PARIS : Des milliers de personnes se sont réunies samedi à Paris et dans d'autres villes françaises en soutien au mouvement de contestation qui secoue l'Iran depuis la mort de Mahsa Amini, et pour exiger une pression plus forte sur le régime de Téhéran.
Dans la capitale, 2 500 personnes ont pris part au rassemblement, selon la police. Les manifestants brandissaient de nombreux drapeaux iraniens et des pancartes avec des slogans tels que "Femmes, vie, liberté" ou encore "They kill us in your silence #mahsaamini" (ils nous tuent alors que vous êtes silencieux ndlr), a constaté une journaliste de l'AFP.
"Je suis très contente de la solidarité des Français, qui se coupent les cheveux et partagent des vidéos. Par contre, niveau politique et diplomatique, on a besoin de mesures un peu plus sévères", estime Mahboubeh Moradi, 35 ans, étudiante en anthropologie et membre du collectif à l'initiative de la manifestation.
A Toulouse (sud-oues), munis de drapeaux iraniens, quelque 150 manifestants ont formé une chaîne humaine en scandant "Femmes, vie, liberté", et à Lyon (centre-est), environ 250 personnes ont brandi des pancartes "Solidarité pour la liberté", "Nous sommes tous révoltés", "#MahsaAmini", et scandé "le régime islamique on n'en veut pas, le régime misogyne on n'en veut pas", "Oui à une république démocratique en Iran".
"On veut que la France pense davantage aux droits humains qu'aux intérêts économiques", explique à l'AFP Saeed Shafiei, 47 ans.
Pour ce franco-iranien doctorant à l'Institut d'études politiques (IEP) de Lyon, "les diasporas iraniennes en France doivent donner de l'énergie", à ceux qui se battent depuis "43 jours" contre un gouvernement "totalitaire et répressif", "meurtrier de plus de 200 frères et sœurs iraniens" mais surtout que "les puissances étrangères agissent".
En Iran, depuis la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, jeune Kurde iranienne de 22 ans, la contestation, menée notamment par les femmes, ne faiblit pas. Mahsa Amini est décédée trois jours après son arrestation à Téhéran par la police des mœurs qui lui reprochait d'avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique.
Au slogan initial de "femmes, vie, liberté" se sont ajoutés, au fil de manifestations pourtant durement réprimées, des mots d'ordre ouvertement dirigés contre la République islamique fondée en 1979.