À six jours de l'élection, Biden avertit contre un risque de «chaos en Amérique»

Le président américain Joe Biden prononce une allocution sur la préservation et la protection de la démocratie à la gare Union, le 2 novembre 2022 à Washington (Photo, AFP).
Le président américain Joe Biden prononce une allocution sur la préservation et la protection de la démocratie à la gare Union, le 2 novembre 2022 à Washington (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 03 novembre 2022

À six jours de l'élection, Biden avertit contre un risque de «chaos en Amérique»

  • «Nous ne pouvons plus tenir la démocratie pour acquise», a averti le dirigeant démocrate, le ton grave
  • Certains agents électoraux et élus ont aussi dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations

WASHINGTON: "C'est inédit, illégal, et anti-américain": à six jours des élections de mi-mandat, le président américain Joe Biden a mis en garde mercredi les candidats prêts à refuser les résultats du vote, assurant que cela "ouvre la voie au chaos".

"Nous ne pouvons plus tenir la démocratie pour acquise", a averti le dirigeant démocrate, le ton grave.

Le président Biden s'exprimait à quelques encablures du Capitole, siège du Congrès américain que les partisans de Donald Trump, convaincus de sa victoire à l'élection de 2020, avaient attaqué dans un chaos sans nom, le 6 janvier 2021.

"J'aimerais pouvoir dire que l'assaut contre notre démocratie a pris fin ce jour-là. Mais je ne peux pas", a déclaré Joe Biden, énumérant le nombre de candidats prêts à refuser les résultats du vote aux élections du 8 novembre, le premier scrutin organisé dans l'ensemble du pays depuis cette attaque.

"Il y a des candidats qui se présentent à tous les échelons de l'administration américaine (...) qui refusent de s'engager à accepter les résultats des élections auxquelles ils sont candidats", a alerté le locataire de la Maison Blanche.

«Des truquages»

Lors de cette élection, les Américains sont appelés à renouveler l'ensemble des sièges de la Chambre américaine des représentants et un tiers du Sénat. Toute une série de postes de gouverneurs et d'élus locaux sont également en jeu.

Parmi ces candidats, l'ascension fulgurante de Kari Lake, candidate au poste de gouverneure dans l'Etat très disputé de l'Arizona, donne des sueurs froides aux démocrates.

La républicaine continue de dénoncer le résultat de la présidentielle de 2020, assurant que l'élection a été volée à Donald Trump, malgré les innombrables preuves du contraire. Cette quinquagénaire menace aussi de ne pas reconnaître le résultat de son propre scrutin. "Je vais gagner l'élection, c'est le résultat que j'accepterai", a déclaré la candidate à CNN.

L'ancien président Donald Trump, qui n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020, semble aussi se préparer à contester le résultat des "midterms", s'ils venaient à être défavorables aux républicains.

"Cela ouvre la voie au chaos en Amérique", a martelé Joe Biden, appelant également le pays à s'opposer à la "violence politique et l'intimidation des électeurs".

Le président a pris pour exemple le cas de Paul Pelosi, le mari de la cheffe démocrate Nancy Pelosi, attaqué à coups de marteau à son domicile vendredi matin. L'agresseur a indiqué qu'il cherchait en réalité la dirigeante américaine.

Certains agents électoraux et élus ont aussi dit avoir constaté une hausse des menaces et intimidations.

Les personnes propageant ces théories sont "déterminées, et parviennent à se faire entendre", a prévenu Joe Biden, qui tente tant bien que mal d'axer le débat autour de la protection de la démocratie, quand les républicains l'attaquent sur son bilan économique.

Inflation «cruelle»

Accusant le président démocrate d'une gestion "cruelle" de l'inflation, les républicains se montrent de plus en plus confiants dans leurs chances de le priver de ses majorités au Congrès.

Or, selon un sondage de l'université Quinnipiac publié mercredi, 36% des Américains estiment que l'inflation est l'enjeu le plus "urgent" auquel le pays est confronté.

Le droit à l'avortement, autour duquel les démocrates ont tenté de mobiliser leur base, arrive en deuxième place, à seulement 10%. Les élections sont à 6%.

Selon les enquêtes d'opinion les plus récentes, l'opposition républicaine a de très grandes chances de s'emparer de la Chambre. Le sort du Sénat reste plus incertain.

Joe Biden s'efforce d'inverser la vapeur. Les Américains "souffrent toujours" de l'inflation, a-t-il reconnu mercredi dans une allocution à la Maison Blanche consacrée aux emplois dans l'industrie, après avoir assisté à des démonstrations de maçonnerie et de soudure.

Affrontant un vent défavorable, le parti démocrate a appelé ses poids lourds à la rescousse, comme l'ancien président Barack Obama et ses incontestables talents oratoires.

"Si vous êtes angoissé ou frustré en ce moment, ne vous plaignez pas. Ne faites pas la sourde oreille. Ne laissez pas l'autre camp vous convaincre que votre vote ne compte pas", a plaidé Barack Obama, en déplacement mercredi dans l'Etat très disputé de l'Arizona, l'Etat, de Kari Lake.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

Short Url

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Short Url
  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
Short Url
  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.