PARIS: "Zéro métro" : De fortes perturbations sont attendues jeudi dans les transports parisiens, en raison d'un appel à la grève pour une hausse des salaires qui s'annonce suivi.
La Régie des transports parisiens (RATP), qui gère les lignes de métro de la capitale française, s'attend à une journée noire, avec cet appel relayé par tous les syndicats. Une manifestation est également prévue à 14H00 (13H00) jusqu'au centre de Paris.
Selon de premières estimations de la RATP lundi, le trafic sera "très fortement perturbé" sur le métro et les trains de banlieue qu'elles gère, et "perturbé sur le bus et tramway".
Le mot d'ordre – augmentation des salaires et amélioration des conditions de travail via des recrutements – est fédérateur dans une entreprise où le climat social est fortement dégradé.
Une situation tendue, sur fond d'inflation qui touche toute l'Europe, à laquelle va devoir s'atteler l'ex-Premier ministre Jean Castex, probable futur patron de la RATP qui doit être auditionné mardi au parlement.
Cette journée de grève prévue de longue date se double d'un appel plus large à la mobilisation nationale de la CGT, premier syndicat dans les services publics.
La CGT réclame un coup de pouce au Smic (salaire minimum) et l'indexation des salaires sur l'inflation.
La précédente journée de grève et de manifestation, le 27 octobre, en pleines vacances scolaires, avait peu mobilisé: la police avait recensé 14.000 manifestants en province et 1.360 à Paris, la CGT ne donnant pas de chiffre.
Cette fois-ci, Céline Verzeletti, secrétaire confédérale CGT, dit s'attendre avec "150 à 200 points de manifestation" à une mobilisation au moins équivalente à celle du 18 octobre, au plus fort de la grève des raffineries. Il y avait alors eu 107.000 manifestants selon la police (300.000 selon le syndicat), avec des grèves dans le nucléaire et les transports.
Interrogé par l'AFP, l'historien Stéphane Sirot, spécialiste du syndicalisme, s'attend à une journée "pas forcément très rassembleuse" sur fond d'élections professionnelles dans la fonction publique. Selon lui, la CGT joue sa première place dans le public après l'avoir perdu dans le privé.
L'urgence est plutôt de voir "comment on va faire sur les retraites", résume une source au sein d'un syndicat. Le projet de réforme du gouvernement qui prévoit un report de l'âge de départ et qui devrait être présenté début 2023 fait l'unanimité syndicale contre lui.