LONDRES: Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ), organisme de surveillance des médias, a renouvelé mardi son appel aux autorités iraniennes afin de libérer tous les journalistes détenus dans le pays.
Le CPJ, une organisation américaine indépendante à but non lucratif, a exigé la libération de 37 reporters et a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à mener une enquête équitable et indépendante sur toutes les violations présumées des droits de l’homme commises par le gouvernement iranien.
«Les autorités iraniennes doivent libérer tous les journalistes détenus immédiatement et sans condition», a déclaré Jodie Ginsberg, présidente du CPJ.
«Les autorités iraniennes tentent de passer sous silence un moment critique de l’histoire du pays et, ce faisant, ont fait de l’Iran l’un des principaux geôliers de journalistes dans le monde en un temps étonnamment court», a-t-elle ajouté.
Selon le groupe de pression, depuis que les troubles actuels ont éclaté dans le pays en septembre, la police a arrêté 51 journalistes. Le CPJ a documenté la libération sous caution de seulement 14 d’entre eux.
L’Iran est en proie aux plus grandes manifestations antigouvernementales dans le pays depuis des décennies. Elles ont été déclenchées par la mort en garde à vue, le 16 septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, qui avait été arrêtée trois jours auparavant pour avoir prétendument enfreint les lois vestimentaires strictes du pays.
Ce soulèvement s’est poursuivi malgré la répression du gouvernement, qui a entraîné la mort de plus de 250 personnes et l’arrestation et la détention de milliers d’autres.
Dans sa tentative d’écraser les protestations, le régime tente également de réduire les médias au silence. Selon la Coalition pour les femmes dans le journalisme, basée à New York, près de la moitié des journalistes détenus en raison de leur couverture des manifestations sont des femmes.
La semaine dernière, Niloofar Hamedi et Elahe Mohammadi, les femmes journalistes qui ont annoncé la mort d’Amini aux mains de la «police des mœurs» iranienne, ont été accusées par le gouvernement iranien d’être des agentes de la CIA et de servir de «principales sources d’information pour les médias étrangers». Si elles sont reconnues coupables, elles risquent la peine de mort.
L’Association des journalistes iraniens a publié une réponse dans laquelle elle affirme que «ce qu’elles (les autorités iraniennes) ont cité comme preuve de leurs accusations est la définition exacte du devoir professionnel des journalistes».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com