Ukraine: à Bakhmout, l'entraide pour «survivre»

La retraitée ukrainienne Lyudmyla Kharchenko, 63 ans, réagit en examinant sa maison incendiée à la suite d'un bombardement sur la ville de première ligne de Bakhmout, dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 29 octobre 2022, au milieu de l'invasion militaire russe contre l'Ukraine. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
La retraitée ukrainienne Lyudmyla Kharchenko, 63 ans, réagit en examinant sa maison incendiée à la suite d'un bombardement sur la ville de première ligne de Bakhmout, dans la région de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine, le 29 octobre 2022, au milieu de l'invasion militaire russe contre l'Ukraine. (Photo de Dimitar DILKOFF / AFP)
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Publié le Jeudi 10 novembre 2022

Ukraine: à Bakhmout, l'entraide pour «survivre»

  • Dans l'est de la ville, depuis quatre mois, les forces de Moscou, en tête desquelles les supplétifs du groupe paramilitaire Wagner, ont pris pied
  • La ville elle-même est quotidiennement l'objet de bombardements. Fin octobre, une frappe russe a tué sept personnes

BAKHMOUT: Anatolii remplit vite sa remorque avec des pelletés de charbon. Il faut se hâter, même si l'endroit est le moins exposé de Bakhmout, ville du Donbass ukrainien autour de laquelle de violents combats opposent forces ukrainiennes et russes, dans l'est de l'Ukraine.

Six gros tas de roche noire ont été déposés là par les autorités locales, sur le parking d'un supermarché, fermé depuis longtemps, à l'entrée sud-ouest de la ville qui compte encore près de la moitié des 70.000 habitants d'avant-guerre, selon les autorités.

Dans l'est de la ville, depuis quatre mois, les forces de Moscou, en tête desquelles les supplétifs du groupe paramilitaire Wagner, ont pris pied. En face, l'armée ukrainienne défend son secteur.

Sur le parking, les voitures avec leur remorque se succèdent et repartent avec leur chargement pour livrer ceux qui n'ont pas de véhicule.

A l'arrière d'une Lada, posés en vrac sur le siège : un gros sac de rouleaux de papier toilette, un carton de bougies, et des bombonnes d'eau.

"Le fait que nous soyons encore là et que nous aidions les autres, cela signifie beaucoup pour nous. Nous ne restons pas là à ne rien faire. On ne peut pas survivre tout seul", explique Anatolii, 60 ans, entre deux pelletés.

Les derniers résidents de la ville peuvent prendre jusqu'à deux tonnes de charbon par maison. De quoi se chauffer à l'approche du rude hiver ukrainien, là où il n'y plus depuis mi- octobre, ni électricité ni eau.

Les petits monticules de charbon ont presque disparu. Le bruit des pelles raclant l'asphalte pour ramasser les résidus ne couvre pas celui, incessant, des tirs croisés d'obus qui résonnent avec fracas dans Bakhmout.

«Penser aux autres»

Au début de la guerre il y a huit mois, "nous pouvions dire que nous ressentions des choses (sur ce qui se passait), mais maintenant nous ne faisons que survivre", poursuit Anatolii, barbe blanche et tête couverte d'un bonnet.

"On fait de l'aide humanitaire. J'ai une maison, j'ai des abeilles, ce que j'ai dans mon jardin, je le donne aux gens gratuitement (...) Si quelqu'un a besoin de carottes, de choux, de betteraves, qu'il les prenne (...) Je n'ai pas besoin de beaucoup, tant que cela peut aider les gens à survivre. En ce moment, nous pensons davantage aux autres", plaide-t-il.

Très peu d'habitants s'aventurent dans les rues, hormis pour faire quelques courses le matin sur un petit marché installé sur un trottoir du centre-ville, ou bien dans les derniers magasins d'alimentation encore ouverts.

La ville elle-même est quotidiennement l'objet de bombardements. Fin octobre, une frappe russe a tué sept personnes.

Rare enfant présent dans la ville, Sasha, âgé d'une douzaine d'années, vient d'acheter de la limonade et rentre chez ses parents. "Une roquette est tombée là. Une personne est morte", dit-il en montrant l'une des entrées de son immeuble, avant de s'engouffrer dans le hall.

Les duels d'artillerie sont surtout en périphérie, et la ligne de contact se situe actuellement dans les faubourgs est de la ville. Les combats sont âpres, les morts nombreux, mais les positions sont quasiment figées depuis 4 semaines.

«Nous gagnons»

"C'est devenu plus difficile ces trois derniers jours. (Les Russes) poussent de plus en plus. Mais nos gars tiennent leurs positions", assure à l'AFP Vitalii, un soldat ukrainien de 26 ans, croisé dans un lieu abrité du centre ville.

Deux véhicules de combat y sont stationnés.

L'équipage de l'un des chars vient de recevoir l'ordre d'aller vers la ligne de front, pour tirer ses obus. Il revient 15 mn plus tard, sa mission remplie.

Visage tout rouge, le chef d'équipe sort de son blindé et boit à grande gorgée à une gourde d'eau.

"Quand nous sommes arrivés (à Bakhmout), ont tirait sur le terril, en dehors de la ville. Le jour suivant, nous avons tiré à l'intérieur de la ville. Et aujourd'hui, nous tirons à nouveau à l'extérieur", explique-il, sans vouloir donner son nom.

Les Russes "sont entrés, et nous les avons repoussés. Et maintenant, nous tirons (sur leurs positions) à 2 km de la ville. Donc, en un mot, nous gagnons", résume le soldat dans un grand sourire.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.