Brésil: Bolsonaro appelle au déblocage des routes mais soutient les «manifestations légitimes»

Des partisans du président brésilien Jair Bolsonaro participent à une manifestation pour demander une intervention fédérale dans le centre-ville de Rio de Janeiro, le 2 novembre 2022 (Photo, AFP).
Des partisans du président brésilien Jair Bolsonaro participent à une manifestation pour demander une intervention fédérale dans le centre-ville de Rio de Janeiro, le 2 novembre 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 03 novembre 2022

Brésil: Bolsonaro appelle au déblocage des routes mais soutient les «manifestations légitimes»

  • À Sao Paulo, des milliers de bolsonaristes manifestaient devant le commandement militaire du sud-est
  • Une manifestation similaire devant le quartier général de l'armée à Brasília réunissait également des milliers de protestataires

SAO PAOLO: Le président sortant Jair Bolsonaro a demandé mercredi à ses partisans de débloquer les routes du Brésil tout en cautionnant les "manifestations légitimes", à l'issue d'une journée où ses soutiens, massés devant des lieux de commandement, ont réclamé une intervention de l'armée.

"Je vous lance un appel: débloquez les routes. Cela ne me paraît pas faire partie des manifestations légitimes", a dit le dirigeant d'extrême droite, battu par Lula à la présidentielle, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, en référence aux barrages maintenus dans plus de la moitié des Etats, même s'ils étaient moins nombreux que la veille.

"D'autres manifestations qui se tiennent dans tout le Brésil, dans d'autres endroits, font partie du jeu démocratique, elles sont les bienvenues", a-t-il ajouté.

Cette journée de mobilisation a été entachée par un épisode violent: sur un barrage routier près de Mirassol, dans l'Etat de Sao Paulo (sud-est), un automobiliste a percuté des manifestants, faisant au moins sept blessés selon la chaîne CNN.

Certains bolsonaristes se sont révélés menaçants envers les journalistes dont une équipe de l'AFP, notamment à Sao Paulo, où le nombre de manifestants avait commencé à baisser en fin d'après-midi.

Ces protestations avaient lieu au lendemain de l'allocution de Jair Bolsonaro, ex-capitaine de l'armée nostalgique de la dictature militaire (1964-85), battu de peu à la présidentielle dimanche par l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010).

Il a rompu mardi un lourd silence de deux jours pour dire qu'il "respecterait" la Constitution et a donné le feu vert à la transition avec son successeur de gauche Lula.

Mais il a aussi délivré un message reçu comme un encouragement par ses soutiens: "Les manifestations pacifiques seront toujours bienvenues".

Selon lui, elles sont "le fruit de l'indignation et d'un sentiment d'injustice concernant la façon dont le processus électoral s'est déroulé", une phrase reprise mercredi par son fils député, Eduardo Bolsonaro, dans une publication sur Instagram qui montrait une vue aérienne de la manifestation à Rio de Janeiro.

«Intervention fédérale»

À Sao Paulo, des milliers de bolsonaristes manifestaient devant le commandement militaire du sud-est, exigeant une intervention de l'armée aux cris de "intervention fédérale tout de suite", a constaté une journaliste de l'AFP-TV.

Une manifestation similaire devant le quartier général de l'armée à Brasília réunissait également des milliers de protestataires, selon un photographe de l'AFP, certains scandant "résistance civile".

Même scénario à Rio de Janeiro, où des milliers de manifestants chantaient devant le commandement militaire: "Lula, voleur, ta place est en prison", selon un journaliste de l'AFP-TV.

"On demande (...) une intervention militaire pour que notre pays ne devienne pas communiste", a expliqué à l'AFP-TV Rodrigo da Mata, un vendeur de 41 ans, à Sao Paulo.

"Nous ne reconnaissons pas le résultat de l'élection parce que nous savons qu'elle a été frauduleuse. Comme tout ce que fait le PT", ajoute-t-il au sujet du Parti des Travailleurs de Lula.

Des saluts nazis ont été filmés lors de manifestations dans l'Etat méridional de Santa Catarina.

Selon le site d'informations UOL, des manifestations en faveur d'une intervention de l'armée ont eu lieu mercredi devant des bâtiments militaires de 11 Etats (sur 27) du pays.

"Ça ne sert à rien de pleurer, on a perdu la partie", avait pourtant déclaré au quotidien O Globo le vice-président Hamilton Mourao, qui a souvent affiché son esprit d'indépendance par rapport au chef de l'Etat.

Menace de pénurie

Le nombre de barrages routiers a baissé de près de moitié mercredi: la police de la route fédérale (PRF) a annoncé avoir enregistré quelque 146 barrages, contre 271 la veille, dans 16 Etats du Brésil, selon un bilan publié mercredi après-midi. Quelque 688 manifestations de cette nature ont été dispersées, a-t-elle précisé.

Leur nombre a drastiquement baissé à partir du moment où la police a commencé à faire usage de la force avec l'aval de la Cour suprême, qui l'a exhortée à recourir à "tous les moyens nécessaires" pour débloquer les chaussées.

"Nous ne pouvons pas utiliser les méthodes de la gauche, (...) qui empêchent la liberté de circulation", avait dit mardi le président Bolsonaro.

À Sao Paulo les forces de l'ordre ont dû utiliser du gaz lacrymogène et des canons à eau pour rétablir la circulation sur la route Castello Branco, principal axe routier reliant le poumon économique du Brésil au centre-ouest du pays, haut lieu de l'agronégoce.

Les barrages ont entraîné des difficultés d'approvisionnement au Brésil, qui compte presque exclusivement sur le transport routier pour l'acheminement des biens et produits alimentaires.

La Confédération nationale des industries a averti dès mardi du "risque de pénuries et de manque de combustible" si les barrages routiers n'étaient pas rapidement levés.

Le site d'information G1 estimait pour sa part que 70% des supermarchés constataient déjà des ruptures d'approvisionnement de certains produits.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.