La machine à voter, bête noire des républicains aux «midterms» américaines

Sur cette photo d'archive prise le 28 octobre 2022, un homme quitte un bureau de vote lors d'un vote anticipé pour les élections américaines de mi-mandat à Silver Spring, dans le Maryland. (AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 28 octobre 2022, un homme quitte un bureau de vote lors d'un vote anticipé pour les élections américaines de mi-mandat à Silver Spring, dans le Maryland. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 03 novembre 2022

La machine à voter, bête noire des républicains aux «midterms» américaines

  • Au moins deux comtés ruraux, chacun dans un Etat électoralement pivot - l'Arizona et le Nevada, ont récemment autorisé le comptage manuel des suffrages
  • Des entreprises spécialisées dans les opérations de vote ont déposé une série de plaintes en diffamation contre des militants pro-Trump et des médias conservateurs

WASHINGTON: Dans les mélodrames qui accompagnent parfois les élections américaines, le premier rôle revient souvent à une actrice anonyme: la machine à voter. Reviendra-t-elle semer la controverse aux législatives mardi? En tout cas, les républicains radicaux la descendent déjà en flammes.

Ces républicains, amateurs de scénarios complotistes, prônent un retour au bon vieux comptage manuel des bulletins même si, selon les experts, celui-ci génère davantage d'erreurs et de délais lors du dépouillement.

Au moins deux comtés ruraux, chacun dans un Etat électoralement pivot - l'Arizona et le Nevada, ont récemment autorisé le comptage manuel des suffrages. Ils ont justifié leur décision par la défiance suscitée localement par les urnes électroniques.

Cette mesure prise dans le comté de Cochise et le comté de Nye s'inscrit dans un contexte de défiance alimentée depuis 2020 par les accusations infondées d'une fraude généralisée à la présidentielle, émanant du camp de Donald Trump.

L'ex-président républicain et ses alliés ont en particulier critiqué les matériels de vote utilisés pour enregistrer et compter les voix, en affirmant notamment que des logiciels avaient été conçus à l'étranger.

Rage contre les machines 

Mais passer au comptage manuel n'est pas anodin et exige du temps, expliquent les spécialistes qui s'inquiètent d'un risque accru d'imbroglios.

"Ces changements de dernière minute dans le Nevada et l'Arizona instaurent des conditions chaotiques qui favorisent les erreurs et sapent la confiance, notamment car c'est plus compliqué pour le public de surveiller", assure à l'AFP Pamela Smith, présidente de l'organisation apolitique Verified Voting.

La branche du Nevada de l'American Civil Liberties Union, grande organisation américaine de défense des libertés, a la semaine dernière assigné en justice le comté de Nye, dans l'espoir de le voir revenir sur sa décision de comptage manuel.

L'offensive républicaine anti-machines à voter dépasse cependant largement les frontières de ces deux comtés.

Kari Lake, la candidate républicaine au poste de gouverneur de l'Arizona, a engagé une action devant la justice fédérale pour que l'Etat écarte les machines tabulatrices, "potentiellement non sécurisées" et qui selon elle "privent les électeurs de leur droit d'avoir leur vote compté et enregistré selon un processus exact, vérifiable, légal et transparent".

Mme Lake n'a pas fourni de preuves étayant ces accusations et a été déboutée. Elle a fait appel.

Les recherches sur le sujet semblent lui donner tort: par exemple, une étude publiée en 2018 dans l'Election Law Journal, portant notamment sur l'élection de 2016 dans l'Etat du Wisconsin, a montré que les comptages électroniques "étaient, dans l'ensemble, davantage exacts".

Crainte de l'imbroglio 

"Les machines de comptage fournissent exactitude, efficacité et rapidité au processus de traitement des voix", souligne également Gregory Miller, cofondateur de l'organisation OSET Institute. Selon lui, le comptage manuel fait planer le risque d'un "chaos provoqué".

Regrettant d'être régulièrement éreintées publiquement, des entreprises spécialisées dans les opérations de vote ont déposé une série de plaintes en diffamation contre des militants pro-Trump et des médias conservateurs.

Parmi ces sociétés, Dominion Voting System, qui avait fourni des machines à voter à une grosse vingtaine d'Etats pour l'élection de 2020, a assigné Fox News en justice, exigeant 1,7 milliard de dollars de dommages-intérêts. Dominion a affirmé que la désinformation "virale" à son encontre avait "gravement nui" à ses activités autrefois florissantes et que ses employés avaient "été suivis, harcelés, et fait l'objet de menaces de mort".

A quelques jours seulement du 8 novembre, les inquiétudes se renforcent en tout cas. "Il existe un risque grave que l'élection dégénère en des revendications incalculables de la part de négateurs et de ceux qui cherchent à instiller la crainte, l'incertitude et le doute", avertit M. Miller.

"Il est possible que les résultats des élections de mi-mandat ne soient pas établis avant des mois", a-t-il ajouté.

Aux Etats-Unis, personne n'a oublié le gigantesque imbroglio du comptage des voix en Floride lors de la présidentielle de 2000, qui opposait le républicain George W. Bush au démocrate Al Gore.

Au coeur de la polémique se trouvaient des machines souvent anciennes, utilisées pour lire des fiches perforées, dont les trous avaient parfois été mal percés.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Short Url
  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Short Url
  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Short Url
  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.