L’art ancien de la conservation des dattes se poursuit à AlUla

Le processus commence par l’abattage des moutons ou des chèvres. La famille d’éleveurs utilise la viande et d’autres parties de l’animal comme nourriture et combustible, et la peau est nettoyée puis séchée au soleil. (Photos AN par Huda Bashatah)
Le processus commence par l’abattage des moutons ou des chèvres. La famille d’éleveurs utilise la viande et d’autres parties de l’animal comme nourriture et combustible, et la peau est nettoyée puis séchée au soleil. (Photos AN par Huda Bashatah)
Le processus commence par l’abattage des moutons ou des chèvres. La famille d’éleveurs utilise la viande et d’autres parties de l’animal comme nourriture et combustible, et la peau est nettoyée puis séchée au soleil. (Photos AN par Huda Bashatah)
Le processus commence par l’abattage des moutons ou des chèvres. La famille d’éleveurs utilise la viande et d’autres parties de l’animal comme nourriture et combustible, et la peau est nettoyée puis séchée au soleil. (Photos AN par Huda Bashatah)
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Publié le Mardi 01 novembre 2022

L’art ancien de la conservation des dattes se poursuit à AlUla

  • Al-Shannah consiste à farcir des peaux d’animaux séchées avec des dattes lavées et séchées
  • «Al-Shannah fait partie de notre héritage depuis plus de trois cents ans»

ALULA: AlUla ne se résume pas à de simples et antiques formations rocheuses et à des complexes de luxe.

Le site antique abrite également 10 000 hectares de palmeraies, composées de 2,3 millions de palmiers qui produisent 90 000 tonnes de dattes par an.

Il n’est d’ailleurs pas rare de voir des groupes de touristes et d’habitants regarder les agriculteurs présenter le processus d’Al-Shannah – une méthode traditionnelle unique de conservation des dattes propre à AlUla.

Al-Shannah consiste à farcir des peaux d’animaux séchées avec des dattes lavées et séchées et que l’on stocke pendant une période allant de quatre mois à quatre ans.

Le processus commence par l’abattage des moutons ou des chèvres. La famille d’éleveurs utilise la viande et d’autres parties de l’animal comme nourriture et combustible, et la peau est nettoyée puis séchée au soleil.

(Photos AN par Huda Bashatah)
(Photos AN par Huda Bashatah)

Cette peau est ensuite utilisée comme outre à eau, pendant un an ou plus. Lorsqu’elle n’a plus d’utilité, elle est à nouveau séchée au soleil et réutilisée pour le processus d’Al-Shannah.

Hamed al-Showikan, expert d’Al-Shannah, précise à Arab News que si les dattes sont correctement conservées, elles peuvent être consommées pendant une durée de quatre ans

EN BREF

En raison du faible taux d’humidité d’AlUla, les dattes utilisées pour Al-Shannah sont aspergées d’eau fraîche, afin de les humidifier et les rendre plus volumineuses. Elles sont ensuite naturellement chauffées au soleil de l’après-midi. Une fois prêtes, elles sont fourrées dans la peau sèche.

 

«Al-Shannah fait partie de notre héritage depuis plus de trois cents ans. Nos pères et grands-pères le pratiquaient même avant l’arrivée de l’électricité. C’est ainsi qu’ils stockaient les dattes, pouvant les consommer pendant de nombreuses années.»

(Photos AN par Huda Bashatah)
(Photos AN par Huda Bashatah)

M. Al-Showikan déclare: «C’est rempli de glucides, de sucres et de minéraux. La vallée d’AlUla compte plus de 3 millions de palmiers.»

En raison du faible taux d’humidité d’AlUla, les dattes utilisées pour Al-Shannah sont aspergées d’eau fraîche, afin de les humidifier et les rendre plus volumineuses. Elles sont ensuite naturellement chauffées au soleil de l’après-midi. Une fois prêtes, elles sont fourrées dans la peau sèche.

Des graines de sésame, de la cannelle, de la menthe et d’autres herbes et épices peuvent être ajoutées pour donner plus de saveur au mélange, avant que le récipient ne soit cousu. 

(Photos AN par Huda Bashatah)
(Photos AN par Huda Bashatah)

Près d’un an plus tard, les peaux sont découpées à l’aide d’un couteau et le contenu épais, sucré et nutritif est prélevé.

Les familles entreposent généralement les paquets de dattes sur une étagère dans une petite pièce. Aucune réfrigération n’est nécessaire et les peaux peuvent être pliées et repliées, si le contenu n’est pas consommé en une seule fois.

Historiquement, Al-Shannah permettait de troquer des marchandises, notamment les tissus ou les matériaux avec les marchands arrivant à AlUla en provenance du Levant ou d’autres pays.

(Photos AN par Huda Bashatah)
(Photos AN par Huda Bashatah)

Khalid Al-Harbi, un autre expert d’Al-Shannah, indique: «Le processus se fait à la fin de la saison des dattes à AlUla. Les dattes sont la principale source de nourriture pour nous ici, car nous avons la chance d’avoir de l’eau fraîche en abondance. Le palmier est symbolique d’AlUla, nous l’utilisons pour de nombreuses choses dans notre quotidien. Il entre dans la fabrication de nos meubles, de nos maisons.»

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(Photos AN par Huda Bashatah)

«Il faut que l’air soit correctement évacué durant le processus Al-Shannah. Il est donc important de l’éliminer totalement, car l’oxygène pourrait empêcher la conservation des dattes», précise-t-il.

M. Al-Harbi ajoute: «En outre, nous ne retirons pas les noyaux, car ils ont un rôle: ils permettent de garder la datte intacte et de combler l’espace entre elles. Il faut les conserver plus d’un an pour qu’elles aient un meilleur goût.»

La Commission royale pour AlUla a contribué à l’autonomisation des agriculteurs locaux en leur offrant une plate-forme pour vendre leurs produits et nouer des liens solides au sein de la communauté.

Récemment, le festival des dattes d’AlUla a donné aux agriculteurs la chance de présenter la tradition d’Al-Shannah. À la fin du festival, ce qui a été produit sur place a été vendu lors d’une vente aux enchères en plein air.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La disparition d’une femme est le thème de départ de la nouvelle pièce de Betty Taoutel dans « Mono Pause »

« Les gens ont commencé à me demander où j’avais disparu. Et cette question, qui revenait de manière récurrente, a fini par provoquer chez moi un déclic. J’allais faire de la disparition d’une femme le thème de départ de ma nouvelle pièce », explique Betty Taoutel (Photo: fournie)
« Les gens ont commencé à me demander où j’avais disparu. Et cette question, qui revenait de manière récurrente, a fini par provoquer chez moi un déclic. J’allais faire de la disparition d’une femme le thème de départ de ma nouvelle pièce », explique Betty Taoutel (Photo: fournie)
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  • L’histoire d’une femme qui traverse un chamboulement intérieur, exacerbé par tout ce qu’elle a vécu ces dernières années au Liban
  • Une pièce qui raconte la rencontre de deux personnes, l’une en quête de solitude et l’autre fuyant la solitude

DUBAÏ : Pour son retour au théâtre après quatre ans d’absence, l’auteure-metteuse en scène et comédienne Betty Taoutel, fait bien des mystères. « C’est l’histoire de la disparition volontaire d’une femme. Les événements se déroulent dans une maison de la montagne libanaise », raconte Betty. 

« Les gens ont commencé à me demander où j’avais disparu. Et cette question, qui revenait de manière récurrente, a fini par provoquer chez moi un déclic. J’allais faire de la disparition d’une femme le thème de départ de ma nouvelle pièce », explique la dramaturge qui, dès août 2023, va s’atteler à l’écriture de Mono Pause.

L’histoire d’une femme (qu’elle interprète elle-même) qui traverse un chamboulement intérieur, exacerbé par tout ce qu’elle a vécu ces dernières années au Liban et qui décide volontairement de disparaître pour prendre une pause. Partie se réfugier dans une maison de montagne, elle y croisera en chemin un homme. Un personnage que Taoutel, qui écrit toujours des rôles spécifiques pour ses acteurs, a spécialement concocté pour son ami le professeur Jacques Mokhbat, spécialiste des maladies infectieuses et comédien à ses heures perdues.

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Partie se réfugier dans une maison de montagne, elle y croisera en chemin un homme. Un personnage que Taoutel a concocté pour son ami le professeur Jacques Mokhbat. (Photo : fournie)

« Il m’avait contactée quelques mois plus tôt et m’avait fait part de sa lassitude de baigner dans ce tourbillon de virus et de pandémie. Et de son envie de prendre congé de la médecine en remontant sur les planches d’un théâtre. Son désir de jouer a été l’un des facteurs déclencheurs de cette pièce qui, sans évoquer directement les événements traversés, dépeint leurs conséquences sur nos vies, nos caractères et notre seuil de tolérance », signale l’auteure, qui a également signé la mise en scène de Mono Pause.

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"Mono Pause" : la nouvelle pièce de Betty Taoutel. (Photo: fournie)

Une pièce qui, à travers ce duo d’acteurs sur scène, « accompagnés des voix off de cinq autres personnages », raconte aussi la rencontre de deux personnes, « l’une en quête de solitude et l’autre fuyant la solitude », consent-elle à dévoiler.


«Juste un défi»: une artiste peint avec ses mains et ses pieds dix tableaux simultanément

L'artiste néerlandais Rajacenna van Dam peint dix tableaux à la fois avec ses mains et ses pieds, en direct dans un musée à Vlaardingen, le 3 mai 2024 (Photo, AFP).
L'artiste néerlandais Rajacenna van Dam peint dix tableaux à la fois avec ses mains et ses pieds, en direct dans un musée à Vlaardingen, le 3 mai 2024 (Photo, AFP).
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  • Un astronaute, un autoportrait, un panda avec des lunettes et sept autres peintures, posées à l'envers par terre, sur une table et sur deux chevalets, voient le jour sous les coups de brosse de la jeune femme
  • C'est parti d'une blague, un défi pour contrer l'ennui mais aujourd'hui, c'est du sérieux

VLAARDINGEN, Pays-Bas:  Armée de deux pinceaux entre les orteils et deux autres dans les mains, une concentration extrême dessinée sur son visage, Rajacenna van Dam, artiste néerlandaise de 31 ans, peint simultanément dix tableaux dans un musée aux Pays-Bas.

Un astronaute, un autoportrait, un panda avec des lunettes et sept autres peintures, posées à l'envers par terre, sur une table et sur deux chevalets, voient le jour sous les coups de brosse de la jeune femme aux cheveux bouclés.

C'est parti d'une blague, un défi pour contrer l'ennui mais aujourd'hui, c'est du sérieux : les bras et les jambes tendus, un coup de pinceau par ci, un coup de pinceau par là, Rajacenna, son nom d'artiste, est une perfectionniste et a planifié tous ses gestes en amont dans sa tête.

"Je travaille un peu sur un tableau, puis je reviens à un autre tableau, donc je déplace constamment ma concentration entre tous les tableaux", explique auprès de l'AFP Rajacenna, gauchère d'origine.

"Il y a cinq ans, j'ai commencé à peindre à deux mains, pour le défi et pour aller plus vite, et j'ai découvert que j'étais ambidextre", se souvient-elle.

Et un jour, un journaliste demande en plaisantant si elle peut aussi peindre avec les pieds.

Elle essaie, "pour le fun". Après des mésaventures avec du scotch entre les orteils, elle essaie de la pâte à modeler pour coincer le pinceau. Elle finit par y arriver, poste une vidéo sur internet qui devient virale et les commandes commencent à tomber.

La différence entre les tableaux peints à la main et ceux au pied n'est pas visible. A part pour elle.

"Je vois vraiment une grande différence car c'est un peu moins précis", dit-elle, invitée pour cette performance par un musée dans sa ville natale, Vlaardingen, dans le sud des Pays-Bas.

«Extraordinaire»

"Je m'ennuie assez vite, donc j’aime me mettre au défi, et faire tout ça en même temps provoque en moi une sorte de sensation de méditation, ce qui me calme beaucoup", raconte l'artiste, qui adorait déjà dessiner étant enfant.

Elle délaisse l'activité durant la puberté puis à 16 ans, un dessinateur de rue en Italie ravive la passion en elle. Aujourd'hui, ses vidéos en ligne ont des millions de vues, notamment celles où on la voit peindre avec ses mains et ses pieds plusieurs tableaux en même temps.

A sa connaissance, elle est la seule à faire ça. "Mais j'espère que les gens seront inspirés à faire plus de choses, ou de se mettre au défi un peu plus, comme dessiner avec les pieds", dit l'artiste, dont les tableaux partent pour des sommes entre 6.000 et 12.000 euros, selon son père, Jaco van Dam.

Elle a été remarquée par des célébrités telles que le chanteur Justin Bieber, qui a qualifié son travail d'"incroyable" lorsqu'elle lui a présenté un portrait de lui-même.

"C'est aussi très spécial pour nous en tant que parents, elle nous surprend aussi et je ne comprends pas non plus comment elle fait", déclare le père de Rajacenna auprès de l'AFP.

Au mur du musée trône un portrait d'Einstein peint par la jeune artiste. Un clin d'oeil à une étude dont fait l'objet son cerveau menée par le neuroscientifique turco-allemand Onur Güntürkün, selon lequel la jeune femme "est capable de choses que les neurosciences jugent impossible".

"Un scanner cérébral a déjà révélé auparavant que ses hémisphères cérébraux droit et gauche sont trois fois plus connectés que la moyenne", affirme Jaco van Dam auprès de l'AFP.

De quoi impressionner le commun des mortels qui déambule dans le musée, comme ce couple de retraités.

"C'est extraordinaire que quelqu'un soit capable de faire ça", s'exclame Anton van Weelden, 75 ans.

"Et en plus, les tableaux sont très beaux et réalistes", dit-il, avouant qu'il s'emmêlerait les pinceaux s'il venait à s'aventurer sur ce terrain-là. "Je n'arriverais même pas à peindre comme ça avec ma main droite".


La silencieuse agonie du glacier colombien Ritacuba Blanco

Un touriste explore le glacier Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis Acosta AFP)
Un touriste explore le glacier Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis Acosta AFP)
Le pic Pan de Azucar est vu depuis le pic Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis ACOSTA / AFP)
Le pic Pan de Azucar est vu depuis le pic Ritacuba Blanco dans le parc naturel national El Cocuy, dans la province de Boyaca, en Colombie, le 19 avril 2024. Le glacier Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets enneigés de Colombie, devrait être recouvert d'un manteau de neige homogène. Mais un brutal phénomène El Niño l'a fait fondre et a révélé de gigantesques crevasses, signe de son agonie. (Photo de Luis ACOSTA / AFP)
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  • Dans sa partie la plus basse, à 4.950 mètres d'altitude, de larges fissures révèlent désormais la roche jusque-là cachée
  • Des 14 glaciers tropicaux qui existaient en Colombie au début du 20e siècle, il ne reste plus que six

EL COCUY, Colombie : Il y a quelques mois encore, le Ritacuba Blanco, l'un des plus hauts sommets de Colombie, était recouvert d'un homogène manteau neigeux. Mais la hausse des températures a récemment provoqué de larges fissures dans la glace qui témoignent de sa lente agonie.

Depuis novembre dernier et la hausse des températures dans le pays à cause du phénomène météorologique El Niño, le manteau blanc a commencé à fondre à une vitesse vertigineuse, alertent les experts.

Dans sa partie la plus basse, où l'AFP a pu se rendre, à 4.950 mètres d'altitude, de larges fissures révèlent désormais la roche jusque-là cachée. Les autorités accusent El Niño, qui frappe la Colombie depuis fin 2023.

Le phénomène météorologique est généralement associé à une hausse des températures et d'importantes sécheresses susceptibles d'entraîner des feux de forêts dévastateurs. Il se produit en moyenne tous les deux à sept ans, et les épisodes durent généralement de neuf à douze mois.

L'épisode actuel s'inscrit «dans le contexte d'un climat modifié par les activités humaines», a noté l'Organisation météorologique mondiale (OMM).

La Colombie, dont la biodiversité est l'une des plus riches au monde, a enregistré en mars le mois le plus chaud de son histoire, avec des températures atteignant par endroits 42,4°C.

«Le phénomène El Niño est peut-être la pire chose qui puisse arriver à nos pics enneigés ou à nos glaciers», estime Jorge Luis Ceballos, glaciologue à l'Institut d'hydrologie, de météorologie et d'études environnementales (Ideam). «Il n'y a pas de couverture nuageuse et donc pas de chute de neige», souligne-t-il.

Des 14 glaciers tropicaux qui existaient en Colombie au début du 20e siècle, il n'en reste plus que six. Le Ritacuba Blanco, situé dans le parc national de la Sierra Nevada del Cocuy, à environ 250 km au nord-est de la capitale Bogota, est le plus en péril des sommets encore enneigés du pays.

«À la fin de l'année dernière, les parois ici mesuraient environ six mètres de haut (...) aujourd'hui, elles ne font pratiquement plus qu'un mètre», souligne le guide Edwin Prada.

- «De pire en pire» -

Selon les données les plus récentes, de 2022, quelque 12,8 km2 de ce territoire étaient alors recouverts de glace et de neige, soit l'étendue la plus faible depuis que l'Ideam effectue des relevés. En 2010, le manteau neigeux couvrait 16,5 km2 et même 19,8 km2 en 2003.

Ces derniers mois, «la neige a fondu en raison du manque de précipitations et la glace a été exposée au rayonnement solaire, ce qui a accéléré le dégel», explique M. Ceballos.

La planète a connu en 2023 les températures les plus élevées jamais enregistrées, selon l'Observatoire européen du climat Copernicus (C3S). En Asie, continent le plus touché, les sommets glacés de l'Himalaya sont également en train de disparaître, menaçant la sécurité hydrique de la région, selon l'OMM.

Le phénomène El Niño a également provoqué cette année d'importants incendies en Colombie. Au total, plus de 17.000 hectares de forêts sont parties en fumées dans tous le pays. Une partie des flammes a atteint les paramos, ces écosystèmes fragiles propres aux pays andins.

De nombreux petits lacs qui alimentent habituellement les villages en eau se sont en outre asséchés.

Fait sans précédent au cours de ce siècle, la capitale colombienne a décrété un rationnement du service d'approvisionnement en eau il y a trois semaines en raison du faible niveau de ses réservoirs.

Humberto Estepa, un habitant de Güican, un village proche du Ritacuba Blanco, tremble à chaque fois qu'il se rend au pied du glacier.

Le dégel «cette année a été trop important», assure-t-il. «C'est de pire en pire, il y a de nouvelles crevasses, plus de dégel», se disant «très nostalgique».