Deux ex-assistants de Mélenchon au Parlement européen placés sous le statut de témoin assisté

Alors que le Rassemblement national était visé par une information judiciaire sur ses assistants d'eurodéputés, l'élue Sophie Montel avait dénoncé au parquet de Paris en mars 2017 une vingtaine d'eurodéputés d'autres partis dont certains assistants au Parlement européen avaient par ailleurs des fonctions dans leurs formations politiques respectives. (AFP).
Alors que le Rassemblement national était visé par une information judiciaire sur ses assistants d'eurodéputés, l'élue Sophie Montel avait dénoncé au parquet de Paris en mars 2017 une vingtaine d'eurodéputés d'autres partis dont certains assistants au Parlement européen avaient par ailleurs des fonctions dans leurs formations politiques respectives. (AFP).
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Publié le Mardi 15 novembre 2022

Deux ex-assistants de Mélenchon au Parlement européen placés sous le statut de témoin assisté

  • Laurent Maffeis et Aigline de Causans, qui ont été assistants parlementaires de M. Mélenchon entre 2009 et 2017, ont été interrogés par les juges d'instruction chargés de ces investigations respectivement les 13 et 16 mai,
  • Suite au premier signalement, le parquet de Paris avait ouvert dès mars une enquête préliminaire pour abus de confiance visant plusieurs élus dont certains du MoDem

PARIS: Deux ex-assistants de Jean-Luc Mélenchon au Parlement européen ont été placés en mai sous le statut intermédiaire de témoin assisté dans l'information judiciaire menée à Paris sur des soupçons de détournement de fonds public visant La France insoumise (LFI), faute d'"élément d'incrimination" à ce stade, selon leur défense.

Laurent Maffeis et Aigline de Causans, qui ont été assistants parlementaires de M. Mélenchon entre 2009 et 2017, ont été interrogés par les juges d'instruction chargés de ces investigations respectivement les 13 et 16 mai, a appris mardi l'AFP de sources proches du dossier.

Ce sont les premières personnes et les seules à ce jour à avoir été entendues par les magistrats instructeurs depuis l'ouverture de cette information judiciaire en novembre 2018.

Ils étaient convoqués afin d'être entendus sous le statut de témoin assisté pour détournements de fonds publics, recel et blanchiment de ce délit, ainsi qu'abus de confiance et recel.

"Nous bénéficions dans ce dossier du statut de témoin assisté, un statut intermédiaire indiquant qu'il n'existe aucun indice grave et concordant à l'encontre de mes clients", a réagi leur avocate Jade Dousselin, sollicitée par l'AFP. "Nous ne pouvons que nous féliciter du placement sous ce statut qui démontre qu'il n'a pu être établi aucun élément d'incrimination à l'égard de M. Mélenchon et de ses assistants parlementaires."

S'ils ne sont pas mis en examen ultérieurement, ses clients ne pourront effectivement pas être renvoyés devant le tribunal pour un procès.

L'affaire avait démarré par un signalement de la députée européenne Sophie Montel, qui était à l'époque membre du Front national (FN).

Alors que le parti d'extrême droite était visé par une information judiciaire sur ses assistants d'eurodéputés, l'élue avait dénoncé au parquet de Paris en mars 2017 une vingtaine d'eurodéputés d'autres partis dont certains assistants au Parlement européen avaient par ailleurs des fonctions dans leurs formations politiques respectives. En juin de la même année, elle avait fait un signalement concernant M. Mélenchon et quatre de ses assistants.

« Système »

Suite au premier signalement, le parquet de Paris avait ouvert dès mars une enquête préliminaire pour abus de confiance visant plusieurs élus dont certains du MoDem, qu'il avait ensuite élargie en juillet suivant aux activités de l'ex-eurodéputé du Parti de gauche (2009-2017) et chef de file des Insoumis.

Les investigations sur les conditions d'emploi des assistants d'eurodéputés du MoDem avaient été confiées en juillet 2017 à des juges d'instruction, tandis que celles qui visaient LFI l'ont été en novembre 2018.

Dans ces informations judiciaires, les juges cherchent à déterminer si les assistants, rémunérés avec des crédits européens, ont bien oeuvré pour des tâches concernant le Parlement européen et pas pour des tâches concernant leur parti.

Les investigations concernant le FN, devenu depuis le Rassemblement national (RN), et le MoDem ont depuis été clôturées. Dans l'information judiciaire visant le RN, 29 élus et assistants ont été mis en examen, dont Marine et Jean-Marie Le Pen, tandis que dans celle qui vise le MoDem, ils sont une quinzaine, dont François Bayrou.

Les enquêteurs de l'Oclciff (office anti-corruption) ont conclu que le parti d'extrême droite et le parti centriste avaient mis en place un "système" de détournements des fonds européens pour salarier leurs employés.

Le préjudice du Parlement européen a été évalué pour l'ex-RN à 6,8 millions d'euros entre 2009 et 2017 et pour le MoDem à 1,4 million d'euros.

LFI est visée par une autre information judiciaire, concernant cette fois-ci le financement de la campagne présidentielle de 2017 de M. Mélenchon. Elle a été ouverte à la suite d'un signalement, le 16 mars 2018, de la Commission nationale des comptes de campagne.

Dans ce dossier, trois mises en examen ont été prononcées en 2021 à l'encontre de l'association l'Ere du peuple, fondée en 2015 par des proches du leader de LFI, de la mandataire financière du candidat Marie-Pierre Oprandi et du député Bastien Lachaud. M. Mélenchon conteste toute infraction dans cette enquête.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
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  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".