Royaume-Uni: les infirmières votent une grève nationale inédite

"Nous apprécions énormément le travail acharné et le dévouement de nos infirmières", a dit mercredi un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak à des journalistes. Le gouvernement est favorable à un règlement salarial "juste" avec le RCN. (Photo, AFP)
"Nous apprécions énormément le travail acharné et le dévouement de nos infirmières", a dit mercredi un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak à des journalistes. Le gouvernement est favorable à un règlement salarial "juste" avec le RCN. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 novembre 2022

Royaume-Uni: les infirmières votent une grève nationale inédite

  • La grève concernera les établissements de santé relevant du système public dans lesquels une majorité d'infirmières ont voté en faveur du mouvement, précise le syndicat
  • Une analyse récente a montré que le salaire d'un infirmier expérimenté a chuté de 20% en termes réels depuis 2010

LONDRES: Les infirmières du Royaume-Uni ont voté en faveur d'une grève nationale pour réclamer des hausses de salaires, ce qui représente une première, a annoncé mercredi le syndicat Royal College of Nursing (RCN), au moment où le pays est frappé par une inflation record.

La grève "devrait commencer avant la fin de l'année", a annoncé sans plus de précisions le RCN dans un communiqué. "Beaucoup des plus grands hôpitaux d'Angleterre seront touchés" par ce mouvement social, a-t-il ajouté.

La grève concernera les établissements de santé relevant du système public dans lesquels une majorité d'infirmières ont voté en faveur du mouvement, précise le syndicat.

"Les résultats sont forts et clairs", a réagi Pat Cullen, la secrétaire du RCN, citée dans le communiqué.

"La colère s'est transformée en action, nos membres ont dit que +trop c'est trop+", a-t-elle ajouté, dénonçant les conditions de travail et les faibles salaires des infirmières.

Une analyse récente a montré que le salaire d'un infirmier expérimenté a chuté de 20% en termes réels depuis 2010.

Le syndicat demande une augmentation de salaire de 5% de plus que l'inflation mesurée par l'indice des prix de détail, qui a dépassé les 12% en septembre (l'indice des prix à la consommation, référence pour évaluer le niveau général des prix, a atteint 10,1% en septembre).

La nature exacte de la grève n'a pas encore été déterminée, mais il est probable que les patients, déjà confrontés à des listes d'attente record, devront faire face à des perturbations au niveau des opérations et des rendez-vous.

"Cette action est autant pour les patients que pour les infirmières. Les conditions se sont tellement dégradées et nous avons un fort soutien du public pour les améliorer", a défendu Pat Cullen, appelant le gouvernement à débloquer des fonds dans le cadre du budget qu'il doit présenter la semaine prochaine.

Le Premier ministre Rishi Sunak et le chancelier de l'Echiquier Jeremy Hunt sont déjà confrontés à un trou de 50 milliards de livres (56,7 milliards d'euros) dans les finances publiques, mais ont affirmé que le système de santé public (NHS) est une de leurs priorités.

"Nous apprécions énormément le travail acharné et le dévouement de nos infirmières", a dit mercredi un porte-parole du Premier ministre Rishi Sunak à des journalistes. Le gouvernement est favorable à un règlement salarial "juste" avec le RCN, a-t-il ajouté.

Mais la demande d'une augmentation de salaire de 17%, si elle était étendue à l'ensemble des salariés de la NHS, coûterait 9 milliards de livres (10,2 milliards d'euros), a poursuivi ce porte-parole. "Dans la situation actuelle, ce n'est tout simplement pas possible", a-t-il dit.

Le ministre de la Santé Steve Barclay a aussi salué dans un communiqué le travail des agents du NHS mais a dit "regretter profondément" ce vote, rappelant que le gouvernement a attribué à plus d'un million de travailleurs du NHS une augmentation de 1.400 livres cette année, après une hausse de 3% l'an dernier.

"Notre priorité est d'assurer la sécurité des patients durant la grève", a-t-il ajouté.

Les actions syndicales se sont enchaînées ces derniers mois dans le pays sur fond d'inflation galopante.

Des dizaines de milliers d'employés de divers secteurs - de la poste aux systèmes juridiques en passant par les télécommunications - se sont mis en grève depuis cet été.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.