PARIS: «La finance islamique comme levier de développement en Algérie, un avenir plein d’ambitions»: telle est la thématique de la 7e édition du Forum algérien de la finance islamique (Fafi), qui s’est tenu le 9 novembre à l’hôtel El-Aurassi d’Alger.
Financement de l’économie, levier pour le développement social, échanges d’expérience et présentation des produits de la finance islamique ainsi que son évolution à travers le monde, outils numériques pour assurer l’expansion de la finance islamique en Algérie, apport de la diaspora algérienne à l’étranger: tels sont les thèmes des différents panels animés par des experts et des acteurs de la finance islamique.
Faire connaître la finance islamique aux opérateurs économiques est l’un des objectifs des organisateurs. Ces derniers confirment que ce secteur suscite un intérêt grandissant sur le marché financier. De nombreux présidents et directeurs généraux d'institutions financières islamiques, des investisseurs, des experts et des acteurs économiques participeront à cet événement. Parmi eux, citons Nasser Hideur, directeur général d’Al-Salem Bank Algérie, Mohamed Benarbia, directeur général de Salama Assurances Algérie, Ziane Bouziane Mahfoudh, PDG d’El-Djazair Takaful et Sofiane Mazari, directeur de la division finance islamique de la Banque populaire d’Algérie (CPA), ainsi que de nombreux experts étrangers.
Produits financiers attractifs
La Banque extérieure d’Algérie (BEA) œuvre à l’accélération du développement de la finance islamique en ouvrant des guichets dédiés à cette filière dans plusieurs wilayas du pays. «La banque permet l’ouverture de comptes d'investissement islamique non restreints à terme pour les particuliers et pour les entreprises, le dépôt islamique pour les particuliers, le compte courant islamique, le compte épargne islamique ainsi que le compte dépôt d'investissement non restreint à terme», nous explique l’institution financière au sujet des offres proposées dans ce domaine.
Nous espérons sincèrement que l'Aaoifi et la Banque d'Algérie pourront œuvrer, à travers cette coopération commune, à sensibiliser le public aux services financiers conformes aux dispositions de la charia islamique en Algérie.
Moustapha Ansari
En août dernier, Lazhar Latreche, PDG de la BEA, a indiqué qu’«un montant global de 10 milliards de dinars algériens [1 dinar algérien = 0,0073 euro] d’épargne a été déposé depuis le lancement officiel de cette activité, le 30 décembre 2021». La banque compte proposer de nouveaux produits de la finance islamique destinés aux opérateurs économiques et aux entreprises tels qu’Ijara (équipements et matériels roulants), Mourabaha (marchandises) et Salam, Moucharaka, Moudaraba et Istisna (financement). Rappelons que le produit Mourabaha se décline en plusieurs formes: automobile, consommation et immobilier.
Normes de la finance islamique
De son côté, la Banque d’Algérie (BA) a signé en janvier dernier un mémorandum d’entente avec l’Organisation de comptabilité et d’audit des institutions financières islamiques (Aaoifi) qui lui permet de renforcer la coopération et la coordination dans ce domaine. Désormais, les institutions financières présentes sur le marché algérien pourront bénéficier d’une accréditation qui atteste la pratique des normes de la finance islamique et assurent aux opérateurs la préservation de leurs investissements de toute perception ou de tout versement d’intérêts.
«Nous espérons sincèrement que l'Aaoifi et la Banque d'Algérie pourront œuvrer, à travers cette coopération commune, à sensibiliser le public aux services financiers conformes aux dispositions de la charia islamique en Algérie. Nous souhaitons qu’elles accompagnent les participants dans le marché dans le but de renforcer leurs connaissances, en plus de répondre à la demande croissante sur les produits et les services de la finance islamique», a indiqué Moustapha Ansari, le secrétaire général de l’Aaoifi.
Selon les professionnels du secteur, les formules de financement via les produits de la finance islamique permettent aux opérateurs de se lancer dans la phase d’exploitation de leurs activités sans mettre en péril la totalité de leur trésorerie. Mieux encore, ils considèrent que la finance islamique ne contraint pas les opérateurs aux pénalités de retard, notamment grâce aux intérêts appliqués dans les circuits bancaires classiques.