DJEDDAH: Les politiques de lutte contre le réchauffement climatique doivent être coordonnées avec les organisations non gouvernementales, a affirmé le président égyptien lors de la dernière réunion de l'Initiative sur le changement climatique en Méditerranée orientale et au Moyen-Orient (EMME-CCI).
S'exprimant lors d'une réunion du groupe, en marge de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP27) à Charm el-Cheikh, Abdel Fattah al-Sissi a déclaré que la communauté scientifique jouait un rôle clé dans cette initiative, ce qui la distinguait des autres organisations.
Ses paroles ont été reprises par d'autres dirigeants de la région, qui ont parlé de l'impact que le changement climatique avait déjà sur leur pays.
Al-Sissi a précisé que «malgré la responsabilité première des États et des gouvernements, les autres acteurs non gouvernementaux doivent jouer des rôles complémentaires et de soutien en fonction de leurs responsabilités et œuvrer en faveur des principes de coopération et de participation».
«Ce qui distingue cette initiative, dans le cadre de laquelle nous nous réunissons aujourd'hui, des autres initiatives, c’est la composante scientifique qu'elle englobe, qui est indispensable si nous cherchons à harmoniser nos efforts sur le changement climatique avec les meilleurs moyens scientifiques dont nous disposons», a-t-il ajouté.
L'EMME-CCI a été lancée en 2019 après avoir été initiée par Chypre. Le président égyptien a affirmé que la région avait connu de graves événements climatiques ces dernières années, des incendies de forêt aux inondations en passant par des pluies torrentielles, entraînant de nombreuses pertes humaines et financières.
«Nous avons confiance dans les pays qui peuvent mettre en œuvre cette initiative dans le cadre de la coordination des politiques relatives au changement climatique», a-t-il indiqué. «C'est une région qui, comme vous le savez, est l'une des plus touchées du monde par les conséquences du changement climatique et ses effets dévastateurs à tous les niveaux», a-t-il ajouté.
Au cours de la réunion, le président irakien, Abdel Latif Rachid, a déclaré que le moment était venu d'agir et de mettre en œuvre les mesures. «Je pense que nous disposons de suffisamment d'informations, de connaissances, de technologies sur tous les aspects du changement climatique, du climat à proprement parler, pour nous attaquer à ces problèmes», a-t-il affirmé.
Il a souligné le besoin considérable qu’ont tous les pays de soutenir un plan d'exécution pour apporter des solutions.
«Il faudra du temps pour mettre en œuvre et obtenir les financements nécessaires. Il existe des facteurs directs et indirects influant sur le climat, notamment l'augmentation de la population, ce qui a des conséquences sur le changement climatique», a indiqué Abdel Latif Rachid.
Il a affirmé que l’un des principaux facteurs influant sur le changement climatique était la pollution industrielle, et que les procédures opérationnelles à mettre en oeuvre étaient très importantes. Il a ajouté que des procédures devaient être mises en place pour garantir une bonne coopération.
«Sur la manière dont nous travaillons à l'amélioration de nos systèmes, en particulier des systèmes d'irrigation, nous ne pouvons pas retourner à l'époque du gaspillage de l'eau», a-t-il poursuivi. «Nous devons trouver d’autres systèmes avec de nouvelles technologies au niveau du système d'irrigation pour limiter le gaspillage d'eau à l'avenir», a-t-il ajouté.
Le ministre chypriote de l'Agriculture, Nicos Kouyialis, a affirmé que la région du Moyen-Orient avait été classée par la communauté scientifique comme un point chaud du changement climatique mondial et qu'une action coordonnée était nécessaire. «Une action basée sur des connaissances scientifiques solides est nécessaire pour résoudre les problèmes du changement climatique au Moyen-Orient», a-t-il assuré.
«Je n’ai aucun doute sur le fait que nous agirons de toute urgence, que nous collaborerons et coordonnerons nos efforts, en vue d’assurer un meilleur environnement pour l'avenir», a ajouté le président chypriote, Nicos Anastasiades.
Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a pour sa part déclaré qu'il espérait avoir un transfert d'énergie suffisant non seulement pour la région, mais aussi pour l'exportation vers l'Europe.
«L'une des questions importantes qui nous concerne directement, et pour laquelle nous aspirons également à une coopération accrue – nous en avons discuté avec Abdel Fattah al-Sissi – est celle de projets énergétiques visant à assurer un transfert d'énergie plus efficace, non seulement pour une utilisation dans la région, mais également pour une exportation vers le marché européen », a déclaré Mitsotakis.
Bisher al-Khasawneh, le Premier ministre jordanien, a attiré l’attention sur les effets du changement climatique sur l'environnement, l'alimentation et la population.
«Ils augmentent de jour en jour et sont annonciateurs d’une catastrophe dans le futur. C'est la raison pour laquelle nous devons lancer une initiative pour faire face à ces conséquences dues au changement climatique. La Jordanie s'engage à respecter et à prendre toutes les mesures pour des solutions globales et à assurer une croissance verte tout en mettant en œuvre nos ambitions nationales», a-t-il indiqué.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com