BEYROUTH : En ce 11 novembre, date hautement symbolique commémorant la fin des combats de la Première Guerre mondiale, une attaque contre des diplomates occidentaux a été perpétrée dans un cimetière de Djeddah, en Arabie saoudite. A l'issue de cet attentat qui a eu lieu lors d’une cérémonie officielle, un employé consulaire grec ainsi qu’un policier saoudien ont été blessés.
Les forces de sécurité saoudiennes sont tout de suite intervenues pour venir en aide aux personnes présentes sur les lieux. Une enquête lancée par les services de sécurité du Royaume est actuellement en cours, afin de poursuivre les commanditaires de ce crime.
La France, l’Italie, la Grèce, le Royaume-Uni et les États-Unis ont exprimé leur soutien envers le gouvernement saoudien face à cet événement. Le parlementaire anglais James Cleverly a par ailleurs déclaré être «convaincu que les autorités saoudiennes enquêteront sur cette attaque et poursuivront les responsables de cet acte lâche».
L’ambassadeur de Djibouti en Arabie saoudite, Dya-eddine Saïd Bamakhrama, a lui aussi tenu à s’exprimer : «Nous condamnons fermement l'acte terroriste qui visait un cimetière non musulman à Djeddah, et nous souhaitons un prompt rétablissement aux blessés. Nous sommes solidaires avec L’Arabie saoudite. Ces actes terroristes n'affecteront pas la position de ce pays glorieux.»
Un acte condamné par le Royaume
Le Royaume condamne fermement ces attaques. En effet, l’Arabie saoudite et les pays occidentaux, dont la France, partagent des intérêts stratégiques, consolidés par plusieurs partenariats et une coopération accrue dans les domaines scientifiques, culturels et techniques.
Comme le précise M. Mazen Hakki, conseiller consulaire en Arabie saoudite: « Cet acte isolé n’a rien à voir avec la position de l’Arabie saoudite, ou de la société saoudienne de manière générale. Malgré l’existence de quelques réprobations sur les réseaux sociaux depuis l’histoire des caricatures en France, la société saoudienne n’a absolument rien contre la France, ni son peuple. De plus, les Français se sentent tout à fait en sécurité dans le Royaume.»
En effet, cet attentat a eu lieu deux semaines après l’attaque au couteau contre un garde du consulat de France à Djeddah, à la suite de la publication de caricatures du prophète Mahomet par le journal satirique Charlie Hebdo. Une agression elle aussi fermement réprimandée par la couronne.
Un ambassadeur français qui s’est confié à Arab News, a insisté sur le fait qu’«avant d’établir tout jugement, il faudrait attendre les résultats de l’enquête». Il a par ailleurs ajouté avoir l’impression que «les médias vont un peu vite en reliant cet attentat à l’affaire des caricatures. Le terrorisme étant multiforme, il n’obéit pas forcément à des considérations rationnelles.»
Le 16 octobre dernier, la Ligue musulmane mondiale (ONG basée à La Mecque), avait de surcroît qualifié la décapitation du professeur d’histoire Samuel Paty d’«horrible attaque terroriste», et a appelé à lutter contre toute forme d’idéologie extrémiste qui encourage ces crimes. Ainsi, l’Arabie saoudite, plus que jamais engagée dans le combat contre le terrorisme, notamment à travers la coalition islamique antiterroriste qu’elle dirige, redoublera d'efforts et renforcera les moyens alloués à cette lutte internationale.