ALULA: AlUla ne se résume pas à de simples et antiques formations rocheuses et à des complexes de luxe.
Le site antique abrite également 10 000 hectares de palmeraies, composées de 2,3 millions de palmiers qui produisent 90 000 tonnes de dattes par an.
Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des groupes de touristes et d’habitants regarder les agriculteurs présenter le processus d’Al-Shannah – une méthode traditionnelle unique de conservation des dattes propre à AlUla.
Al-Shannah consiste à farcir des peaux d’animaux séchées avec des dattes lavées et séchées et que l’on stocke pendant une période allant de quatre mois à quatre ans.
Le processus commence par l’abattage des moutons ou des chèvres. La famille d’éleveurs utilise la viande et d’autres parties de l’animal comme nourriture et combustible, et la peau est nettoyée puis séchée au soleil.
Cette peau est ensuite utilisée comme outre à eau, pendant un an ou plus. Lorsqu’elle n’a plus d’utilité, elle est à nouveau séchée au soleil et réutilisée pour le processus d’Al-Shannah.
Hamed al-Showikan, expert d’Al-Shannah, précise à Arab News que si les dattes sont correctement conservées, elles peuvent être consommées pendant une durée de quatre ans
EN BREF
En raison du faible taux d’humidité d’AlUla, les dattes utilisées pour Al-Shannah sont aspergées d’eau fraîche, afin de les humidifier et les rendre plus volumineuses. Elles sont ensuite naturellement chauffées au soleil de l’après-midi. Une fois prêtes, elles sont fourrées dans la peau sèche.
«Al-Shannah fait partie de notre héritage depuis plus de trois cents ans. Nos pères et grands-pères le pratiquaient même avant l’arrivée de l’électricité. C’est ainsi qu’ils stockaient les dattes, pouvant les consommer pendant de nombreuses années.»
M. Al-Showikan déclare: «C’est rempli de glucides, de sucres et de minéraux. La vallée d’AlUla compte plus de 3 millions de palmiers.»
En raison du faible taux d’humidité d’AlUla, les dattes utilisées pour Al-Shannah sont aspergées d’eau fraîche, afin de les humidifier et les rendre plus volumineuses. Elles sont ensuite naturellement chauffées au soleil de l’après-midi. Une fois prêtes, elles sont fourrées dans la peau sèche.
Des graines de sésame, de la cannelle, de la menthe et d’autres herbes et épices peuvent être ajoutées pour donner plus de saveur au mélange, avant que le récipient ne soit cousu.
Près d’un an plus tard, les peaux sont découpées à l’aide d’un couteau et le contenu épais, sucré et nutritif est prélevé.
Les familles entreposent généralement les paquets de dattes sur une étagère dans une petite pièce. Aucune réfrigération n’est nécessaire et les peaux peuvent être pliées et repliées, si le contenu n’est pas consommé en une seule fois.
Historiquement, Al-Shannah permettait de troquer des marchandises, notamment les tissus ou les matériaux avec les marchands arrivant à AlUla en provenance du Levant ou d’autres pays.
Khalid Al-Harbi, un autre expert d’Al-Shannah, indique: «Le processus se fait à la fin de la saison des dattes à AlUla. Les dattes sont la principale source de nourriture pour nous ici, car nous avons la chance d’avoir de l’eau fraîche en abondance. Le palmier est symbolique d’AlUla, nous l’utilisons pour de nombreuses choses dans notre quotidien. Il entre dans la fabrication de nos meubles, de nos maisons.»
«Il faut que l’air soit correctement évacué durant le processus Al-Shannah. Il est donc important de l’éliminer totalement, car l’oxygène pourrait empêcher la conservation des dattes», précise-t-il.
M. Al-Harbi ajoute: «En outre, nous ne retirons pas les noyaux, car ils ont un rôle: ils permettent de garder la datte intacte et de combler l’espace entre elles. Il faut les conserver plus d’un an pour qu’elles aient un meilleur goût.»
La Commission royale pour AlUla a contribué à l’autonomisation des agriculteurs locaux en leur offrant une plate-forme pour vendre leurs produits et nouer des liens solides au sein de la communauté.
Récemment, le festival des dattes d’AlUla a donné aux agriculteurs la chance de présenter la tradition d’Al-Shannah. À la fin du festival, ce qui a été produit sur place a été vendu lors d’une vente aux enchères en plein air.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com