmes pour rédiger des articles ».

Nugali a également souligné que si l'IA pouvait aider en fournissant des informations de fond ou des recherches, "elle ne remplacera jamais un journaliste humain dans la rédaction d'un article entièrement développé, étayé par des preuves et des faits".

Dans le domaine de l'éducation, Nugali regrette que certains enfants utilisent l'IA pour rédiger des rédactions ou faire des recherches, et souligne qu'elle ne devrait jamais être utilisée pour remplacer l'intelligence humaine.

Rashid al-Hamer, rédacteur en chef du principal journal bahreïni, Al-Ayam, et Hatem Abu Nassif, président de l'Autorité de la radio et de la télévision, se sont exprimés aux côtés de Nugali.

Essam Bukhary, PDG de Manga Productions, a ensuite pris la parole lors d'une table ronde consacrée à la création de contenu sous l'égide de l'Arabie saoudite.

« Nous sommes ici pour participer, rivaliser et exceller avec notre contenu et notre culture », a-t-il déclaré, soulignant que les Saoudiens ne sont pas là pour simplement regarder. 

M. Bukhary a ajouté que quelque 2,88 milliards de personnes, soit environ 36% de la population mondiale, regardent des dessins animés.

"Pendant des années, les gens ont pensé que l'Arabie saoudite n'était qu'un simple consommateur (de contenus animés). Mais cela a changé", a-t-il ajouté.

« Nous ne considérons plus les dessins animés comme des produits importés du Japon, mais comme une forme d'art grâce à laquelle nous créons du contenu, partageons notre culture et racontons nos propres histoires au monde entier », a-t-il révélé.

M. Bukhary a signalé que la série animée saoudienne "Future's Folktales" a été diffusée dans le monde arabe, au Japon, en Amérique du Nord, en Europe et en Inde sur huit plateformes réparties sur les cinq continents, recueillant plus de 85 millions de vues en seulement trois mois. Un jeu mobile associé a atteint un demi-million de téléchargements en trois langues.

Il a déclaré que l'Arabie saoudite prenait la tête de la création de contenus animés en produisant des animations, en développant des jeux vidéo et en créant des bandes dessinées qui partagent des histoires saoudiennes avec le monde entier.

Yves Blehaut, directeur du développement commercial pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord chez Media-Participations, et Kazuko Ishikawa, présidente de l'association de production japonaise qui a produit la série "Sally", ont également pris la parole.

La quatrième édition du Forum des médias saoudiens, placée sous le thème « Les médias dans un monde en évolution », réunit 200 intervenants, parmi lesquels des professionnels des médias, des universitaires, des experts et des spécialistes venus des sphères locales et internationales.

Le forum se tiendra du 19 au 21 février et comprendra 80 sessions, dont 40 tables rondes et 40 sessions d'échange de connaissances. Il servira de plateforme internationale pour prévoir et développer l'avenir des médias et explorer les dernières technologies.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Les sociétés françaises sur le marché des énergies renouvelables en Arabie saoudite

Première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation Riyad 16 février 2025 (Photo Fournie)
Première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation Riyad 16 février 2025 (Photo Fournie)
Membres de la délégation d’entreprises françaises et saoudiennes lors de la  Première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation Riyad 16 février 2025 (Photo Fournie)
Membres de la délégation d’entreprises françaises et saoudiennes lors de la Première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation Riyad 16 février 2025 (Photo Fournie)
Première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation Riyad 16 février 2025 (Photo Fournie)
Première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation Riyad 16 février 2025 (Photo Fournie)
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  • Business France avec le soutien de l’ambassade de France en Arabie saoudite a organisé la première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation sous le slogan « pour un partenariat stratégique franco-saoudien.
  • Rachi Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a déclaré : « Nous sommes ravis de participer à cette nouvelle initiative. Il s'agit d'une priorité absolue pour l'Arabie saoudite et la France dans la réalisation de nos objectifs"

RIYAD: Business France avec le soutien de l’ambassade de France en Arabie saoudite a organisé la première édition des journées franco-saoudiennes dédiées à la décarbonisation au Crown Plaza Digital City de Riyad, le 16 février sous le slogan « pour un partenariat stratégique franco-saoudien pour la décarbonisation du pétrole et du gaz, ainsi que pour la transition énergétique ».

L’événement a réuni d’importantes entités gouvernementales saoudiennes notamment le ministère de l’énergie, de l’investissement et le Programme national de développement industriel et de logistique

Durant son allocution d’ouverture, Rachid Boulaouine, directeur de Business France en Arabie saoudite, a déclaré : « Nous sommes ravis de participer à cette nouvelle initiative. Il s'agit d'une priorité absolue pour l'Arabie saoudite et la France dans la réalisation de nos objectifs à l'horizon 2030.

Dans le cadre de ce programme, les deux pays s'engageront à réduire les émissions de carbone en investissant dans les énergies renouvelables. L'initiative verte de l'Arabie saoudite apportera une aide précieuse à cet égard. Apprendre à diriger et à opérer des changements massifs est essentiel dans ce domaine. Il doit s'agir d'une stratégie et d'un pilier central, en particulier lorsqu'il s'agit de développer un écosystème.

L'Arabie saoudite transforme son secteur énergétique, créant de réelles opportunités et les entreprises françaises investissent dans le pays. Le ministère de l'investissement a mis en place un système attractif pour attirer les investisseurs et le Royaume est devenu l'un des marchés émergents les plus attractifs au monde. »

Cet événement a vu la participation d’une importante délégation d’entreprises françaises spécialisées dans le secteur de des énergies renouvelables notamment Total Énergies, Air Liquide, Engie, Altrad Endel, Energy Pool, Pentabell et Valsem Industries. Ces entreprises s’engagent à réduire l’empreinte carbone des installations existantes et peuvent contribuer largement à la création d’emplois et au développement de la recherche.

En marge de cette journée Ahmed Tazri, Directeur général de Total Energies en Arabie Saoudite a déclaré à Arab News : « Nous sommes très présents sur le marché de l'énergie solaire. Nous accompagnons le royaume dans le renouvellement de son mix énergétique et investissons, avec nos partenaires, dans des projets solaires en Arabie saoudite.

Une des premières choses qu'on met en place, c'est qui peut paraître un peu paradoxal, mais c'est d'encourager nos clients à réduire leur consommation. C'est de réfléchir avec eux comment optimiser leur consommation électrique. C'est une démarche qui est très suivie, notamment en Europe, où la problématique est encore plus poussée dans tous les pays de l'OCDE. »

Ahmed Tazri a expliqué : « SATOR est un projet solaire actuellement en phase de lancement, qui devrait intervenir dans les prochaines semaines. Il permettra d'injecter 120 mégawatts dans le réseau saoudien. Il est situé entre Riyad et la frontière entre l'Arabie saoudite et le Yémen.

Notre deuxième projet en cours est celui de Rabbit, qui, avec ses 300 mégawatts, permettra également la production d'énergie solaire dans la région nord de Djeddah, en collaboration avec notre partenaire. Cela permettra d'injecter une partie importante d'énergie renouvelable sur le réseau saoudien.

Enfin, nous avons une filiale, Sapphire, qui installe des panneaux solaires pour produire de petites quantités d'électricité sur des parkings, des bâtiments, etc. Cette filiale permet d'alimenter des consommateurs électriques à petite échelle. »

Altrad Endel est actif dans divers secteurs de l'industrie, comme la génération d'électricité, le nucléaire, la pétrochimie, l'eau et le gaz. L'entreprise Altrad est aujourd'hui un acteur de référence de l'industrie française. Présente dans plus de 50 pays et affiche un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros. Le Moyen-Orient constitue un marché stratégique pour Altrad, le deuxième après l'Europe continentale.

Anes Chaouachi, directeur régional chez Altrad Endel, a expliqué à Arab news : « Aujourd'hui, nous sommes présents en Arabie saoudite, où nous employons plus de 5 000 personnes, dont 500 Saoudiens, qui font partie de nos équipes. Notre objectif est d'accompagner nos clients pour optimiser leurs installations. Nous leur apportons des solutions intégrées qui leur permettent de maîtriser l'ensemble de leurs services, de réduire le nombre d'interfaces et de les accompagner dans l'optimisation de l'ensemble du cycle de vie de leur installation en travaillant avec eux sur la durabilité, poumon de l'environnement durable. »

Altrad Endel est très présent au Moyen-Orient et nous sommes convaincus que l'Arabie saoudite constituera l'un des marchés les plus importants pour notre groupe dans les années à venir, et nous nous y investissons. »

Le Royaume se caractérise par une abondance de ressources énergétiques renouvelables, telles que l’énergie solaire et l’énergie éolienne, considérées comme les deux principales sources d'énergie verte à fort potentiel et le programme national d'énergie renouvelable, avec tous les projets réalisés et ceux qui sont en cours de construction, témoigne vraiment de la promesse de cette initiative stratégique pour la réalisation de la Vision 2030.


L'Arabie saoudite lève 818 millions de dollars lors de l'émission de sukuk de février

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  • Le sukuk, un instrument de financement conforme à la charia, permet aux investisseurs de détenir une participation partielle dans les actifs de l’émetteur tout en respectant les principes de la finance islamique
  • Selon le Centre national de gestion de la dette, l’émission de février a été répartie en quatre tranches

RIYAD : L’Arabie saoudite a levé 3,07 milliards de riyals saoudiens (818 millions de dollars) grâce à son émission de sukuk en février, alors que le Royaume continue d’exploiter les marchés de la dette pour soutenir ses efforts de diversification économique.
Cette dernière émission libellée en riyals, gérée par le Centre national de gestion de la dette, fait suite à une émission de 3,72 milliards de riyals en janvier. Le Royaume avait levé 11,59 milliards de riyals en décembre et 3,41 milliards de riyals en novembre, selon les données officielles.
Le sukuk, un instrument de financement conforme à la charia, permet aux investisseurs de détenir une participation partielle dans les actifs de l’émetteur tout en respectant les principes de la finance islamique. L’Arabie saoudite est un acteur clé du marché mondial des sukuk, utilisant les ventes de dette pour financer des projets dans le cadre de son plan de transformation économique Vision 2030.
Selon le Centre national de gestion de la dette, l’émission de février a été répartie en quatre tranches. La première, d’une valeur de 585 millions de riyals, arrivera à échéance en 2029, tandis que la deuxième, d’un montant de 1,70 milliard de riyals, arrivera à échéance en 2032. La troisième tranche, d’une valeur de 404 millions de riyals, expirera en 2036, et la dernière tranche, totalisant 376 millions de riyals, arrivera à échéance en 2039.
L’Arabie saoudite devrait jouer un rôle de premier plan dans la dynamique des émissions de dettes et de sukuk au cours des deux prochaines années, a indiqué Fitch Ratings plus tôt ce mois-ci. L’agence a noté que les institutions financières et les entreprises saoudiennes se tournent de plus en plus vers les marchés internationaux de la dette pour diversifier leurs sources de financement.
Un rapport distinct de Fitch prévoit que le marché de la dette en Arabie saoudite atteindra 500 milliards de dollars d’ici la fin de 2025, soutenu par un nombre croissant de projets d’infrastructure et de développement.
Le Royaume devrait également dominer les échéances d’obligations et de sukuk dans la région du Golfe, avec des remboursements attendus totalisant 168 milliards de dollars entre 2025 et 2029, selon un rapport de décembre de Kamco Invest. La dette émise par le gouvernement représentera la plus grande part, avec des échéances estimées à 110,2 milliards de dollars sur cette période.
Dans l’ensemble du Conseil de coopération du Golfe, le marché de la dette a dépassé le cap des 1 000 milliards de dollars d’émissions en circulation à la fin novembre, selon un autre rapport de Fitch.
Par ailleurs, l’émission mondiale de sukuk devrait se situer entre 190 et 200 milliards de dollars en 2025, portée par l’activité sur des marchés clés comme l’Arabie saoudite et l’Indonésie, selon S&P Global. L’agence de notation a rapporté que les ventes mondiales de sukuk avaient totalisé 193,4 milliards de dollars en 2024, en légère baisse par rapport aux 197,8 milliards de dollars en 2023.