WASHINGTON: Un ingénieur de la Marine américaine et sa femme ont été condamnés mercredi à 19 et 21 ans de prison respectivement pour avoir tenté de vendre des secrets sur des sous-marins nucléaires à une puissance étrangère.
Jonathan Toebbe, 44 ans, et sa femme Diana, 46 ans, avaient été arrêtés en octobre 2021 et avaient plaidé coupable quelques mois plus tard dans cette affaire rocambolesque.
Le juge a infligé une peine plus longue à l'épouse car elle avait cherché à minimiser son rôle et a mis plus longtemps à accepter sa responsabilité.
Ils "ont comploté pour vendre des informations classées secret défense, ce qui aurait mis en danger les hommes et les femmes qui portent l'uniforme, ainsi que la sécurité des Etats-Unis", a commenté dans un communiqué Matthew Olsen, qui supervise les dossiers de sécurité nationale au ministère de la Justice.
Jonathan Toebbe travaillait, selon son dossier judiciaire, depuis 2012 à la conception des réacteurs de sous-marins de la classe Virginia, la dernière génération des submersibles d'attaque de la flotte américaine.
En avril 2020, il avait adressé un colis à un pays tiers avec de premiers documents et des instructions pour établir un contact. "Je m'excuse pour cette mauvaise traduction dans votre langue", affirmait l'ingénieur dans son message en promettant de livrer "des informations de grande valeur".
Les autorités judiciaires n'ont jamais précisé quel pays il avait contacté, mais selon le New York Times, il s'agissait du Brésil.
Le colis était parvenu en décembre 2020 à l'attaché de la police fédérale américaine dans ce pays.
Le FBI avait alors noué le contact avec l'ingénieur en se faisant passer pour un représentant de ce pays qui a coopéré, allant jusqu'à placer un signe de reconnaissance sur son ambassade à Washington pour prouver à Jonathan Toebbe que son interlocuteur n'était pas un enquêteur.
Jonathan Toebbe avait reçu entre juin et août des paiements en cryptomonnaies pour 100 000 dollars, en échange de quoi il a remis des informations confidentielles de l'US Navy.
Ces données étaient contenues dans des cartes SD cryptées, déposées par le couple dans des lieux convenus à l'avance et dissimulées dans un sandwich au beurre de cacahuètes, un paquet de chewing-gum ou un emballage de pansement.