Voyage délicat en vue pour Olaf Scholz à Pékin

 Olaf Scholz rencontrera le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang sur une seule journée en raison de la politique zéro Covid drastique sur place. (AFP).
 Olaf Scholz rencontrera le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang sur une seule journée en raison de la politique zéro Covid drastique sur place. (AFP).
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Publié le Mardi 01 novembre 2022

Voyage délicat en vue pour Olaf Scholz à Pékin

  • La Chine attend de ces consultations «un nouvel élan» dans ses «relations étroites» avec l'Allemagne, a indiqué mardi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian
  • Côté chancellerie, ce déplacement, le premier d'un dirigeant européen depuis 2019, est présenté comme une «visite d'entrée en fonction» d'Olaf Scholz, au pouvoir depuis près d'un an

BERLIN : Olaf Scholz se rend vendredi en Chine pour une visite très controversée à un moment où l'Occident durcit sa position face à Pékin pour sa proximité avec la Russie et ses violations présumées des droits humains.

Il rencontrera le président Xi Jinping et son premier ministre Li Keqiang sur une seule journée en raison de la politique zéro Covid drastique sur place.

La Chine attend de ces consultations "un nouvel élan" dans ses "relations étroites" avec l'Allemagne, a indiqué mardi un porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian, ajoutant que "la situation internationale" serait aussi au menu.

Côté chancellerie, ce déplacement, le premier d'un dirigeant européen depuis 2019, est présenté comme une "visite d'entrée en fonction" d'Olaf Scholz, au pouvoir depuis près d'un an.

Il sera accompagné d'industriels, comme les patrons de Volkswagen et BASF, la Chine étant le premier partenaire économique de l'Allemagne et un marché vital pour son puissant secteur automobile.

Leur présence a suscité de vives critiques de toutes parts en Allemagne.

"Les Allemands s'envolent vers Pékin dans l'espoir de faire du +business as usual+", s'est notamment insurgé le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung dans un éditorial au vitriol.

Mauvais timing

Et ce alors même que les tensions s'accumulent avec la Chine, en raison de sa "neutralité" affichée - vue comme un soutien tacite au Kremlin - dans la guerre en Ukraine, ses menaces répétées sur l'île de Taïwan dont elle revendique la propriété et les violations des droits humains, notamment contre la minorité musulmane des Ouïghours du Xinjiang.

Après qu'un rapport fin août du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme (HCDH) a évoqué de possibles crimes contre l'humanité dans cette région, le chancelier a décidé d'aller à Pékin et "de rendre hommage à Xi Jinping au mépris des souffrances endurées par des millions de personnes", a fustigé Dolkun Isa, président du congrès mondial des Ouïghours, devant la presse mardi à Berlin.

La date du déplacement est jugée de surcroît malheureuse car elle intervient peu de temps après la reconduction de Xi Jinping à la tête du parti communiste chinois et du pays tout entier.

"Naturellement, les pouvoirs politiques chinois vont pouvoir présenter la visite du chancelier comme une justification de leur politique" autocratique, décrypte pour l'AFP Heribert Dieter, politologue à l'institut de géopolitique allemand SWP.

Olaf Scholz aurait tout aussi bien pu attendre la réunion des chefs d'Etats du G20 en Indonésie à la mi-novembre pour consulter le président chinois avec ses partenaires occidentaux.

"Nous avons donc un conflit géopolitique entre la Chine et les pays occidentaux, en particulier les Etats-Unis. Et la partie allemande montre clairement qu'elle veut poursuivre ses relations intensives avec la Chine", poursuit M. Dieter.

Berlin choisit de suivre "son propre chemin", juge le politologue.

Le chancelier s'en défend toutefois. Son porte-parole Stefan Hebestreit a fait état lundi de consultations en amont de la visite avec ses principaux alliés européens. Et les sujets des droits de l'homme seront aussi abordés, a-t-il assuré.

«Chine bashing»

Pour Olaf Scholz, la Chine sera l'un des grands centres d'influence dans le monde multipolaire en émergence dont on ne peut pas se détourner.

Une façon de réduire la dépendance économique consiste à diversifier les sources d'approvisionnement et les investissements directs, a récemment rappelé Stefan Hebestreit.

Une voie que les grands groupes très engagés en Chine rechignent à suivre à ce stade. Le patron du groupe chimique BASF Martin Brudermüller a récemment mis en garde contre le "Chine bashing".

Le chancelier marche sur la corde raide entre le lobbying des grands patrons et les pressions exercées dans sa coalition.

Les ministres écologistes des Affaires étrangères et de l'Economie exhortent à une plus grande fermeté avec la Chine, notamment sur la question des droits humains.

"Nous ne devons plus dépendre d'un pays qui ne partage pas nos valeurs", au risque de se rendre "politiquement vulnérables au chantage", a plaidé récemment la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock, appelant à ne pas commettre les mêmes "erreurs" qu'avec la Russie.

Berlin a déjà durcit quelque peu le ton, notamment depuis la guerre en Ukraine, qui a mis en évidence la dépendance de l'Allemagne vis-à-vis du gaz russe.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.