PARIS: La députée insoumise Clémentine Autain et le patron du PS Olivier Faure ont qualifié lundi "d'insulte", le mot d'"éco-terrorisme" que Gérald Darmanin a utilisé pour dépeindre les actions des manifestants réunis contre un projet de vaste retenue d'eau dans les Deux-Sèvres.
"L'éco-terrorisme c'est une insulte aux militants de l'écologie, c'est une insulte aux victimes du terrorisme d'associer le mot terrorisme à écologie", s'est indignée Mme Autain, dénonçant un "écran de fumée" destinée à masquer le "contenu du combat".
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a dénoncé dimanche soir "l'éco-terrorisme" de certains militants après des affrontements samedi entre manifestants et forces de l'ordre à Sainte-Soline (Deux-Sèvres).
Le patron du PS Olivier Faure a lui aussi réagi sur Twitter : "Les mots ont un sens. Le ministre de l'Interieur insulte la mémoire des victimes du terrorisme. A tout confondre, on aboutit à l’hystérisation du débat. Quand on est ministre, on a une responsabilité supérieure. On maîtrise sa parole et on cherche l’apaisement."
"De quoi on va parler ? De ce terme, d'une toute petite fraction qui avait envie d'en découdre et pas du fond du sujet qui est de savoir s'il est juste de réserver pour 12 agriculteurs des immenses bassines, qui vont dérégler le cycle de l'eau", a regretté Clémentine Autain.
"Ca n'adapte pas la France à la sécheresse, ça continue d'engloutir la France dans un modèle productiviste qui ne permet pas de résoudre les enjeux environnementaux qui sont les nôtres et qui profitent à un tout petit nombre d'agriculteurs", a-t-elle poursuivi.
Elle a également dénoncé une "surprésence policière pas du tout de nature à apaiser les choses" et l'interdiction de manifester, malgré une cause "juste".
"Le ministre de l'Intérieur choisit quels sont ses ennemis numéro 1. Les militants écologistes, la gauche, la Nupes, sont la cible numéro 1 du pouvoir en place", en a-t-elle conclu.
"Quand le gouvernement se fiche qu'il y ait la jeunesse dans la rue pour réclamer toute une série de changements et que le gouvernement ne le fait pas et s'entête dans l'inaction climatique, à un moment donné, en effet, elle se radicalise", a-t-elle par ailleurs analysé.